De Froome à Bouhanni, le b.a.-ba de la Vuelta

Christopher Froome sur la Vuelta 2014 (1280x640) Jose JORDAN/AFP
Froome, ici sur la Vuelta 2014, va essayer de réaliser le doublé Tour de France-Tour d'Espagne. © Jose JORDAN/AFP
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PRÉSENTATION - La 70e édition du Tour d'Espagne s'élance samedi de la Costa del Sol. Le vainqueur du Tour, Christopher Froome, est au départ.

Le troisième grand Tour de l'année, le Tour d'Espagne, s'élance samedi de la Costa del Sol. Le plateau y est particulièrement relevé, avec la présence notamment du vainqueur sortant du Tour de France, le Britannique Christopher Froome.

Une première étape pour du beurre. Incongruité de cette Vuelta : la première étape ne comptera pas pour le classement général. En effet, le contre-la-montre par équipes (7,4km) prévu samedi entre Puerto Banus et Marbella ne sera pas comptabilisé, la faute à un tracé jugé dangereux. Plusieurs coureurs s'étaient alarmés jeudi du choix de ce tracé, qui emprunte notamment une étroite passerelle en bois et un chemin de terre au sol meuble, où la roue d'un vélo semble pouvoir s'enfoncer. Les temps enregistrés au terme de ce parcours ne vaudront donc que pour la victoire d'étape et le classement par équipes. 

Froome en quête du doublé. Christopher Froome peut-il le faire ? Alors qu'aucun coureur n'a réussi à remporter le Tour d'Espagne dans la foulée du Tour de France depuis le changement de calendrier en 1995 (auparavant, la Vuelta avait lieu au printemps), le Britannique, vainqueur de la Grande Boucle le 26 juillet dernier, va se lancer samedi dans la quête de la Vuelta, à peine quatre semaines plus tard.

"Je sais que c'est un immense défi d'enchaîner avec un autre Grand Tour, surtout avec l'objectif de jouer à nouveau le classement général", a reconnu le leader de la Sky, qui pourra à nouveau compter sur son fidèle lieutenant, Geraint Thomas. Froome a toujours bien réussi sur la Vuelta, où il s'était révélé en 2011, mais ne l'a jamais gagnée (deuxième en 2011 mais aussi en 2014, quatrième en 2012). Avant 1995, deux coureurs seulement ont réussi à remporter le Tour d'Espagne et le Tour de France la même année. Leurs noms : Jacques Anquetil et Bernard Hinault.

"Impatient de prendre le départ de la Vuelta. Dure mais toujours excitante pour les spectateurs. On y va !"

Contador, seul absent parmi les grands noms. Dans sa quête d'impossible, Froome peut se rassurer en se disant que ses principaux adversaires ont tous fait le Tour de France également. Le Colombien Nairo Quintana (Movistar), l'Espagnol Alejandro Valverde (Movistar) et l'Italien Vincenzo Nibali (Astana) avaient d'ailleurs pris les 2e, 3e et 4e places sur les Champs-Elysées. Parmi les grands noms des grands Tours, il ne manque finalement que le vainqueur sortant de la Vuelta, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo). Le "Pistolero" avait visé cette année le doublé Tour d'Italie-Tour de France. Vainqueur du Giro en mai, il n'avait pu faire mieux que 5e sur le Tour, le mois dernier.

L'armada Astana. Parmi les rivaux de Froome, un se dégage clairement : Astana. Oui, ce n'est pas un coureur mais une équipe. Car la formation kazakhe n'aura pas un seul leader en la personne en Nibali, mais bien trois. Le "Requin de Messine", qui a montré sur le dernier Tour qu'il avait quand même de sacrés restes, sera entouré de deux jeunes en dents longues : l'Italien Fabio Aru et l'Espagnol Mikel Landa, tous les deux âgés de 25 ans. Ils avaient entouré Contador sur le podium du dernier Tour d'Italie et Aru avait gagné deux étapes sur la Vuelta 2014. Du costaud.

"L'étape la plus difficile du Tour d'Espagne 2015, la 11e étape, Andorra La Vella-Cortals d'Encamp."

Rendez-vous en Andorre. Ce Tour d'Espagne 2015 démarre par un contre-la-montre par équipes sur la Costa del Sol, avec un parcours grâtiné (pont en bois, passage par un terrain sablonneux), que les organisateurs vont sans doute revoir. Le reste est plus classique, avec, comme sur le Tour, une large place laissé aux... transferts. Il y a ainsi très peu de villes qui sont à la fois ville départ et ville arrivée. Le grand rendez-vous de cette Vuelta sera sans aucun doute la 11e étape, en Andorre, le mercredi 2 septembre, avec un programme démentiel : six cols (un hors catégorie, quatre de 1re catégorie et un de 2e catégorie) le tout rassemblé sur... 138 kilomètres ! Ce qui fait 4.950 mètres de dénivelé ! A noter également la montée spectaculaire vers Ermita de Alba à l'entame de la dernière semaine de course, le 7 septembre.

Découvrez le parcours de la Vuelta en images :

Bouhanni, vert d'espoir. A priori, aucun coureur français ne remportera la Vuelta. Les animateurs français du mois de juillet - Romain Bardet (AG2R-La Mondiale), Thibaut Pinot (FDJ), Warren Barguil (Giant) et Tony Gallopin (Lotto-Soudal) - ne sont pas de la partie et les meilleurs espoirs de briller en montagne reposeront sur Pierre Rolland (Europcar). Contraint à l'abandon sur le dernier Tour de France, le sprinteur de la Cofidis Nacer Bouhanni cherchera à accrocher d'autres victoires à son palmarès, lui qui avait remporté deux étapes l'an dernier sur la Vuelta. Il peut également espérer se mêler à la lutte pour le classement par le points, qu'il avait enlevé sur le Tour d'Italie 2014.