Coupe du monde 2022 : Hakimi, le gamin né en Espagne qui a offert la victoire au Maroc

Hakimi a offert la qualification pour les quarts de finale du Mondial en inscrivant le dernier pénalty face à l'Espagne
Hakimi a offert la qualification pour les quarts de finale du Mondial en inscrivant le dernier pénalty face à l'Espagne © AFP
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avec AFP
Achraf Hakimi, un des artisans de la victoire du Maroc sur l'Espagne ce mardi en huitièmes de finale de la Coupe du monde de football au Qatar, est un natif d'Espagne. Mais le joueur du Paris Saint-Germain n'a jamais renié ses origines parentales et c'est lui qui d'une panenka ratée, a offert la qualification au Maroc.

Sans états d'âme : né et élevé en banlieue de Madrid, le latéral Achraf Hakimi a réussi mardi son tir au but décisif pour hisser le Maroc pour la première fois en quarts de finale de la Coupe du monde, et sortir l'Espagne, son pays d'adoption.

Cela fait près de trois heures que le coup d'envoi du derby électrique a été donné, quand Achraf Hakimi expire une dernière fois, s'élance, et loge le ballon à gauche d'Unai Simon d'une subtile panenka, faisant exploser le Stade Education City tout acquis au Maroc. Un tir au but entré immédiatement dans l'histoire du football marocain.

"On mérite d'écrire cette page d'histoire", avait prévu le latéral du Paris Saint-Germain en conférence de presse, jeudi, après la victoire 2-1 face au Canada et la qualification pour les huitièmes. "Réussir quelque chose de grand avec votre pays, c'est mieux qu'avec votre club. Jeune, j'ai vu la dernière génération qui avait disputé la Coupe du monde, et j'ai rêvé de devenir comme eux", avait-il glissé.

 

Deuxième pays

En deuxième période, avant de remettre un ballon en jeu après une touche, on l'a vu sourire aux petits mots de Luis Enrique, le sélectionneur espagnol, venu lui donner une tape amicale. Mais ne vous fiez pas à ce sourire ravageur. Ce tir au but, c'est un coup de poignard dans le dos de son "deuxième pays".

"L'Espagne, c'est son deuxième pays, sa maison. C'est la première maison contre la deuxième", a soufflé à l'AFP son père Hassan (51 ans), tout sourire, la veille du match. Fils d'une femme de ménage et d'un vendeur ambulant, tous deux Marocains et installés en Espagne depuis les années 1980, Achraf Hakimi est né à Getafe (banlieue sud de Madrid), dans le quartier de Las Margaritas.

Parfait hispanophone, marié à une actrice espagnole (Hiba Abouk), Hakimi a débuté le football à Ofigevi, puis a vite rejoint le centre de formation du Real Madrid, là où il a fait toutes ses classes. Ensuite, ç'a été Dortmund, l'Inter Milan, puis le PSG.

 

Prêt à écrire l'histoire

Il est même brièvement passé par la sélection espagnole chez les jeunes, mais a vite remarqué que ce n'était pas "l'endroit adéquat" pour lui : "Je ne me sentais pas chez moi", a confié le joueur lundi dans un entretien à Marca, le journal sportif le plus vendu d'Espagne.

Maroc - Espagne, était-ce le match le plus spécial à ses yeux ? "Non. Ce sera la finale", avait prévenu Hakimi dans Marca.

Promesse tenue. Mardi, avec son pénalty, il n'a pas éliminé qu'un pays. Il a aussi enterré les espoirs de ses deux comparses du PSG Pablo Sarabia et Carlos Soler, premiers tireurs pour la Roja et qui ont tous deux failli (Sarabia sur le poteau, Soler stoppé par Yassine Bounou). Et ceux d'ex-équipiers ou amis croisés au Real, comme Marco Asensio.

En guise de célébration, Hakimi a décoché un sourire, et un pas de danse enfantin, imitant un pingouin. Le gamin de Madrid n'a que 24 ans, mais a déjà écrit l'histoire de sa sélection.