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Cyrille de La Morinerie, édité par , modifié à
Au Football club de Rouen, club historique de la ville qui évolue en National 2, l'entraînement continue malgré l'incendie de l'usine Lubrizol. Mais l'inquiétude gagne aussi du terrain.
REPORTAGE

Plus d'une semaine après l'incendie de l'usine Lubrizol, à Rouen, l'inquiétude gagne tous les sportifs de la ville. Faut-il oui ou non s’entraîner ? Au Football club de Rouen, club historique de la ville qui évolue en National 2, l'entraînement continue. Non sans mal.

"J'ai vomi pendant la séance"

Sur le terrain, les joueurs de Rouen font le job mais le cœur n'y est pas. Une odeur d'hydrocarbure flotte toujours dans l'air. Lundi dernier, la séance d'entraînement a dû être écourtée : cinq joueurs avaient été pris de nausées, dont le capitaine Nicolas Bourrel. "J'ai vomi pendant la séance, d'autres de mes coéquipiers ont vomi en fin de séance. Ça pique la gorge, la langue, les yeux... Ça fait peur parce que ce n'est pas naturel, ça nous arrive jamais", confie-t-il au micro d'Europe 1.

En temps normal, les joueurs s'entraînent au nord de la ville, tout près de l'usine. Mais l'odeur était insoutenable. Le club a donc trouvé une solution de repli, rive gauche, au stade Diochon. Même si en fonction du vent, des odeurs d’œufs pourris ou de plastique brûlé reviennent de temps à autres.

"90% de l'effectif a de longs maux de tête"

"On s'entraîne quand même car on se doit d'avoir des résultats. On est semi-pros donc notre gagne-pain, c'est le foot. Mais on aimerait bien savoir si on met en danger la santé de nos athlètes. Le soir, quand on rentre, 90% de l'effectif a de longs maux de tête", assure l'entraîneur David Guigel.

Par mesure de précaution, les entraînements des jeunes ont été annulés. Les adultes, eux, sont concentrés sur le prochain match. Et ils ont peut-être encore plus hâte d'y être que d'habitude. "Heureusement, on va à l'extérieur, on va aller un peu respirer l'air de Bretagne", dixit David Guigel.