Webber donne le change

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LAURENT DUYCK , modifié à
Longtemps le plus régulier cette saison et donc le mieux placé pour décrocher le titre de champion du monde, Mark Webber s'est finalement incliné devant son coéquipier Sebastian Vettel. Une déception immense pour le pilote australien qui, à 34 ans, sait qu'il a peut-être laissé échapper sa dernière chance d'être champion du monde. Mais l'intéressé promet de rebondir...

Longtemps le plus régulier cette saison et donc le mieux placé pour décrocher le titre de champion du monde, Mark Webber s'est finalement incliné devant son coéquipier Sebastian Vettel. Une déception immense pour le pilote australien qui, à 34 ans, sait qu'il a peut-être laissé échapper sa dernière chance d'être champion du monde. Mais l'intéressé promet de rebondir... Meurtri comme jamais, il avait fait l'impasse dimanche soir sur la fête donnée en l'honneur de Sebastian Vettel, préférant trouver du réconfort auprès de ses proches. Une absence qui avait prêté le flanc à la rumeur selon laquelle il avait, dès la fin du Grand Prix d'Abu Dhabi, résilié sa prolongation de contrat pour la saison prochaine. On l'a retrouvé mardi à Salzbourg lors d'une conférence de presse organisée sur l'aéroport privé de Red Bull. Certes pas le plus souriant au côté du visage éclatant de son jeune coéquipier. Mais détendu, deux jours après être passé à côté du rêve de toute une vie : décrocher le titre de champion du monde de Formule 1. L'occasion pour l'Australien de mettre de l'eau dans son vin et de minimiser ses relations conflictuelles avec Vettel, des "micro-problèmes qui ont été grossis par les médias" rapporte la presse allemande. Une rivalité qui a atteint son paroxysme en Turquie, quand les deux pilotes se sont accrochés alors qu'ils se disputaient la première place, sans mettre en danger l'équipe. Au contraire. "La situation entre nous a rendu l'équipe plus forte, même si cela nous a aussi coûté des points, car notre rivalité était parfois trop forte", a-t-il assuré. La stratégie adoptée par Christian Horner de ne favoriser ni l'un ni l'autre de ses pilotes a accouché d'une double réussite : le titre des pilotes pour Vettel, celui des constructeurs pour Red Bull Renault. Un festin qui n'a laissé qu'un homme sur sa faim : Webber. N°2 sur le capot... et dans les têtes ? Profondément marqué par cet échec, lui qui pouvait décrocher le Graal à Abu Dhabi avec une victoire devant tout autre pilote que Fernando Alonso, l'autre grand perdant de ce week-end, l'Australien n'en avait pas pour autant perdu de sa classe à l'heure de saluer l'accomplissement de son coéquipier. "Je dois tirer un coup de chapeau à Sebastian parce qu'il a fait du bon boulot cette saison, disait-il dimanche. Nous avons eu nos hauts et nos bas, mais nous nous sommes poussés l'un et l'autre. C'est incroyable de penser que la seule fois où il a été en tête du championnat, c'est à l'issue de la dernière course. Mais c'est la seule fois où ça compte. Bravo à lui." Et le vétéran des paddocks, derrière Michael Schumacher, de réussir, malgré la déception, à rester positif : "Il y a beaucoup de choses positives à retenir de cette saison. J'ai signé cinq poles, quatre victoires et il y a même quelques secondes places dont je suis fier. En temps voulu, je prendrai du recul et me dirai que cette saison n'était pas si mauvaise." Passé à 15 points du titre, l'Australien a en effet réussi sa meilleure saison en huit ans. Mais celle-ci pourrait paradoxalement l'affaiblir et faire de lui un n°2 chez Red Bull, un statut que certains au sein de l'écurie autrichienne ont cherché à lui offrir un peu vite et contre lequel il s'est battu toute la saison. En vain puisqu'il démarrera la saison prochaine avec le n°2 sur sa monoplace. Pas question pour autant de baisser la tête. "Je rappellerai le vieil adage : « ce qui ne te tue pas te rend plus fort ». Je suis toujours vivant et je suis sûr que je sortirai de cette saison en étant un meilleur pilote", promettait-il. "Je serai là la saison prochaine..." Devant Vettel ?