Vous avez dit invincibles ?

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Par François Tesson Br De Sports.fr , modifié à
Fidèles à leurs statistiques, Rafael Nadal et David Ferrer ont mis l'Espagne sur la voie royale en apportant les deux premiers points à leur équipe, contre l'Argentine, en finale de la Coupe Davis. Si Monaco n'avait rien pu faire contre "Rafa", Juan Martin Del Potro a poussé Ferrer dans ses ultimes retranchements, avant que le numéro 5 mondial n'arrache la mise en cinq manches (6-2, 6-7, 3-6, 6-4, 6-3). Samedi, place au double.

Fidèles à leurs statistiques, Rafael Nadal et David Ferrer ont mis l'Espagne sur la voie royale en apportant les deux premiers points à leur équipe, contre l'Argentine, en finale de la Coupe Davis. Si Monaco n'avait rien pu faire contre "Rafa", Juan Martin Del Potro a poussé Ferrer dans ses ultimes retranchements, avant que le numéro 5 mondial n'arrache la mise en cinq manches (6-2, 6-7, 3-6, 6-4, 6-3). Samedi, place au double. Que faut-il faire pour battre l'Espagne sur terre battue en Coupe Davis ? Quand les Ibères sont au complet, il se pourrait que la réponse tienne en quatre lettres : rien. C'est une réalité statistique. Lorsqu'ils défendent les couleurs de leur pays, sur leur surface fétiche, Rafael Nadal et David Ferrer sont invincibles en simple. Quinze victoires pour l'un, douze pour l'autre, et aucune défaite sur l'ocre. Face à ces deux-là, on ne passe pas. Juan Monaco et Juan Martin Del Potro, qui se sont vus proposer cette mission impossible, l'ont appris à leurs dépens ce vendredi. Si le premier n'a rien pu faire contre Nadal (lire : Nadal avait des réserves), le second a livré une prestation héroïque pour finalement rendre les armes après 4h44 de lutte (6-2, 6-7, 3-6, 6-4, 6-3). Avant la rencontre, on pouvait se demander dans quels états physiques et moraux étaient les deux joueurs. L'un, Del Potro, a déclaré forfait à Bercy et très peu joué ces dernières semaines. L'autre, Ferrer, sort tout juste d'un Masters mitigé, où il a battu Murray et Djokovic avant de tout gâcher en s'inclinant "bêtement" contre Berdych, ce qui l'a propulsé droit dans le mur Federer. Dès les premiers coups de raquette, on a compris qu'il ne fallait s'en faire pour la santé des deux protagonistes. Rapidement, le combat lancé dans les tribunes par les deux clans de supporters s'est propagé sur le court. Pas un jeu ni même un point de facile, les amateurs de joutes terriennes ont été servi. Des échanges, des patates en coup droit, des dépenses irréelles... Si Ferrer prenait rapidement les devants (6-2 en 43 minutes), Del Potro montrait dans la foulée que cette finale serait au moins un poil plus ardue que la demie contre l'équipe de France. Besoin d'un miracle Après avoir gaspillé un break d'avance, l'Argentin sortait un tie-break d'une solidité incroyable pour relancer la partie, déjà commencée depuis deux heures (6-7 [2]). Plus le temps passait, et plus "Delpo" prenait la balle tôt, et avançait dans le court derrière son coup droit. Ferrer, d'un coup plus humain, finissait par lâcher également la troisième manche (3-6). Il fallait être un géant pour faire trembler la montagne espagnole. Poussé par une bruyante colonie sud-américaine, Del Potro a été immense pendant près de quatre manches. Mais dans une rencontre acharnée, où chaque point, coup gagnant ou faute directe, était salué avec la même vigueur, tant par les spectateurs que par les joueurs, Ferrer s'est accroché. Et Del Potro s'est effrité. Peut-être (sans doute) rattrapé par son manque de compétition, la tour de Tandil s'est craquelée à 4-4 dans la quatrième manche (6-4), avant de s'effondrer dans la cinquième (6-3). A l'arrivée, le verdict est aussi terrible qu'habituel : 2-0 pour l'Espagne. Lors de leur campagne 2011, les Ibères menaient déjà sur ce score en Belgique, aux Etats-Unis et contre la France. Si on se rappelle de la performance de Lopez et Verdasco contre les Bleus, on se dit que l'Argentine peut légitimement espérer empocher le point du double. Mais derrière, les Gauchos devront battre Nadal ou Ferrer. En auront-ils la force, après cet éprouvant vendredi ? Il le faudra, sinon ils s'inclineront pour la quatrième fois en quatre finales de Coupe Davis et l'Espagne restera invaincue à domicile depuis 1999. L'Argentine a besoin d'un miracle.