Vergne: "Un coup à faire"

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Guillaume BARDOU Br De Sports.fr , modifié à
Jean-Éric Vergne s'apprête à vivre une fin de saison 2011 riche en émotions. Entre un titre en World Series Formule Renault 3.5 à aller chercher lors de la dernière manche à Barcelone et une participation aux essais de Grand Prix avec Toro Rosso, ce jeune Français qui prépare dans l'ombre les Red Bull de Vettel et Webber ne manque pas d'occasions pour prouver sa valeur. Tout en croisant les doigts pour obtenir un baquet en 2012.

Jean-Éric Vergne s'apprête à vivre une fin de saison 2011 riche en émotions. Entre un titre en World Series Formule Renault 3.5 à aller chercher lors de la dernière manche à Barcelone et une participation aux essais de Grand Prix avec Toro Rosso, ce jeune Français qui prépare dans l'ombre les Red Bull de Vettel et Webber ne manque pas d'occasions pour prouver sa valeur. Tout en croisant les doigts pour obtenir un baquet en 2012. "Je finis sur le simulateur et j'explique tout ça." Jean-Éric Vergne n'est pas homme à s'ennuyer. A 21 ans, ce Francilien entame sa carrière à vitesse grand V. Après de multiples titres en formule de promotion (champion de France de Formule Campus, champion de France et vice-champion d'Europe de Formule Renault 2.0, premier Français à remporter le prestigieux championnat de F3 britannique), "JEV" poursuit sa carrière dans l'une des antichambres de la F1. Mais, cette semaine, il est pourtant comme souvent réquisitionné à Milton Keynes... lieu de l'usine Red Bull Racing, les maitres actuels du championnat du monde. Membre du fameux Junior Team Red Bull, une filière ultra sélective où seules les meilleures pépites sont aidées par la marque autrichienne mais où la victoire est indispensable, Jean-Eric est devenu l'un des utilisateurs privilégiés du simulateur de course de Milton Keynes, un bijou de technologie servant à préparer les Grands Prix et un outil devenu indispensable avec l'interdiction des essais privés. Entre deux tests, Vergne se confie: "Je suis déjà tourné sur Suzuka, la prochaine manche de F1, dit-il au lendemain de l'arrivée du Grand Prix de Singapour. L'ambiance et le travail n'ont pas changé et je pense que ce sera la même chose une fois que Vettel sera titré." L'Allemand n'est plus qu'à un point du titre mais Red Bull ne relâche pas la pression, déjà tourné vers 2012: "Je travaille sur la saison prochaine". Présent en Corée, à Abu Dhabi et au Brésil ? Le Français patiente et attend la grande nouvelle: "C'est quasi fait." Samedi, sur un plateau télévisé suivant la diffusion des qualifications à Marina Bay, il avait fini par lâcher qu'il serait au volant d'une Toro Rosso lors des essais du vendredi de trois des cinq derniers Grands Prix de la saison. "Cela fait longtemps qu'on en parle et ça a avancé à Spa. Mais il n'y a pas de confirmation, c'est un peu parti vite sur Eurosport." L'annonce ne devrait pourtant pas tarder: "Ce sera différent des rookies tests de l'an passé (des journées d'essais réservées aux jeunes pilotes et suivant le dernier Grand Prix à Abu Dhabi où il avait roulé pour Toro Rosso l'an passé, ndlr)." "Ce sera difficile car cela fait un an que je ne suis pas monté dans un baquet de F1. Je m'attends à ce que ce ne soit pas facile mais je suis là pour apprendre en profitant d'une bonne comparaison avec Alguersuari et Buemi. Oui, il y a un coup à faire." L'un des deux titulaires tournera avec lui alors que l'autre lui laissera son baquet... peut-être un brin fébrile à l'idée de voir ce jeune Français impressionner l'équipe dirigée par Franz Tost lors de trois vendredi, en Corée, à Abu Dhabi puis lors de la manche finale au Brésil. Pas question toutefois de découvrir le Jaypee Circuit indien à la fin du mois d'octobre. "Il s'agit d'un nouveau circuit donc les titulaires auront besoin du vendredi pour s'accoutumer au tracé." En attendant, JEV ne chômera pas. Dans deux semaines, il a rendez-vous avec le grand défi de sa saison, l'aboutissement du championnat World Series Formule Renault 3.5, une discipline qui a sacré Fernando Alonso, Heikki Kovalainen ou encore Robert Kubica avant leurs arrivées en F1 mais aussi vu étinceler Sebastian Vettel (1er en cours de saison 2007 avant de rejoindre BMW en F1). Avant l'ultime manche de la saison, à Barcelone (et deux courses sur le week-end), le Français possède deux petits points de retard sur le leader, son coéquipier canadien Robert Wickens, mais est revenu du diable vauvert en s'imposant au Castellet et en récupérant les points de son succès à Monza, repris sur tapis vert après un imbroglio. "Deux points, ce n'est rien, on arrive ex-aequo, ce sera vraiment comme une finale et c'est sympa. C'est le principal objectif de ma saison, le plus important." Car, avant de rêver à la F1 avec peut-être un baquet chez Toro Rosso, Vergne doit continuer à gagner. Le prix pour rester membre du puissant programme des taureaux rouges.