Valbuena: "Dans le flou complet"

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Propos recueillis par Thomas SINIECKI , modifié à
De retour en équipe de France après avoir raté les matches du début d'année pour cause de blessure, Mathieu Valbuena est déterminé à retrouver sa place à un poste où il est de nouveau concurrencé par Franck Ribéry. Le Marseillais, passé devant la presse lundi à Clairefontaine, évoque également le "flou" qui règne en ce moment à l'OM, notamment autour de l'avenir de Didier Deschamps.

De retour en équipe de France après avoir raté les matches du début d'année pour cause de blessure, Mathieu Valbuena est déterminé à retrouver sa place à un poste où il est de nouveau concurrencé par Franck Ribéry. Le Marseillais, passé devant la presse lundi à Clairefontaine, évoque également le "flou" qui règne en ce moment à l'OM, notamment autour de l'avenir de Didier Deschamps. Mathieu, avant tout, on imagine que vous êtes content de retrouver l'équipe de France ? Oui, forcément, je suis très heureux. L'équipe de France m'avait manqué, je n'avais pas pu revenir à cause de ma blessure au genou. Je suis très content d'être dans ce groupe-là. C'est une surprise pour vous ? Je l'espérais. Après, c'était à moi de montrer sur le terrain que je pouvais bien revenir. Ma blessure m'a freiné, ce genre de choses ne vient jamais au bon moment. Derrière ça, je me suis accroché pour revenir au niveau. Après vos bons matches en Bosnie ou en Angleterre, le staff vous a félicité ? Oui, j'ai eu des petits mots de sympathie des coaches après la Bosnie, après la Roumanie aussi, ou en Angleterre. Ça n'a pas été de longs discours, mais des petits mots qui font plaisir. Et ça fait du bien pour la confiance d'être rappelé. A cette époque, vous étiez titulaire. Maintenant que cette dynamique s'est coupée, vous avez plus de pression, plus à perdre que d'autres ? Il y a beaucoup de bons joueurs, il y a le retour de Ribéry notamment. L'équipe de France en a besoin, on a un très très bon groupe. Je viens toujours pour apprendre, avec beaucoup d'humilité et de détermination, des valeurs que j'essaie de conserver. J'ai envie de jouer, mais à moi de travailler pour ça. La blessure m'a freiné. Après, à moi de bien revenir et si on me fait jouer, à moi d'être bon. Je n'ai pas de pression supplémentaire, ou alors une pression positive. "Après l'Afrique du Sud, on partait vraiment de bas" Les deux matches amicaux après la Biélorussie, en Pologne et en Ukraine, peuvent-ils vous servir ? On est 26, il y aura effectivement trois matches. On prend les matches un par un, l'objectif principal est de se qualifier, et le plus rapidement possible. La Biélorussie nous a quand même battus 1-0 chez nous, ça nous est resté en travers de la gorge. A nous de rebondir et d'aller gagner chez eux. Pour les matches amicaux, ce sera au sélectionneur de voir. Comment les Bleus jouent-ils ? Du jeu au sol, du mouvement, de l'initiative, de l'audace. Ce sont des valeurs importantes. Sur nos matches disputés jusqu'ici, il s'est passé quelque chose, il y a eu de l'envie, de la détermination. Après l'Afrique du Sud, on partait vraiment de bas. C'est par les victoires qu'on allait engranger de la confiance. On a une nouvelle équipe qui peut aller loin. Le travail défensif qu'on vous demande est le même à l'OM qu'en équipe de France ? C'est pareil. Quand on a le ballon, on doit avoir la fraîcheur physique pour revenir. Il faut savoir faire les deux. La fin de saison canon de Loïc Rémy est un bien pour l'OM comme pour les Bleus, mais n'est-elle pas un mal pour vous ? Il a fait de très bons matches à droite, en avant-centre aussi. Il faut regarder le collectif, il peut permettre plein de choses pour l'équipe de France. Ce n'est pas un mal du tout pour moi. Vous avez joué avant-centre en finale de la Coupe de la Ligue, ça vous a plu ? Ça ne m'a pas dérangé. J'aime aller au contact aérien, même si j'ai dû en prendre une sur dix de la tête (sourire)... Il faut s'adapter par rapport au collectif. Après votre blessure, on a eu l'impression que vous avez eu du mal à vous mettre en route, mais désormais, on vous sent bien reparti... Tout joueur qui connaît une grave blessure reçoit un contrecoup derrière. Je me sens de mieux en mieux, c'est bien pour moi. Je ne me sens pas usé physiquement, peut-être un peu plus psychologiquement, car une fin de saison, c'est dur. Mais il reste encore dix jours. Comment avez-vous trouvé Laurent Blanc, que vous avez revu pour la première fois depuis l'affaire des quotas ? Il a dit qu'il allait nous parler lundi soir, il était bien. Cette affaire, je ne veux pas vraiment en parler, on n'a pas tous les éléments pour pouvoir l'évoquer. Notre seul objectif, c'est d'être bons sur le terrain et de gagner en Biélorussie. "On est préoccupés par l'avenir du coach" Quel est votre point de vue sur la situation à l'OM, avec les départs de Heinze et Lucho ? On est dans le flou complet, il y a en effet ces départs-clés de joueurs très importants que sont Gaby ou Lucho. On est aussi préoccupés par l'avenir du coach, on ne sait pas ce qu'il va décider. Ça peut nous faire peur. Le club se doit d'être ambitieux, parce que l'OM doit s'installer sur la scène européenne et reconquérir son titre de champion. Je fais confiance aux dirigeants pour être ambitieux, mais il faudra le montrer. Un départ de Didier Deschamps pourrait vous faire réfléchir sur votre avenir à Marseille ? Je ne sais pas. Je me sens super bien, je suis sous contrat. On verra ce qu'il en est, de l'avenir du coach, car c'est primordial pour un joueur. Les départs de Lucho, Heinze mais aussi de Taiwo peuvent donner plus de responsabilités à des joueurs comme vous ou André Ayew... Quand des joueurs importants partent, il faut les remplacer. Il y a encore des points d'interrogation et on sait comment ça se passe à Marseille: beaucoup de "on-dit", il faut démêler le vrai du faux. On en saura plus au fil des semaines, notamment par rapport à l'avenir du coach. Vous aimeriez démarrer dans l'axe la saison prochaine ? Je jouerai là où on me dira de jouer. J'ai toujours joué à droite chez les Bleus, mais j'affectionne de jouer en n°10. On verra pour le bien du collectif et suivant ce que le coach décide. C'est vrai que j'ai démarré sur le côté à chaque fois en équipe de France, et ça s'est bien passé donc... Franchement, cette fin de saison n'est-elle pas un peu longue ? Vous n'avez pas envie d'être en vacances ? Non (sourire) ! Il y en a qui ont fêté des titres, la Ligue 1 a fini plus tard... Mais on a encore des ressources mentales et physiques. Un petit mot pour terminer sur le nouvel appelé, Marvin Martin ? Sur sa saison, c'est mérité. Il va devoir chanter et j'espère qu'il sait bien le faire (rires). Il peut apporter sur la dernière passe, il a fini meilleur passeur de Ligue 1. Il s'est montré décisif et régulier avec son club, c'est un tout qui fait qu'il a été sélectionné.