Une coupe au bol pour SERT

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Guillaume BARDOU , modifié à
Tenant du titre, le Team SERT a remporté en 2010 à Magny-Cours la 74e édition du Bol d'Or, marquée par la chute de nombreux favoris. La Suzuki GSX-R n°2, conduite alors par le trio Vincent Philippe, Guillaume Dietrich et Freddy Foray, avait offert à l'équipage dirigé par Dominique Méliand un quatorzième succès dans la compétition, en s'imposant devant la Kawasaki du Team suisse Bolliger et la Yamaha du Folch Endurance.

Tenant du titre, le Team SERT a remporté en 2010 à Magny-Cours la 74e édition du Bol d'Or, marquée par la chute de nombreux favoris. La Suzuki GSX-R n°2, conduite alors par le trio Vincent Philippe, Guillaume Dietrich et Freddy Foray, avait offert à l'équipage dirigé par Dominique Méliand un quatorzième succès dans la compétition, en s'imposant devant la Kawasaki du Team suisse Bolliger et la Yamaha du Folch Endurance. "Qui veut voyager loin ménage sa monture"... A ce petit proverbe emblème de l'Endurance, un SERT revanchard est toujours à prendre au sérieux. Défaite au Mans suite à une collision blessant sérieusement Guillaume Dietrich, l'équipe dirigée par Dominique Méliand aura écrasé un Bol d'Or 2010 rapidement orphelin de nombre de ses prétendants supposés. La faute à des ennuis mécaniques parfois, mais surtout à une profusion de chutes. Et ce dès la première minute de course. Le premier tour se trouve en effet marqué par une chute collective, la Honda n°55 y perdant toute chance, 20 petites secondes après le fameux sprint inaugural ! Aussi rageant que consternant lorsqu'il s'agit d'une course de 24 heures où perdre quelques places au départ n'implique que rarement de fâcheuses conséquences quant à son classement final. William Costes et le Michelin Power Research Team les imitent peu après 17 heures, devenant ainsi les premières victimes marquantes de cette édition 2010. Le pilote phare de l'écurie auvergnate souffrant même d'une double fracture des fémurs droit et gauche. La BMW, auteur de la pole-position, poursuit dans le même temps sa domination, malgré une consommation excessive l'obligeant à des arrêts plus fréquents. Difficile de suivre le rythme pour le SERT qui, patient, se maintient pourtant à moins d'un tour. Dans ce sprint crépusculaire, Kawasaki y perd sa première moto dès 22h, sitôt le carillon des six heures passées : châssis tordu suite à une chute de la ZX 10 R du team GSR. Le diagnostic, implacable, est fatal aux ambitions des vainqueurs des dernières 24 Heures du Mans. Un come-back transformé en triomphe Face à ces nombreux ennuis, le déroulement de cette 74e édition se résume alors à une question : combien de temps va pouvoir tenir cette BMW, encore novice en Endurance puisque tirée d'un programme Superbike ? La première réponse intervient là encore avant minuit, la faute à un changement de durite lui coûtant la tête. Le SERT prend alors les commandes... pour ne plus jamais les lâcher malgré une petite chute de Guillaume Dietrich, revenu au premier plan après ses mésaventures mancelles. Le YART, champion du monde en titre, craque à son tour avant que Matthieu Lagrive n'adresse le coup de grâce à moins de cinq heures de l'arrivée. Au guidon de la BMW 99, le pilote français chute lourdement avant de s'échiner à ramener une moto très endommagée au stand. Malgré une lourde réparation, la direction, touchée, ne laisse aucun espoir. Dur pour Sébastien Gimbert, très malheureux de perdre un podium quasiment assuré: "Ce n'est pas la fin mais que le commencement même si on est tous déçu", avouait le pilote BMP au micro d'Orange Sport. "Les mécaniciens ont fourni un travail énorme après avoir récupéré la moto il y a quatre semaines. Être deuxième était comme une victoire." Fort de 14 tours d'avance, le SERT se contente alors de gérer afin de décrocher un 14e Bol d'Or pour le 25e anniversaire de la GSX-R. Une leçon de patience, de maîtrise et d'expérience pour offrir surtout une revanche énorme à Guillaume Dietrich, de retour après 3 mois d'immobilisation. Joint peu après son arrivée à Magny-Cours, le troisième pilote du SERT se disait surtout heureux de recourir, symbole de son retour. Ce come-back se sera transformé en triomphe après que Dominique Méliand ne l'avait choisi à la dernière minute pour assurer le rôle de titulaire en lieu et place d'un statut promis de remplaçant. Guillaume Dietrich et le SERT pourront aussi y voir un espoir de coup double puisque cette victoire leur permet de revenir à 9 points d'un team Bolliger qui confirme son talent de métronome en s'offrant un nouvelle deuxième place devant les Espagnols du Folch Endurance... La manche finale à Doha vaudra donc cher. Pour une revanche entre Kawasaki et Suzuki, maîtres de l'Endurance en 2010.