Un tout autre Lisandro

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Guillaume BARDOU Br De Sports.fr , modifié à
Revigoré par l'arrivée de Rémi Garde à la tête de l'Olympique lyonnais, Lisandro Lopez aborde dans la peau d'un leader le tour de barrages aller de Ligue des champions contre le Rubin Kazan, mardi. Affuté, mis en confiance par le nouvel entraîneur rhodanien, l'Argentin reste sur trois buts en trois matches et compte bien mener l'OL à une nouvelle qualification pour la phase de poules.

Revigoré par l'arrivée de Rémi Garde à la tête de l'Olympique lyonnais, Lisandro Lopez aborde dans la peau d'un leader le tour de barrages aller de Ligue des champions contre le Rubin Kazan, mardi. Affuté, mis en confiance par le nouvel entraîneur rhodanien, l'Argentin reste sur trois buts en trois matches et compte bien mener l'OL à une nouvelle qualification pour la phase de poules. "Rémi nous fait confiance." Anodine, cette phrase lâchée en conférence de presse prend tout son sens dans la bouche du peu prolixe Lisandro Lopez. Distant, en froid avec Claude Puel notamment après la préparation estivale l'an passé - jugée trop lourde par le joueur et à l'origine d'une blessure au tendon d'Achille - l'Argentin est en train de construire une relation privilégiée avec son nouvel entraîneur... qu'il appelle donc par son prénom. Impensable avec Claude Puel, souvent appelé "l'entraîneur" ou "le coach" dans ses rares interviews. En mars dernier, sur le plateau du Canal Football Club, l'ancien buteur de Porto avait détaillé ce lien ambigu entre chaud et froid: "On s'entend bien et nous entretenons une bonne relation. Une relation normale, celle d'un entraîneur avec un joueur." Rien de plus donc. Désormais, Lisandro reverdit, sensible au nouveau schéma tactique institué par Rémi Garde, un 4-4-2 où il retrouve une place en pointe avec Bafétimbi Gomis, une association qu'il réclamait à cor et à cri l'année dernière quand Puel s'évertuait à jouer avec une seule pointe, décalant souvent "Licha" sur l'aile gauche. Au bon souvenir d'Anderlecht... Preuve de la confiance placée en lui par l'ancien responsable du centre de formation, Lisandro Lopez portait le brassard de capitaine samedi soir contre Ajaccio (1-1). "Lisandro était capitaine car je considère qu'il est un exemple pendant 90 minutes sur le terrain, comme en dehors", a justifié Rémi Garde après le match, sensible à la portée d'un brassard qu'il a porté à Arsenal, devenant le premier étranger de l'histoire des Gunners à endosser ce rôle. Lisandro leader ? Une évidence au vu de sa nouvelle implication, rappelant des débuts étincelants lors de l'été 2009. L'Argentin s'est encore démené samedi, maladroit souvent au moment de conclure face à un bon Ochoa... avant de trouver l'ouverture de la tête pour sauver le point du match nul. Mardi, l'ancienne meilleure gâchette du championnat portugais retrouvera un parfum bien aimé. Celui d'un tour de barrages de Ligue des champions à l'importance capitale, tant sportivement que financièrement, pour un club rhodanien qui a réappris à compter ses euros. Il y a deux ans, Lisandro avait battu Anderlecht quasiment à lui tout seul, inscrivant quatre buts en deux matches dont un triplé à Bruxelles (5-1, 3-1), lançant l'épopée de l'OL achevée en demi-finales. Ces deux prestations avaient fait naître de gros espoirs, l'OL tenant le grand attaquant qu'il recherchait depuis le départ de Sonny Anderson. Un espoir récompensé par un titre de meilleur joueur de Ligue 1 à la fin de la saison. Il est temps pour lui d'en retrouver le fil perdu l'an passé. Et ça tombe bien, puisque l'Argentin aime la Russie. C'est contre la sélection nationale, et à Moscou, qu'il a inscrit le seul but de sa modeste carrière sous le maillot albiceleste (7 sélections). Le Rubin Kazan est prévenu... Pour s'assurer une troisième participation consécutive en C1, il lui faudra surveiller ce Lisandro nouveau.