Un 7-1 qui fait jaser...

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Par Axel Capron , modifié à
Au lendemain de la victoire de Lyon à Zagreb (7-1), quelques voix se font entendre pour s'étonner de l'apathie croate. Image à l'appui, certains sites étrangers soupçonnent même le défenseur Vida de collusion, tandis que l'entraîneur de l'Ajax, Frank de Boer, estime que "s'il y a eu quelque chose d'inhabituel, l'UEFA doit enquêter". En France, une enquête sur les flux financiers sur les paris n'a rien détecté d'anormal.

Au lendemain de la victoire de Lyon à Zagreb (7-1), quelques voix se font entendre pour s'étonner de l'apathie croate. Image à l'appui, certains sites étrangers soupçonnent même le défenseur Vida de collusion, tandis que l'entraîneur de l'Ajax, Frank de Boer, estime que "s'il y a eu quelque chose d'inhabituel, l'UEFA doit enquêter". En France, une enquête sur les flux financiers sur les paris n'a rien détecté d'anormal. Qualifiés pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions pour la neuvième fois consécutive, un exploit que seuls le Real Madrid, Arsenal et Chelsea ont jusqu'ici réalisé, les joueurs de l'Olympique Lyonnais ne manqueront pas de s'étonner ce jeudi matin, en consultant la presse étrangère sur Internet, des réactions que suscite chez certains le carton historique réalisé mercredi soir sur la pelouse du Dinamo Zageb (7-1). Les sites espagnols, jamais avares d'une polémique, ont été les premiers en action, notamment celui de Marca qui, image arrêtée à l'appui, évoque le "clin d'oeil suspect d'un joueur de Zagreb à Gomis". Sur cette image, on voit en effet le défenseur Domagoj Vida adresser un clin d'oeil et un pouce levé à Bafétimbi Gomis juste après le but de Lisandro Lopez qui permet alors à l'OL de mener 5-1. Lyon n'est pas encore qualifié (il le sera mathématiquement après le sixième but, marqué six minutes plus tard par... Gomis) et certains voient dans cette image une forte présomption de collusion, voire de corruption croate. Depuis, ce cliché a fait le tour de la planète "web", accompagné de propos tenus par Frank de Boer, l'entraîneur de l'Ajax Amsterdam (écarté des huitièmes de finale à cause du carton réussi par l'OL mais également de sa défaite 0-3 face au Real Madrid): "Mes assistants m'ont dit que les buts de Lyon avaient été rapides et faciles. En une demi-heure, il n'est pas courant d'encaisser autant de buts. S'il y a eu quelque chose d'inhabituel, l'UEFA doit enquêter sur ce qui s'est passé à Zagreb." Une enquête a eu lieu en France dès jeudi, diligentée par l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) qui a pris l'initiative de vérifier les flux financiers des paris avant et pendant le match. Son résultat ? "Aucune anomalie particulière n'a été enregistrée, tant en ce qui concerne le montant cumulé des mises, le nombre de paris que leur dispersion en montants." Et l'Arjel de détailler: "En termes de volume, plus de 10000 paris en ligne ont été réalisés sur la rencontre auprès des opérateurs agréés en France. Le montant total des mises enregistrées par les opérateurs agréés s'élève à un peu moins de 100.000 euros pour les paris simples. Ce chiffre est légèrement inférieur aux chiffres moyens constatés pour les matchs de Ligue des Champions ainsi que pour les matchs de Ligue 1 (...) L'évolution des cotes en cours de partie n'a fait l'objet d'aucune alerte". Ces résultats ont été communiqués à l'UEFA qui, jeudi après-midi, a déclaré qu'il n'y avait pas lieu de déclencher une enquête: "Pour le moment, ce système n'a montré aucun comportement de paris irréguliers sur les matches d'hier, ou leurs conséquences, susceptible de justifier une enquête". Une fausse interprétation ? Si une enquête avait eu lieu, elle aurait avant tout eu à se pencher sur les images de cet échange Vida-Gomis qui, après visionnage, ne semble pas aussi suspect que veulent le faire croire tous les médias qui les publient en les sortant de leur contexte. Que voit-on sur ces images ? Qu'après le but de Lisandro, l'Argentin mais aussi Gomis, se précipitent pour prendre le ballon des mains du défenseur croate. Ce dernier résiste dans un premier temps avant de finalement se résoudre à rendre le ballon à Gomis, semblant dire à ce dernier, par son clin d'oeil et son pouce levé: "C'est bon, je te la laisse". Bref, pas vraiment la même interprétation... Reste que pour certains, le Dinamo Zagreb, l'ancien club du défenseur lyonnais Dejan Loven, réduit à dix juste avant la demi-heure de jeu après l'expulsion de l'ex-Monégasque Jerko Leko, n'a rien fait pour contrarier l'OL, notamment sa défense poreuse et son gardien Kelava, pas exempt de tout reproche sur quelques buts, particulièrement sur le troisième but de Gomis. Pourtant, c'est bien la formation croate qui a ouvert le score à la 40e minute et jusqu'à la pause, atteinte sur le score de 1-1, rien ne semble vraiment indiquer un renoncement de la part des hommes de Krunoslav Jurcic qui, rappelons-le, étaient éliminés de toute compétition européenne, avant même le coup d'envoi. Les trois buts inscrits en cinq minutes par l'OL au retour des vestiaires vont finalement provoquer ce relâchement, la défense de ce Dinamo réduit à dix étant alors ouverte à tous vents, ce dont vont profiter Cissokho, Briand, Gomis et Lisandro pour créer du danger sur chacune de leurs incursions dans le camp adverse. Indiscutablement, la formation croate a fini par renoncer, était-ce délibéré et programmé ? Sans doute pas, et d'ailleurs, les dirigeants croates n'ont pas tardé à réagir en limogeant jeudi matin Krunoslav Jurcic. En revanche, ce scénario était bien, comme l'a souligné Frank de Boer, "inimaginable"...