Traoré: "L'enjeu et la fierté"

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Propos recueillis par Thomas PISSELET , modifié à
Resté sur le banc contre la Serbie, Ali Traoré compte bien se rattraper face à la Turquie, mercredi à Vilnius, au deuxième tour de l'Euro 2011. Une victoire permettrait aux Bleus de se hisser en quarts. "Si on peut se qualifier dès maintenant, on va le faire, assure le pivot tricolore. Histoire de nous enlever cette pression." Et de prendre leur revanche sur le huitième de finale perdu au Mondial 2010.

Resté sur le banc contre la Serbie, Ali Traoré compte bien se rattraper face à la Turquie, mercredi à Vilnius, au deuxième tour de l'Euro 2011. Une victoire permettrait aux Bleus de se hisser en quarts. "Si on peut se qualifier dès maintenant, on va le faire, assure le pivot tricolore. Histoire de nous enlever cette pression." Et de prendre leur revanche sur le huitième de finale perdu au Mondial 2010. Ali, vous voilà au deuxième tour de cet Euro 2011. Quelles ont été vos premières impressions en arrivant à Vilnius ? Il fait froid... Mais bon, je trouve qu'il fait quand même beau pour un mois de février. (Il sourit) Comment avez-vous vécu la victoire des Bleus contre la Serbie, vous qui êtes resté sur le banc ? C'est un championnat d'Europe. Je savais qu'il y aurait des matches que j'allais jouer, et d'autres pas. La veille, j'avais joué, avec un petit peu de réussite... (Il avait mis 11 points en 10 minutes contre l'Italie, ndlr). En tout cas, je pourrais dire que j'y étais parce que c'était quand même un grand match. Sur le banc, j'ai crié comme j'ai pu. J'ai même balancé quelques insultes... Je connaissais les règles du jeu avant de venir, ça n'altère en rien mon envie d'être là parce que je sais qu'il y aura d'autres matches et qu'on aura besoin de moi. Quelle est votre relation avec les deux autres pivots, Joakim Noah et Kevin Séraphin ? Ça se passe très bien. On bosse en bonne intelligence, avec une bonne ambiance. A l'entraînement, on essaie de se pousser les uns les autres. J'apprends des choses au contact de Joakim. On communique beaucoup. Il me parle de deux-trois trucs, sur le placement ou ce genre de choses. Mais je tiens à dire que je lui apprends aussi quelques trucs: son hook main gauche, il est sympa non ? Eh ben si vous vous voulez, vous pouvez dire que c'est grâce à moi... Il y a aussi Ronny (Turiaf, blessé, mais quand même présent en Lituanie, ndlr), dont il ne faut pas minimiser l'apport. Il a une vision globale, il connait très bien le basket. Il nous aide à voir des choses qu'on ne voit pas forcément quand on est à l'intérieur du groupe. Que vous inspire la Turquie, votre prochain adversaire mercredi ? Les Turcs, je les connais bien. Je les ai affrontés plusieurs fois avec pas mal de réussite, en club plus qu'en équipe nationale. J'espère que je serai sollicité. Je pense qu'on a les moyens de les battre, il faut simplement qu'on continue à développer notre basket. C'est une équipe de géants, il n'y a que des grands. Ils sont très agressifs et jouent une zone un peu bizarre qui couvre les trois-quarts du terrain. Je ne sais pas s'ils la font encore cela dit. Et puis, ils ont de vrais talents offensifs avec Turkoglu, Ilyasova et leurs pivots comme Asik et compagnie. "Il y aura un petit sentiment de revanche" Une victoire pourrait déjà vous qualifier pour les quarts. Vu vos adversaires jusque-là, ce serait quand mêle le scénario idéal voire inespéré non ? C'est clair qu'on sort d'un groupe difficile pour tomber dans un groupe de la mort. Là, on est idéalement placés et il ne faudra pas gâcher cette chance. On est l'équipe la mieux classée du groupe, même devant l'Espagne. Si on peut se qualifier dès demain (mercredi), on va le faire. Histoire de nous enlever cette pression. Ça vous permettrait ensuite de gérer ? Je ne sais pas. Parce que le but, c'est aussi de se qualifier le plus haut possible pour avoir le quart le plus abordable. Déjà qu'on se qualifie, et après on verra ce qu'il va se passer. Il faudra aussi faire en fonction de l'état de forme des uns et des autres pour voir si on jette toutes nos forces dans la bataille ou pas. La Turquie, c'est l'équipe qui vous avait éliminés en huitièmes de finale du dernier Mondial. Serez-vous revanchards ? J'espère qu'il y aura un petit sentiment de revanche, oui. Ce n'est pas du tout la même équipe. J'ai vu deux ou trois matches d'eux et ils ne développent pas le même basket. C'est moins fort. C'est quasiment les mêmes joueurs mais j'ai l'impression qu'il y a un truc en moins. Et puis nous, on est un peu plus forts aussi. On aura à coeur de faire un gros match parce qu'il y a l'enjeu. Et la fierté de l'homme... Mentalement, on sent que cette équipe de France est plus forte que les précédentes. Qu'en pensez-vous ? L'année dernière, je préfère ne pas la compter... Il y a deux ans, on est déjà très costauds à ce niveau-là mais là, je trouve qu'on est encore plus forts parce qu'on a tous acquis de l'expérience depuis. Les cadres sont dans un mode "on porte l'équipe sur les épaules". Il nous manque des joueurs mais dans l'état d'esprit du groupe, on est bien. Très bien.