Toulouse, le bon transfert

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Quatre jours après sa désillusion en H Cup et à la veille de la libération de ses internationaux, le Stade Toulousain, a conforté jeudi, en clôture de la 17e journée du Top 14, non sans mal son fauteuil de leader en empochant une 6e victoire bonifiée cette saison aux dépens de Montpellier (29-9). Au lendemain du revers du Racing, les Champions d'Europe s'isolent en tête du championnat et perdent David Skrela, qui rejoindra Clermont la saison prochaine.

Quatre jours après sa désillusion en H Cup et à la veille de la libération de ses internationaux, le Stade Toulousain, a conforté jeudi, en clôture de la 17e journée du Top 14, non sans mal son fauteuil de leader en empochant une 6e victoire bonifiée cette saison aux dépens de Montpellier (29-9). Au lendemain du revers du Racing, les Champions d'Europe s'isolent en tête du championnat et perdent David Skrela, qui rejoindra Clermont la saison prochaine. Comme si la seule nature de l'adversaire et un contexte forcément tendu quatre jours après l'échec vécu à Londres, en H Cup, face aux Wasps, le Stade Toulousain s'était offert avant ce choc face à l'ambitieuse génération montpelliéraine une journée vraiment pas comme les autres dans la coulisse. Débutée d'abord par une série de bonnes nouvelles avec l'officialisation des prolongations longue durée des Dusautoir, Albacete, Nyanga et autre Johnston, mais poursuivie surtout par un sérieux coup de théâtre avec l'annonce au vestiaire toulousain par David Skrela lui-même du départ en fin de saison de l'ouvreur international pour... Clermont (voir: Skrela, la voie de l'exil)! Une défection pas franchement attendue et une nouvelle qu'il aura donc fallu digérer. Autant que le souvenir douloureux de ce douloureux échec européen pour ne pas trébucher à domicile face à ce surprenant troisième qu'est le Montpellier Hérault Rugby de Fabien Galthié et Eric Béchu, vainqueurs à l'aller sur le fil (22-21). Toujours est-il que le Stade n'aura pas eu la partie facile, restant sous la menace d'un mauvais coup jusqu'à l'heure de jeu, face à cette séduisante, mais un peu trop tendre jeunesse héraultaise, avant de profiter à plein de la fraîcheur de son banc et de l'efficacité toujours pas démentie de "Médard La Machine". "On a eu du mal en première période, concédait au coup de sifflet Thierry Dusautoir, interrogé au micro de Canal+. Mais c'était évident face à une équipe montpelliéraine, qui n'est pas n'importe qui. On est très heureux d'avoir su trouver des solutions. C'était aussi un peu difficile pour notre deuxième match en cinq jours, c'est une belle performance de l'équipe ce soir". Médard voit double, "Caucau" vendange Au centre de toutes les discussions avant le coup d'envoi, David Skrela, avant d'émigrer sous d'autres cieux, reste 100 % toulousain et l'ouvreur s'attache à concrétiser, malgré un échec initial sur le poteau (7e), la domination de ses premières minutes, exercées notamment par les avants rouge et noir. Les visiteurs sont pris à la gorge, mais le jeu de mouvement des Héraultais, loué depuis le début de la saison, n'est pas qu'une vue de l'esprit et la première offensive avale soixante mètres sur ce débordement de Sakiusa Matadigo, avant que Geoffrey Doumayrou ne se mette à la faute (12e). La seconde, copie parfaite, met en scène les deux mêmes, mais le jeune centre montpelliérain, mis sur orbite par son acolyte fidjien, gâche l'essai tout fait d'un en-avant douloureux (13e). L'ouverture du score montpelliéraine par Martin Bustos Moyano dans ces conditions en deviendrait presque logique (0-3, 22e). Toulouse a des intentions, mais pêche dans la réalisation. Jusqu'à ce premier franchissement du rideau défensif héraultais par Jean-Baptiste Poux que Nicolas Vergallo convertit d'un renversement jusqu'à l'aile gauche, qui lance Maxime Médard, plus que jamais meilleur marqueur de ce Top 14, sur la voie d'un douzième essai cette saison (7-3, 26e). Loin de rogner sur ses convictions, le MHR produit du jeu, encore et toujours, et Julien Tomas provoque le plaquage illicite de Clément Poitrenaud, sanctionné d'une pénalité, transformée par Bustos Moyano, et d'un carton jaune justifié (7-6, 34e). On n'en dira pas autant de la sanction très sévère infligée au deuxième ligne Drikus Hancke, expulsée dix minutes pour une maladresse au pied prise pour un geste d'antijeu délibéré par l'arbitre M. Raynal (36e). Lourd de conséquence d'autant que si Skrela s'exécute (10-6, 37e), son homologue montpelliérain rate la cible sur la sirène (40e). Toujours à quatorze contre quatorze, la reprise voit Vincent Clerc retourné comme une crêpe sur la ligne d'essai (44e). Le ton est donné et Toulouse aimerait se mettre à l'abri quand Fulgence Ouedraogo et ses partenaires se disent qu'un joli coup se trame peut-être... Benjamin Thiéry pousse le Stade à la faute et son buteur entretient le suspense (10-9, 51e), contrarié à son tour par le poteau sur la tentative qui aurait pu redonner l'avantage aux Héraultais (55e). L'issue de ce match ne tient pas à grand-chose, comme cet en-avant grossier d'un Rupeni Caucaunibuca, bien discret jusqu'alors et qui gâche la passe caviar de Jean Bouilhou (56e). Toulouse accentue néanmoins sa pression, fort du coaching de Novès, qui fait souffler son capitaine Dusautoir (53e). Un second souffle fatal aux visiteurs, qui cèdent sur le doublé de Médard, idéalement servi dans la profondeur par le jeu au pied millimétré de Skrela, qui profite du mauvais positionnement de la défense adverse (17-9, 59e). Ce choc vient de basculer et la jeunesse montpelliéraine craque pour de bon pour offrir le bonus offensif aux champions d'Europe, et un autre doublé au pilier Census Johnston (62e, 68e), autre symbole de cette fraîcheur toulousaine au service d'un jeu en percussion (29-9). Le Stade se met au chaud pour la trêve.