Sloan sort de la boîte de Jazz

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Olivier CORTINOVIS , modifié à
Figure incontournable des Jazz qu'il coachait depuis 1988, Jerry Sloan a annoncé jeudi soir qu'il quittait ses fonctions d'entraîneur lors d'une conférence de presse très émouvante. A bientôt 69 ans, l'unique manager à avoir remporté 1 000 victoires sous les couleurs de la même franchise était aussi le technicien en activité, qui présentait la plus grande longévité dans les sports professionnels majeurs en Amérique du Nord.

Figure incontournable des Jazz qu'il coachait depuis 1988, Jerry Sloan a annoncé jeudi soir qu'il quittait ses fonctions d'entraîneur lors d'une conférence de presse très émouvante. A bientôt 69 ans, l'unique manager à avoir remporté 1 000 victoires sous les couleurs de la même franchise était aussi le technicien en activité, qui présentait la plus grande longévité dans les sports professionnels majeurs en Amérique du Nord. Il fut un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Celui où Jerry Sloan, l'un des meilleurs anciens défenseurs de la Ligue, succédait à Frank Layden, promis à la retraite, à la tête des Jazz en 1988. Son nom restera inscrit sur les feuilles de matches d'Utah pendant 23 longues années, ce qui faisait de lui, jusqu'à mercredi, le plus ancien coach en activité tous sport US confondus. Une sorte de Guy Roux version balle orange. Jeudi soir, au lendemain d'une dernière défaite face aux Bulls, où officient trois anciens du Jazz (Boozer, Korver, Brewer), le légendaire coach a surpris son monde à l'occasion d'une conférence de presse assez troublante en annonçant sa démission après de très bons et très loyaux services à Salt Lake City. Une décision qui a fait l'effet d'une bombe dans le microcosme de la NBA dans la mesure où Sloan avait prolongé son contrat d'une année supplémentaire... en début de semaine. Mais les résultats en dents de scie des Mormons, sixièmes à l'Ouest et sur une pente descendante, ainsi que les critiques de son meneur All-Star Deron Williams, ont semble t-il eu raison de son extraordinaire longévité. "Vingt-trois ans, c'est une durée très longue. Il était temps pour moi de partir", a expliqué l'homme de l'Illinois, aux bords des larmes, avant de justifier son départ. "Être entraîneur nécessite beaucoup d'énergie, et j'en dispose d'un peu moins qu'avant (...) J'ai eu la chance de travailler avec des gens admirables, au premier rang desquels les fans et les salariés du club, et j'ai eu de grands joueurs sous mes ordres." A bientôt 69 ans, l'ancien joueur des Bulls affiche en effet un extraordinaire et unique bilan de 1 221 victoires pour 803 défaites comme coach (en comptant aussi ses trois saisons avec Chicago), ce qui le classe au troisième rang des entraîneurs ayant gagné le plus de matches dans l'histoire derrière Don Nelson (1 335 victoires) et Lenny Wilkens (1 332). De quoi vous situer un bonhomme reconnu et apprécié. Seul bémol à cette durée de vie record, son palmarès vierge de tout titre malgré dix-neuf accessions en play-offs et deux finales décrochées en 1997 et 1998 du temps où Karl Malone et John Stockton mettaient le feu à l'EnergySolutions Arena. Il pourra néanmoins se consoler avec les hommages de ses confrères, tous unanimes à l'heure de saluer ses qualités humaines et sportives, de Phil Jackson, conscient qu'il "était quelqu'un qui avait mené le Jazz au sommet et qui l'avait maintenu" à LeBron James, pour qui "Jerry Sloan, c'est le Utah Jazz". Une énorme page se tourne donc chez les Jazz au moment où le seul coach de l'histoire de la Ligue à avoir remporté 1 000 matchs avec la même équipe cède son poste à son assistant, le néophyte Tyrone Corbin. Avant de laisser la main, Sloan aura vu 245 changements d'entraîneurs en NBA. Respect.