Riesch, le gros globe par défaut

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AXEL CAPRON , modifié à
Les conditions météo ayant conduit, une fois de plus, à l'annulation du géant des finales de la Coupe du monde à Lenzerheide, c'est Maria Riesch qui, sans skier, a décroché samedi le gros globe récompensant la meilleure skieuse de la saison. L'Allemande, sacrée pour la première fois après avoir terminé deuxième en 2009 et 2010, devance de trois points la triple tenante du gros globe, Lindsey Vonn, qui n'a pas apprécié la façon dont ont été gérées les finales.

Les conditions météo ayant conduit, une fois de plus, à l'annulation du géant des finales de la Coupe du monde à Lenzerheide, c'est Maria Riesch qui, sans skier, a décroché samedi le gros globe récompensant la meilleure skieuse de la saison. L'Allemande, sacrée pour la première fois après avoir terminé deuxième en 2009 et 2010, devance de trois points la triple tenante du gros globe, Lindsey Vonn, qui n'a pas apprécié la façon dont ont été gérées les finales. "S'il n'y a pas de géant, ce serait une catastrophe". Ainsi parlait vendredi à l'issue du slalom des finales de Lenzerheide l'Américaine Lindsey Vonn qui, pour trois petits points, venait de céder les commandes du classement général de la Coupe du monde à Maria Riesch, à cause de sa 13e place entre les piquets, loin derrière sa grande rivale, quatrième de ce slalom remporté par Tina Maze. L'Américaine ne voulait pas envisager un scénario catastrophe, à savoir un gros globe de cristal perdu sans combattre sur l'ultime épreuve de la saison, ce géant de Lenzerheide, il a, malheureusement pour elle et heureusement pour Riesch, eu lieu. Mais une fois de plus, une fois de trop diront certains, la météo, avec un mélange de pluie et de neige, le tout dans un épais brouillard, a eu raison du suspense que l'on nous promettait, les organisateurs ayant finalement décidé de tout faire pour que, samedi, le slalom masculin ait lieu, «sacrifiant» le géant féminin et donc la lutte finale à laquelle devaient se livrer Maria Riesch et Lindsey Vonn. Pour la première fois de sa carrière, l'Allemande, âgée de 26 ans, décroche donc le gros globe, elle qui avait terminé troisième en 2008, deuxième en 2009 et 2010. Certes, on pourra toujours gloser sur cette fin en eau de boudin, mais au regard de sa saison, Riesch mérite sa place sur la plus haute marche du podium, elle qui, sur les 33 courses de Coupe du monde qu'elle a disputées en 2010-11, a terminé 20 fois dans le Top 5, 16 fois sur le podium, pour 6 victoires. Preuve de sa polyvalence, l'Allemande finit deuxième en descente et en Super G, troisième en slalom et en super-combiné, huitième en géant (la seule discipline sur laquelle elle n'a pas gagné cette saison), sa saison s'étant en outre enrichie de deux médailles mondiales, de bronze, devant son public à Garmisch-Partenkirchen au mois de février. Une annulation qui ne passe pas... Bref, Maria Riesch ne dépareille pas au palmarès des lauréats du classement général de la Coupe du monde, mais difficile de ne pas associer au tableau d'honneur de la saison sa grande amie et rivale, Lindsey Vonn qui, à Lenzerheide, n'aura pas été servie par les événements. Arrivée en Suisse avec 23 points de retard sur Riesch, la triple tenante du gros globe, déjà assurée de conserver ceux de la descente et du Super G, avait rapidement marqué son territoire en se classant quatrième mercredi d'une descente manquée dans les grandes largeurs par l'Allemande, seulement 17e et donc fanny (lors des finales, seules les quinze premières marquent des points). Résultat, l'Américaine reprenait 50 points à sa rivale et se présentait avec 27 longueurs d'avance au départ du Super G le lendemain. Lasse, elle rongeait son frein une première fois en constatant l'annulation de la course pour cause de conditions météo difficiles. Une annulation qu'elle ne digérait pas tout à fait, reprochant à la FIS de ne pas reporter ce Super G à dimanche, jour d'une épreuve par équipes qui n'intéresse personne (et devrait se disputer sous un grand soleil, annoncé de retour !) et compte "pour du beurre". Vendredi, l'humeur de Vonn était encore plus maussade à la sortie d'un slalom disputé sur une neige abîmée qu'elle terminait au 13e rang, à neuf longueurs de Maria Riesch, 4e, résultat permettant à cette dernière de repasser devant au classement général pour... trois petits points. Autant dire que même si les prévisions étaient pessimistes, la skieuse de Squaw Valley ne voulait pas croire que la saison allait s'achever sur une ultime annulation samedi pour le géant, l'épreuve «faible» des deux rivales, c'est pourtant ce qui a eu lieu, privant le public suisse d'un suspense final qui lui avait pourtant été vendu par les organisateurs. Pour trois points, le gros globe échappe donc à Lindsey Vonn qui, comme Riesch, aura terminé 16 fois sur le podium en Coupe du monde cette saison (pour 8 victoires), un épilogue que l'intéressée mettra sans doute du temps à digérer. Mais quand on connaît la soif de victoires qui l'anime, nul doute que la saison 2011/12 offrira un nouvel et passionnant épisode du feuilleton de sa rivalité avec Maria Riesch...