Relais féminin : quid des médailles ?

© REUTERS
  • Copié
Rémi Bostsarron et , modifié à
ATHLE - Les quatre relayeuses tricolores ont été disqualifiées après avoir reçu leurs médailles. Devront-elles les rendre ?

Disqualifiées pour un relais hors zone, dimanche, lors de la finale du 4x100 m aux Mondiaux de Moscou, les relayeuses françaises ont été déchues de leur médaille d'argent. Mais il y a le sens figuré et le sens propre. Car Céline Distel-Bonnet, Ayodele Ikuesan, Myriam Soumaré et Stella Akakpo ont bien reçu une médaille d'argent, dimanche dernier, dans la capitale russe, lors de la cérémonie du podium aux côtés des Jamaïquaines et des Américaines, qui ont récupéré la deuxième place. S'il ne fait aucun doute que la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) va éditer de nouvelles breloques pour la jeune English Gardner et consorts, la question reste de savoir si l'IAAF va demander aux Françaises de rendre leurs médailles, des médailles gravées à leur nom.

Selon le règlement, elles doivent les rendre

Relai féminin mondiaux athlétisme 930x620

Le règlement est clair et il s'est déjà appliqué par le passé, essentiellement pour des athlètes convaincus de dopage : toute médaille délivrée par erreur doit être restituée. Dans la foulée de la disqualification du relais tricolore, un juge de l'IAAF a d'ailleurs alerté la délégation française que le quatuor devrait se plier à cette règle. Mais le manager des relais français, Djamel Boudebibah, qui a appris aux filles leur disqualification, a choisi de taire cet élément pour les ménager. "Ça (l'attitude de l'IAAF) me paraît d'un ridicule sans nom", s'emporte le consultant athlétisme d'Europe 1, Jean-Claude Perrin. "Ils (les gens de l'IAAF) ont sombré dans le ridicule une première fois en les laissant monter sur le podium. Ils vont sombrer une deuxième fois en leur réclamant les médailles. Humainement, ce n'est pas une bonne chose, ni pour le sport ni pour ses jeunes femmes."

Quatre jours après cet incident, l'IAAF ne s'était toujours pas manifestée auprès de la Fédération française d'athlétisme, qui reste donc dans l'attente. Première relayeuse dimanche dernier, Céline Distel-Bonnet, elle, n'a pas attendu pour annoncer que, quoi qu'il arrive, elle ne rendrait pas sa médaille. Déjà fortement critiquée pour avoir pris sa décision très tardivement (plusieurs heures après la course et surtout, donc, après le podium), l'IAAF devrait sans doute choisir de faire profil bas dans cette affaire et laisser ses médailles, tendance argent chocolat, autour du cou (ou sur les étagères) des quatre relayeuses françaises...