Petit en appelle à l'unité de "France 98"

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avec Nicolas Poincaré et Jean-Charles Banoun , modifié à
INTERVIEW E1 - "Manu" Petit croit en la valeur du symbole d’unité que représente "France 98".

L'"affaire des quotas" a déjà fait une victime : François Blaquart, le DTN, suspendu de ses fonctions. La deuxième pourrait bien être "France 98". Depuis quelques jours, les piques se multiplient entre les différents membres de l'équipe championne du monde. Lilian Thuram a réclamé des sanctions contre ceux qui auraient accepté le principe de quotas, Christophe Dugarry a tancé la volonté de "Tutu" de "passer pour le juge de la cour suprême", Patrick Vieira a vivement critiqué les propos accordés à "Lolo"... Bref, la famille se déchire.

Et cela contrarie vivement Emmanuel Petit. L'ancien milieu de terrain des Bleus, qui n'avait pas encore réagi à l'affaire, s'est exprimé jeudi, sur Europe 1. Et "Manu" en veut à "Lolo" autant qu'à "Duga", "Tutu" ou "Pat". "Ça m'attriste beaucoup ce que je peux entendre de part et d'autre", a-t-il confié. "Je parle des propos de tout le monde, de certains propos qui ont pu être tenus lors de la réunion, de ceux de Christophe Dugarry, de Lilian Thuram, de Patrick Vieira. Je ne me reconnais pas vraiment dans les propos des uns et des autres."

"France 98 doit être un rempart", estime Petit :

Pour l'ancien joueur de l'AS Monaco, le groupe constitué par les anciens champions du monde 1998 doit conserver son unité. "On est un petit peu des garants d'un point de vue des valeurs, d'un point de vue presque civique", a-t-il plaidé avec force. "Il ne faut pas qu'on en arrive là, il faut qu'on reste solidaire. (...) A aucun moment, il n'y a du racisme dans cette équipe-là. Il faut prendre du recul. On doit être une sentinelle imprenable (sic)."

Et Emmanuel Petit n'hésite pas à lancer un appel à ses "amis". "Les gars, n'oubliez pas tout ce qu'on a fait ensemble", insiste-t-il. "N'oubliez pas ce qu'on a représenté, et ce qu'on représente encore à l'heure actuelle. Il ne faut pas détruire tout ça car, quelque part, on est encore un phare à travers cette France. Et il faut absolument le préserver."

"Il ne faut pas stigmatiser Laurent Blanc"

Même s'il ne semble pas vouloir prendre position dans ce débat, Emmanuel Petit apporte, malgré tout, un soutien implicite au sélectionneur national, comme l'a fait également Marcel Desailly, jeudi soir, sur Infosport. "Je comprends Lilian, je comprends Patrick par rapport à ce qui s'est passé lors de cette réunion mais, en aucune manière, il ne faut stigmatiser Laurent Blanc et encore moins le football français", un vecteur d'intégration selon lui. Pour Aimé Jacquet, qui s'est exprimé sur Canal+ Sport, Laurent Blanc s'est "fait piéger".

Emmanuel Petit regrette surtout la teneur du débat, "extrêmement tendancieux et malsain" selon lui, "à un an de la présidentielle, avec la montée du Front national". Le consultant de France Télévisions n'hésite pas non plus à pointer du doigt la "grande part de responsabilité des politiques en place, à commencer par notre cher président." Et ce président-là, ce n'est pas Laurent Blanc.