"Peskit", gardien du BO

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S.L. , modifié à
A Biarritz, en l'absence des internationaux, Julien Peyrelongue, dit "Peskit", fait figure d'incontournable auprès de la jeune génération que le club basque a choisi de promouvoir. Suffisamment légitime à bientôt 30 ans et après une décennie de fidélité au BO pour rappeler ses coéquipiers à l'ordre après la victoire sur le fil sur La Rochelle (32-30) et avant le choc samedi face au Racing.

A Biarritz, en l'absence des internationaux, Julien Peyrelongue, dit "Peskit", fait figure d'incontournable auprès de la jeune génération que le club basque a choisi de promouvoir. Suffisamment légitime à bientôt 30 ans et après une décennie de fidélité au BO pour rappeler ses coéquipiers à l'ordre après la victoire sur le fil sur La Rochelle (32-30) et avant le choc samedi face au Racing. A l'heure où les projecteurs de l'actualité se braquent sur Marcoussis et notamment sur les Bleus du BO, lui reste dans l'ombre, fidèle parmi les fidèles de l'effectif biarrot. Alors que les Yachvili, Harinordoquy, Traille et autre Thion visent la Coupe du monde à l'automne prochain, Julien Peyrelongue, bientôt trentenaire -il les aura le 2 avril prochain-, sait que sa carrière internationale est aujourd'hui derrière lui, éphémère expérience, réduite à six capes lors d'une seule et même année en 2004. Aujourd'hui, ce Bayonnais d'origine représente plus que jamais l'homme d'un seul club, ce BO qu'il a rejoint dès 2000 en provenance de Peyrehorade et avec lequel, dans le sillage de ses coéquipiers internationaux, il a rempilé pour trois saisons supplémentaires en janvier dernier. A sa plus grande joie: "Je suis heureux car c'est mon club de coeur, s'enthousiasmait-il en début d'année sur le site du club après cette nouvelle signature, là où j'ai vécu tellement de belles choses, où on m'a permis, avec notamment Patrice Lagisquet, de devenir professionnel alors que j'étais encore jeune. Je pense aussi aux anciens, les Laurent Mazas, Philippe Bernat-Salles, Jean-Michel Gonzalez, et je ne peux pas citer tout le monde, qui ont su m'épauler. A mon tour, je vais faire partie des "anciens" et je jouerai ce rôle, avec comme maître mot le travail. C'est grâce à cela que je continue, et je peux vous dire que c'est avec un très grand enthousiasme. Avec l'âge, on gagne en maturité et en confiance, mais seul paye le travail." Peyrelongue: "Je ne pense pas aux mecs retenus par l'équipe de France, je pense à nous" En cette période de doublons, où l'absence des internationaux pèse forcément, "Peskit", comme on le surnomme aux abords d'Aguiléra, est de ces joueurs forcément précieux pour ses entraîneurs. Par son talent naturel tout d'abord quand l'ouvreur devient demi de mêlée pour pallier les absences conjuguées de son compère de la charnière Yachvili et des jeunes Lesgourgues et autre Ayestaran en cette période internationale. On m'a demandé de dépanner à la mêlée et je le fais avec plaisir", avoue l'intéressé, bien décidé à "rendre la confiance que m'ont accordé les entraîneurs". Son souci, c'est surtout de prouver qu'il y a une vie pour Biarritz, même sans les stars du XV de France. "Tout le monde parle de l'absence des mecs de l'équipe de France, mais je vois aujourd'hui un BO qui a su évoluer, qui a su faire confiance à ses jeunes, je pense aux Lakaf' (Lakafia), Ben Guyot, Wen Lauret, Lolo Tranier... Ça prouve que le centre de formation vit bien et qu'on peut leur faire confiance. On leur a donné leur chance en début de saison et ils l'ont prise. Avec succès. J'ai pleinement confiance en eux. J'en parle avec Benoît August et franchement, je ne pense pas aux mecs retenus par l'équipe de France, je pense à nous." Seulement le paradoxe veut qu'en cette période de Tournoi, le BO a réalisé son meilleur match sans ses internationaux à Toulouse, où il a fini par s'incliner sur le fil (23-19), et son plus mauvais le week-end dernier, à Aguiléra, face au promu rochelais... qu'il a remporté in extremis (32-30) malgré un score de 32-11 à la 45e minute de jeu et malgré surtout le renfort des Bleus. Qui dès le lendemain de ce dernier match ont de nouveau rejoint Marcoussis et l'équipe de France... Un départ que Peyrelongue n'a pas attendu pour placer tout un groupe face à ses responsabilités: "On peut s'estimer heureux, s'agaçait-il dès la fin du match face aux Maritimes, cité par Sud-Ouest. J'espère que ça nous servira d'avertissement comme à Aironi en décembre (*). J'espère que tout le monde aura envie de jouer ensemble la semaine prochaine !" Car ce week-end débarque à Aguiléra un Racing-Métro 92 déjà vainqueur à quatre reprises loin de ses bases. "Il n'y a plus beaucoup de rencontres à jouer et il faut absolument gagner les 3 matches de cette série à la maison (La Rochelle, le Racing et Bayonne, ndlr), martèle Peyrelongue, toujours dans les colonnes du quotidien régional. On est 6e et on a notre destin en mains, mais ce n'est pas en jouant comme contre La Rochelle qu'on arrivera à battre le Racing. Il faut se remettre en question et bien bosser cette semaine." Foi de "Peskit" ! (*) Le 11 décembre dernier, le BO s'inclinait (28-27) sur le terrain des Italiens d'Aironi, sans qu'au final ce revers n'empêche sa qualification pour les quarts de finale de la H Cup.