Pellizotti pris grâce au passeport

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Olivier CHAUVET , modifié à
Interdit de départ lors du dernier Tour d'Italie en raison d'un passeport biologique estimé suspect par l'Union cycliste internationale, Franco Pellizotti avait été blanchi en octobre dernier par le Comité national olympique italien (Coni). Mais l'UCI avait décidé de faire appel devant le TAS, qui a annoncé mardi avoir suspendu le coureur transalpin pour deux ans. Dans la foulée, ce dernier a déclaré ne plus rien avoir à faire avec le cyclisme.

Interdit de départ lors du dernier Tour d'Italie en raison d'un passeport biologique estimé suspect par l'Union cycliste internationale, Franco Pellizotti avait été blanchi en octobre dernier par le Comité national olympique italien (Coni). Mais l'UCI avait décidé de faire appel devant le TAS, qui a annoncé mardi avoir suspendu le coureur transalpin pour deux ans. Dans la foulée, ce dernier a déclaré ne plus rien avoir à faire avec le cyclisme. C'est un véritable coup de massue qu'a reçu mardi Franco Pellizotti. Alors qu'il sortait d'une très belle saison 2009 avec une troisième place sur le Giro (*) et avait terminé meilleur grimpeur du Tour de France, le coureur italien avait été suspendu provisoirement en mai 2010 par l'UCI, car son passeport biologique comprenait des paramètres anormaux. Blanchi par le Comité national olympique italien en octobre dernier, qui n'avait décelé "aucun fait qui prouve une manipulation", le natif de Latisana, dans la province d'Udine, n'attendait plus que la décision du Tribunal arbitral du sport, saisi par l'UCI, pour reprendre la compétition. L'ancien coureur de la Liquigas comptait même s'aligner sur Tirreno-Adriatico, dont le départ est prévu ce mercredi, sous les couleurs de la Movistar. Mais le couperet est tombé et Pellizotti ne remontera peut-être même plus jamais sur un vélo en tant que professionnel. Le TAS a en effet annoncé mardi avoir décidé de suspendre le coureur pour deux ans, ainsi que la disqualification de tous ses résultats obtenus depuis le 7 mai 2009, dont son maillot à pois sur la Grande Boucle de la même année. Il devra également s'acquitter d'une amende de 115 000 euros. Pellizotti: "Je suis déçu de ce sport et de la justice""Je suis déçu de ce sport et de la justice, a-t-il confié dans une interview accordée au site espagnol Ciclismo a fondo. "Je n'accepte pas cette peine, mais que puis-je faire ? C'est le cyclisme ... Les dirigeants font ce qu'ils veulent et vont continuer car ils sont autorisés à le faire. Ils sont puissants, très fort et personne ne peut rien contre eux. Je ne peux rien faire". Suspendu jusqu'en mai 2012, le grimpeur, qui a fêté ses 33 ans en janvier dernier, se dit dégoûté du cyclisme et songe clairement prendre sa retraite: "Je laisse tout cela, je ne veux rien savoir de plus sur le cyclisme. Ce n'est pas à cause de mon âge ou pour la suspension, même si elle dure deux ans, mais je suis lassé". Cette suspension, ajoutée à celle de Pietro Caucchioli, décidée par le Coni et confirmée mardi par le TAS, pour une période de deux ans à compter du 18 juin 2009, est en tout cas l'une des premières à avoir été décidée grâce au passeport biologique, qui se retrouve ainsi considérablement renforcé. Lancé en 2008, cette carte d'identité biologique consiste à l'élaboration pour chacun des coureurs du peloton d'un profil médical sur la base d'une série de tests sanguins et urinaires à comparer avec les données recueillies lors des contrôles antidopage. Un procédé qui apparaît aujourd'hui comme le moyen le plus efficace de lutter contre le dopage. (*) Franco Pellizotti a même récupéré la deuxième place derrière Denis Menchov suite à la disqualification de Danilo Di Luca, contrôlé positif à l'EPO Cera.