Parra: "Ils seront revanchards"

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Laurent Duyck , modifié à
Forte de sa victoire face à Leicester dimanche à Marcel-Michelin (30-12), l'ASM a pris la tête de sa poule en H Cup. Mais le plus dur attend peut-être samedi en Angleterre les Clermontois qui, face à ces mêmes Tigers, ont l'occasion, enfin, de valider leurs ambitions européennes. Un match décisif qui sera l'occasion pour Morgan Parra, le demi de mêlée clermontois, de se frotter une nouvelle fois à des Anglais revanchards.

Forte de sa victoire face à Leicester dimanche à Marcel-Michelin (30-12), l'ASM a pris la tête de sa poule en H Cup. Mais le plus dur attend peut-être samedi en Angleterre les Clermontois qui, face à ces mêmes Tigers, ont l'occasion, enfin, de valider leurs ambitions européennes. Un match décisif qui sera l'occasion pour Morgan Parra, le demi de mêlée clermontois, de se frotter une nouvelle fois à des Anglais revanchards. Morgan, avez-vous le sentiment de jouer ce week-end une grosse partie de votre saison en Angleterre ? On sait à quoi s'attendre en allant jouer ce match retour sur la pelouse de Leicester. On sait que si l'on gagne là-bas, on peut déjà se qualifier, et même espérer jouer un quart de finale à la maison, ce qui est une de nos priorités. Mais on sait aussi que ce sera très difficile. On s'attend à un très gros combat. Face à une équipe que l'on devine revancharde... Oui et pas seulement à cause de leur défaite concédée chez nous. Ils risquent d'être revanchards pour beaucoup de raisons. Ils n'ont pas réussi par exemple à mettre leur jeu en place à Marcel-Michelin et je pense qu'ils vont vouloir corriger le tir, avec un gros engagement physique, poussés par leurs 24 000 spectateurs. On est prévenus. A nous de bien nous préparer psychologiquement pour répondre à ce défi. Regrettez-vous de ne pas avoir pris le point de bonus offensif à Marcel-Michelin ? Oui, il y a quelques regrets, surtout en ayant joué dix minutes à 15 contre 13. On aurait aimé prendre ce bonus mais je crois qu'on s'est un peu trop excités après ce double carton. Il y a eu une période de flottement et ces cinq minutes d'excitation nous ont fait perdre un temps précieux pour essayer de poser notre jeu. On a fait un peu n'importe quoi pendant ces cinq minutes. C'est dommage. Mais il faut passer à autre chose. Ce qui nous attend ce week-end est beaucoup plus important. Bonus ou non, il faut essayer de s'imposer là-bas ou au moins ramener des points. "Pour Vern, ce serait un aboutissement" Vous avez désormais l'habitude de ce genre d'affiches européennes mais le défi représenté par les équipes anglaises est-il plus « piquant » qu'un autre ? C'est un des défis les plus importants. Mais il y en a eu d'autres. On a eu la chance l'année dernière de jouer lors de la phase de poules le Leinster, l'équipe qui allait devenir championne d'Europe, ce n'est pas mal non plus ! Quand on est joueur, c'est le genre de matches que l'on veut jouer absolument parce que ça nous permet de rivaliser avec les meilleurs joueurs européens. Retrouve-t-on dans ce genre de rencontres la rivalité qui existe lors d'un France-Angleterre ? Oui, un peu, mais beaucoup moins quand même que dans un match international. Mais parce que dans notre équipe, on a des joueurs étrangers, des Anglo-Saxons, des Néo-Zélandais, un peu de tout... Et c'est la même chose en face, avec des Tonguiens, des Samoans. Ce n'est pas comme s'il y avait que des Français d'un côté et que des Anglais de l'autre. France-Angleterre, ça nous ramène à la Coupe du monde. Avez-vous eu l'occasion de « digérer » votre expérience en Nouvelle-Zélande ? On a eu quelques jours de vacances pour digérer et savourer. Mais toute l'expérience que l'on a peut-être prise au cours de ces quelques mois, que ce soit l'expérience humaine et l'expérience sur le terrain, je pense qu'elle « ressortira » petit à petit en jouant. Jouer de gros matches comme celui-ci contre Leicester va nous permettre de vérifier cet acquis. Mais dire aujourd'hui quels sont les bénéfices de cette expérience, c'est trop tôt pour le dire. Une autre actualité vous ramène à la Nouvelle-Zélande puisque vous saurez vendredi si Vern Cotter, le manager de l'ASM, a été retenu pour entraîner les All Blacks. Craignez-vous de le perdre ? S'il doit partir, ça remettra pas mal de choses en cause. Mais on ne peut pas l'empêcher d'avoir envie d'entraîner les All Blacks, je pense que pour lui, la Nouvelle-Zélande, c'est ce qui se fait de mieux et que ça serait un aboutissement dans sa carrière. Pour nous, en tant que joueurs, c'est sûr que ça serait une perte. Mais je suis convaincu que Vern sait faire la part des choses, qu'il a encore la tête au club et à cette Coupe d'Europe et qu'il veut tout donner. Après, on verra bien demain... Nouvelle-Zélande toujours avec Richie McCaw, de passage à Paris, qui dit ne pas se souvenir du déblayage qui vous a coûté votre place en finale de la Coupe du monde. Qu'est-ce que cela vous inspire ? (Soupir) Quand vous, journalistes, vous aurez tourné la page, ça sera bien. Pour moi, elle est tournée depuis longtemps. Il est temps d'avancer et de passer à autre chose. Je n'ai rien à vous dire là-dessus. Avez-vous le sentiment d'être plus visé qu'un autre depuis votre passage à l'ouverture en Coupe du monde ? Non, non, pas plus qu'un autre ou qu'avant. Je ne pense pas.