Parisse, un phare dans la nuit

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Au coeur de la nouvelle saison galère du Stade Français, il est un repère intangible autour duquel le club parisien n'aura eu de cesse de se rassembler pour sauver ce qui pouvait l'être. Vendredi, à Cardiff, Sergio Parisse sera une fois encore le fer de lance d'une équipe lancée à l'assaut des redoutables Harlequins en finale du Challenge Européen. A la clé: un billet pour la prochaine H Cup.

Au coeur de la nouvelle saison galère du Stade Français, il est un repère intangible autour duquel le club parisien n'aura eu de cesse de se rassembler pour sauver ce qui pouvait l'être. Vendredi, à Cardiff, Sergio Parisse sera une fois encore le fer de lance d'une équipe lancée à l'assaut des redoutables Harlequins en finale du Challenge Européen. A la clé: un billet pour la prochaine H Cup. Lui et les autres. Si bon nombre de cadres de l'effectif du Stade Français furent tout au long de cette saison, au mieux branchés sur courant alternatif, voire pour d'autres très en-deçà de leur valeur supposée, il est un pilier du club parisien qui lui, tout au long de ce long chemin de croix, achevé une nouvelle fois dans les limbes du Top 14, à une peu reluisante onzième place, aura su s'élever au-dessus de ce marasme et assumer match après match son statut de capitaine à la tête de ce grand corps malade. Contre ces vents mauvais, Sergio Parisse a tenu bon la barre, plus exemplaire que jamais et capable de se distinguer dans une équipe pourtant terriblement inconstante. Au point de figurer parmi les cinq joueurs nommés pour le trophée de meilleur joueur européen de l'année, aux côtés de quatre qualifiés pour la finale de la H Cup, mais aussi d'être appelé avec les Barbarians britanniques (voir par ailleurs). Une véritable performance, même si l'intéressé, tout en humilité, est incapable de s'affranchir de ses partenaires et d'un vestiaire, dont il n'aura jamais cessé d'être le principal catalyseur. Jusqu'à cet ultime et dernier match de la saison, qui propose vendredi, à Cardiff, après les deux finales de H Cup (2001, 2005), perdues par les joueurs du président Guazzini, aux Stadistes une nouvelle finale européenne, cette fois dans le cadre du Challenge Européen face au club anglais des Harlequins. "On a la chance de pouvoir remporter ce titre, appréciait mardi, à trois jours de l'évènement, à Cardiff, le flanker italien. Malgré tout ce qu'on a pu entendre cette saison à notre sujet, quand je vois la qualité de mes coéquipiers, tout le travail fourni par le staff, les choses qu'on est capables de faire et les choses qu'on a faites au cours dans ce championnat et dans ce Challenge Européen, je me dis qu'on a nos chances de remporter ce titre." Un premier titre européen pour le Stade comme pour lui, qui enfila le maillot parisien en 2005, alors que le club de la capitale sortait d'une seconde finale malheureuse de H Cup, perdue après prolongation face aux Toulousains (12-18). De Rome à Cardiff, d'un sommet à l'autre ? Cinq ans plus tard et Parisse est toujours là. Crédité d'un Brennus, décroché en 2007 sous les ordres de Fabien Galthié, le flanker international italien est devenu incontournable, le brassard s'imposant à lui comme une évidence. Un capitaine par l'exemple donc pour ce talent complet, aussi à l'aise dans le combat que ballon en main. "C'est sûr que depuis mon arrivée au club, j'ai vécu pas mal de gros matches et de très belles émotions, consent-il. C'est la première fois en tant que joueur et capitaine que je vis une finale de Challenge européen ou de Coupe d'Europe, selon moi, c'est un moment important dans la carrière de n'importe quel joueur. Pour moi, c'est un gros challenge. Il me tarde d'être à vendredi et à Cardiff parce que je pense que l'équipe le mérite." Car le Transalpin, tout aussi irréprochable en sélection, après avoir mené la Nazionale à une victoire historique sur la France à Rome, dans le Tournoi cette année, s'offrirait bien un autre sommet dans sa saison. Mais pas question de se déplacer à Cardiff pour sauver une saison de Top 14 qui ne peut d'ailleurs plus l'être, mais bien plutôt pour rehausser le bilan de la saison en donnant au parcours européen des Parisiens, proche de la perfection -29 points sur 30 possibles en phase de poules- la conclusion qu'il mérite. "L'ambition de gagner cette compétition, ce n'est pas forcément celle de sauver la saison, mais simplement parce que c'est un grand moment de disputer une finale de Coupe d'Europe. Si on ajoute que ça donne un billet pour la H Cup, la motivation est toute trouvée..." Face aux Harlequins, le Stade moribond du championnat est forcément affublé du statut d'outsider. "C'est le rôle que tout le monde nous donne, vu la saison qu'on a fait en Top 14, où on n'a pas été très régulier ; mais cette finale sera un match à part", prévient un joueur, qui à Paris, cette saison, l'est tout autant.