PSG : chronique d'un sacre attendu

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LIGUE 1 - Vainqueur dimanche à Lyon, le PSG décroche le titre à l'issue d'une saison contrastée.

Cette fois, le PSG n'a pas attendu. L'OM tombeur de Toulouse samedi (2-1), les joueurs de Carlo Ancelotti étaient dans l'obligation de s'imposer dimanche soir à Lyon pour être assurés d'être sacrés dès dimanche. Vainqueur (1-0) à Gerland, le club de la capitale décroche son troisième titre de champion de France après ceux de 1986 et 1994.

Ibrahimovic et Thiago Silva, recrues en or

Thiago Silva et Sirigu (930x620)

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce titre était attendu. Et plutôt deux fois qu'une. Dominé la saison dernière par Montpellier, le PSG n'a cette fois pas laissé passer sa chance de mettre fin à 19 ans de disette. Les investisseurs qatariens avaient tout mis en œuvre pour que la mauvaise surprise ne se reproduise pas une deuxième fois. A l'intersaison, ils avaient considérablement épaissi l'effectif avec des renforts de choix, tous achetés en Italie : Ezequiel Lavezzi (Naples), Marco Verratti (Pescara) et surtout Thiago Silva et Zlatan Ibrahimovic (AC Milan). Le Suédois n'a pas tardé à faire honneur à sa réputation, celle de buteur et celle de hâbleur, aussi, comme il l'a encore montré dans le vestiaire parisien, dimanche.

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Avec 27 buts et 7 passes décisives à date, "Ibra" a atteint des sommets statistiques jamais vus en France depuis Jean-Pierre Papin lors de la saison 1991-92. Quant à Thiago Silva, malgré les pépins physiques, il a prouvé qu'il était bien le "meilleur défenseur du monde" en alignant les performances de haut vol et en s'imposant rapidement comme le capitaine du PSG. En dehors des deux anciens Milanais, Salvatore Sirigu dans les buts et Blaise Matuidi au milieu se sont imposés comme deux autres éléments incontournables de la colonne vertébrale parisienne.

De l'excellent et du suffisant

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D'un point de vue collectif, que retenir de la reconquête parisienne ? Meilleure attaque, meilleure défense et par conséquent meilleure différence de buts (et de très loin !), le PSG est amené à devenir l'un des champions les mieux sacrés depuis fort longtemps. Il a livré quelques performances de haut vol, comme à Bastia (4-0), à Valenciennes (4-0) ou à Toulouse (4-0). Que des matches à l'extérieur. Un hasard ? Non. Le PSG de Carlo Ancelotti a paru bien plus à l'aise loin de ses bases qu'au Parc des Princes où il a souvent cafouillé son football. Les exemples sont là aussi nombreux : Saint-Etienne (1-2), Rennes (1-2, avec près d'une mi-temps disputée à onze contre neuf), Ajaccio (0-0) et même la première mi-temps contre Valenciennes le week-end dernier (1-1). Mais, dans les grands matches, le PSG a toujours été au rendez-vous, à Lille en début de saison (2-1), contre Lyon deux fois (1-0 et 1-0) ou face à Marseille (2-0) dans un clasico qui s'est finalement révélé bien plus décisif qu'on ne le pensait, tant l'OM a joué son rôle de trouble-fête (presque) jusqu'au bout.

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Le PSG et son entraîneur Carlo Ancelotti ont su sortir de la fameuse crise de novembre (élimination à Saint-Etienne en Coupe de la Ligue et défaite à Nice) pour aligner ensuite 13 matches d'affilée sans défaite toutes compétitions confondues, dont 12 victoires. Quart de finaliste de la Ligue des champions, passé tout près de la qualification face au Barça (2-2, 1-1), le PSG a parfois paru désintéressé par les affaires domestiques, comme en quarts de finale de la Coupe de France face à Evian-TG (1-1, 1-4 aux tab), à Sochaux (2-3) ou, plus encore à Reims (0-1). Machine impressionnante à certains moments, rappelant par instants l'OM des années 1990 ou l'OL des années 2000, concert de solistes à d'autres, le PSG a alterné l'excellent et le suffisant.

Leonardo, comportements troublants

Leonardo, 930

Dans le bilan du PSG, difficile également de taire certains gestes, d'actions dans le jeu (le "kung-fu" d'Ibrahimovic sur le Stéphanois Stéphane Ruffier, son pied sur la tête du Lyonnais Dejan Lovren), ou dans le feu de l'action (la bagarre générale au terme de la victoire contre Evian Thonon-Gaillard le 28 avril dernier (1-0)). Le directeur sportif du PSG, Leonardo, a sa part dans cette image un peu brouillée. Peu convaincant au moment de justifier l'intérêt sportif d’avoir engagé David Beckham, il s'est attiré l'antipathie de beaucoup en déclarant que le PSG n'était pas fait pour rencontrer de "petits équipes" après la défaite à Reims ou en assénant un coup d'épaule (qu'il estime involontaire) à l'arbitre de PSG-Valenciennes, Alexandre Castro, ce qui lui vaut une suspension à titre conservatoire. Reste que sans lui, le PSG n'aurait peut-être jamais pu compter cette saison sur Thiago Silva ou "Ibra", décisifs dans la quête de ce troisième titre. Compte tenu de la surface financière des propriétaires du PSG, c'est sans doute le premier d'une longue série.