OL féminin, la machine à gagner

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FOOT - Lyon dispute sa 3e finale de Ligue des champions consécutive, jeudi, face à Francfort.

Il y a bien un club français qui va disputer la finale de la Ligue des champions cette année. On ne parle pas ici de football masculin mais de football féminin. Et ce club, c'est le même que la saison dernière, l'Olympique lyonnais, champion d'Europe en titre.

Les filles de l'OL vont défendre leur trophée, jeudi, à partir de 18h00, face au club allemand du FFC Francfort, à l'Olympiastadion de Munich. Il s'agit de la troisième finale de suite pour le club rhodanien, qui va défier le champion 2002, 2006 et 2008.

Lyon remporte la finale de la Ligue des champions 2011 :

Rattachée à la section masculine de l'OL en 2004, l'équipe féminine est devenue en moins de dix ans une vraie machine à gagner. Outre son titre en Ligue des champions, elle a remporté depuis cette date cinq titres de champion de France (2007 à 2011) et la Coupe de France à deux reprises, en 2008 et dimanche dernier, face à Montpellier, l'un des trois autres clubs de l'élite à compter une section féminine. Pour cette rencontre, Jean-Michel Aulas avait décidé de zapper le match des hommes à Ajaccio. "Rendez-vous compte, un Président qui manque un match de Ligue 1 pour venir encourager son équipe féminine", s'est enthousiasmé l'entraîneur des Lyonnaises, Patrice Lair, arrivé en 2010.

Un président aux petits soins et aux grands moyens

Les joueuses de l'OL (930x620)

Il faut dire que l'OL féminin, c'est le deuxième bébé de "JMA". Pour en faire l'une des vitrines du club et gagner la Ligue des champions, le président rhodanien y a mis les moyens. La section féminine de l'OL dispose en effet d'un budget de 7 millions d'euros. A comparer aux 100.000 euros du Muret, plus petit budget de la première division féminine. L'OL est également l'un des seuls clubs dont la majorité des joueuses ne fait que du foot, avec des salaires variant entre 1.500 et 10.000 euros mensuels. Par ailleurs, elles ont à leur disposition un staff de huit personnes, et comme l'explique le quotidien L'Equipe, il leur arrive, comme ce fut le cas pour se rendre à Munich, d'utiliser l'avion privé du club.

Une différence de buts de +100

De fait, l'OL est rapidement devenu trop grand pour l'Hexagone. Quintuple champion de France en titre, Lyon est invaincu cette saison. Mieux, le club rhodanien a inscrit 103 buts et n'en a encaissé que... trois. Malgré cette différence de +100, l'OL, qui compte trois points de retard avec un match en moins que Juvisy, n'est pas encore assuré d'être titré. Mais lors de cette dernière ligne droite, française et européenne, l'OL féminin pourra compter sur un groupe de supporters, les OL Angels. "Je retrouve le plaisir du jeu, l'envie de donner, la gagne, dégagé de tout contexte matériel, comme on le peut voit malheureusement du football masculin, où les enjeux financiers sont tellement énormes que ça perturbe un peu les choses", explique au micro d'Europe 1 la présidente de ce groupe de supporters, Isabelle Bernard.

Les joueuses, elles, accueillent avec joie cet essor du foot féminin. "Au niveau de l'engouement, c'est beaucoup plus qu'auparavant", note la défenseure centrale de l'OL, Sabrina Viguier. "Quand on se déplace avec l'équipe de Lyon, on arrive à attirer du public. A Strasbourg, on avait fait 10.000 personnes,  à Guingamp, on avait fait 12.000. C'est énorme pour du foot féminin." Enormes aussi, furent les résultats d'audience télé des matches de l'équipe de France lors de la dernière Coupe du monde, où les Bleues avaient atteint les demi-finales : près de 3 millions de personnes avaient suivi le match face aux Etats-Unis.

L'OL, noyau dur de l'équipe de France

Louisa Necib (930x620)

Aujourd'hui, la sélection nationale bénéficie de l'expérience européenne des nombreuses internationales de l'OL (ici Louisa Necib photo) mais également de leur complicité. "Ce qui peut être négatif, c’est qu’il y a tellement de joueuses qu’il y en a tous les week-ends dans les tribunes, car Patrice Lair ne peut pas faire jouer 20 filles en même temps", note l'entraîneur des Bleues, Bruno Bini, dans le quotidien Libération. "Mais, si on pèse le pour et le contre, c’est globalement positif."

Positif, le bilan du football féminin français pourrait l'être cette année. Car, au-delà de cette finale de Ligue des champions, il y a le tournoi olympique, où les Bleues affronteront les Etats-Unis au premier tour. De quoi confirmer l'engouement pour la discipline, qui ne se dément pas depuis un an, devant la télévision comme sur les terrains.