Novès: "Améliorer notre jeu"

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Propos receuillis par Krystel ROCHE , modifié à
Le Stade toulousain réalise un début de saison très intéressant malgré les nombreuses absences liées à la Coupe du monde. Les Haut-Garonnais figurent ainsi dans le haut du tableau à l'heure d'affronter Clermont, samedi à 16 heures, pour l'affiche de cette 6e journée. Guy Novès, l'exigeant manager toulousain dresse un bilan sans concession de la réalité sportive du club.

Le Stade toulousain réalise un début de saison très intéressant malgré les nombreuses absences liées à la Coupe du monde. Les Haut-Garonnais figurent ainsi dans le haut du tableau à l'heure d'affronter Clermont, samedi à 16 heures, pour l'affiche de cette 6e journée. Guy Novès, l'exigeant manager toulousain dresse un bilan sans concession de la réalité sportive du club. Guy, êtes-vous satisfait de cette entame de championnat ? Sur le plan comptable, ce n'est pas trop mal. Après, en ce qui concerne le contenu des matches, on ne peut évidemment pas être satisfaits de tout... Nous avons pas mal de lacunes, et ce dans pas mal de secteurs. A côté de ça, nous avons parfois eu de la réussite. Et l'on a pu voir beaucoup d'investissement de la part des joueurs, un état d'esprit irréprochable. Pour ce qui est du contenu rugby, on est toujours dans le dur, et on travaille toujours en essayant d'améliorer tout ce qu'on peut améliorer avec l'effectif dont on dispose. Quels principaux motifs de satisfaction se dégagent après ces cinq premières journées ? Et où l'équipe a-t-elle péché ? L'état d'esprit est le premier élément de satisfaction. Il n'y a qu'à voir le match contre Agen, qui s'est soldé par une victoire arrachée à la dernière seconde... Les gars se sont investis et ont relevé le défi qui était le leur en l'absence de 13 à 16 joueurs. A contrario - et même si les mecs travaillent énormément-, comme à chaque début de saison, nous avons rencontré des difficultés dans le domaine de la conquête, et nous avons quelques soucis en touche. On se crée également de superbes occasions que l'on ne concrétise pas forcément... En mêlée, nous avons réglé la majorité de nos soucis. Il manque encore des réglages, des semaines de travail. Maintenant, je ne m'inquiète pas trop par rapport à ça, puisqu'habituellement, on arrive sur des périodes de grande forme pendant la Coupe d'Europe. Nous sommes toujours un peu en retard sur le plan technique. Même s'il n'est jamais aisé de gérer un effectif amputé de nombreux éléments, l'attitude, la prise de responsabilités, l'engagement des joueurs présents vous ont donc apporté entière satisfaction. Honnêtement, je dois vous avouer que je m'y attendais. Les gars sont comme ça... Mais ils ne sont pas comme ça par enchantement ! Il y a une gestion des hommes à avoir, que l'on appelle le management. Cela fait partie des choses presque naturelles au Stade Toulousain. Malgré tout, on est dans le dur. Il est rare de démarrer une saison avec autant de joueurs absents. Voir un mec comme Carl Hoeft- joker Coupe du monde, qui vient de Castres-, apporter ce qu'il apporte actuellement sachant qu'il va partir dans quatre semaines : c'est admirable ! On a peut-être su l'accueillir, mais après, c'est dû aussi à la qualité du joueur, à la qualité de notre recrutement, effectué par Jean-Michel Rancoule. Ce sont des savoir-faire qui se rajoutent les uns aux autres. Comme je le dis toujours : on récolte ce que l'on sème. Si on a des joueurs qui ont cet état d'esprit, c'est qu'il y a, autour d'eux, une ambiance qui leur donne envie d'avoir cet état d'esprit-là. Je suis tout de même content des entrants, des jeunes comme Galan ou Boukerou, qui sont des gosses qui n'ont que 20 ans ! On est très heureux de les voir réussir, car c'est quand même compliqué... "Quelque chose de pas tout à fait normal se passe dans ce championnat..." Si huit journées de championnat se déroulent en l'absence des internationaux, au final, il faudra assurer un peu plus encore, sachant qu'à leur retour de Nouvelle-Zélande, les joueurs seront forcément éprouvés par ce Mondial. Ils seront fatigués psychologiquement. Il faut prendre en compte la durée du Mondial mais aussi la durée de préparation, qui a été intensive. Les joueurs ont été poussés à l'extrême, donc même s'ils sont en forme physiquement, il y aura une décompression mentale inévitable. Après, je rajoute que lors du Tournoi (6 Nations, ndlr), nous aurons de nouveaux doublons. Il y a un même un week-end où l'on nous impose de nous reposer alors que nous jouons. Cela fait dix journées, plus les journées de récupération puisque l'on va retrouver certains joueurs fracassés... C'est une saison très particulière, un peu bancale. Même si Clermont est devant, et que des équipes comme la nôtre, qui font partie des favorites, sont en haut du classement, on retrouve tout de même des formations comme le BO en bas de tableau : il y a quelque chose qui se passe dans le championnat et qui n'est pas tout à fait normal... Près de la moitié des journées se retrouvent effectivement « faussées »... Dix journées, à cinq points par match (en incluant les bonus) : on joue cinquante points dans ce championnat sans disposer de tous les joueurs ! Mais je ne veux pas parler plus longtemps de ce sujet. Le championnat est compliqué, on en a pris conscience, on essaye de travailler, on fait avec, voilà tout. Dans l'absolu, certaines équipes vous ont-elles surpris (dans le bon ou le mauvais sens) depuis ce début de saison ? Je ne m'attendais pas du tout à ce que Biarritz et Montpellier connaissent de telles difficultés. Après, je suis agréablement surpris par Bordeaux et Lyon, qui démontrent des qualités évidentes en allant gagner à l'extérieur et en vendant chèrement leur peau chez eux, alors qu'ils ne sont montés que récemment en Top 14. Après, Clermont ne me surprend pas. Le Racing Metro est toujours fidèle à sa façon de jouer. Paris, pour le moment, n'a pas trouvé sa cadence, mais alterne le très bon et le moins bon. Toulon a connu un passage compliqué avec la gestion du départ de Philippe Saint-André... Tout ça, ce sont presque des choses « normales ». Mais la situation actuelle de Montpellier et de Biarritz m'interpelle. Vous savez, en sport, le temps perdu ne se rattrape jamais... Vous recevez ce week-end l'ASM. Quelle est votre priorité tout au long de cette semaine de travail ? Améliorer notre jeu. A Agen, nous avons essayé de tenir la route sur 80 minutes, mais la seconde période n'a pas vraiment été de qualité. Là, il faut voir que l'on reçoit le premier du championnat, qui est allé s'imposer au Racing Metro et à Toulon. La priorité sera de se préparer en conséquence, au-delà de l'aspect technique. Mais je ne vais bien évidemment pas vous parler de la stratégie que nous souhaitons mettre en place... Revenons donc à ces Clermontois. A quel niveau peuvent-ils s'avérer le plus dangereux ? Ils sont dans une dynamique de victoire, ont cette capacité à jouer et marquer des essais avec des joueurs de talent derrière, même si certains d'entre eux sont absents (comme c'est le cas pour nous). Ils s'appuient sur une troisième ligne exceptionnelle, avec Vosloo, Vermeulen et Bardy, pour ne citer que ceux-là. Samedi, la priorité sera de rivaliser en conquête pour ne pas permettre à Montferrand de déployer sa capacité à jouer très vite certains ballons.