Noah: "Notre but, aller au bout"

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Propos recueillis par Thomas PISSELET , modifié à
A deux jours du match contre la Grèce, en quarts de finale de l'Euro 2011, Joakim Noah ne manque pas d'ambition. Le pivot de l'équipe de France, qui se remet d'une béquille, est motivé comme jamais et les mauvais souvenirs des Bleus face aux Hellènes n'y sont pour rien. "Le passé, c'est le passé, dit-il. Ça va être très chaud. On se prépare à la guerre."

A deux jours du match contre la Grèce, en quarts de finale de l'Euro 2011, Joakim Noah ne manque pas d'ambition. Le pivot de l'équipe de France, qui se remet d'une béquille, est motivé comme jamais et les mauvais souvenirs des Bleus face aux Hellènes n'y sont pour rien. "Le passé, c'est le passé, dit-il. Ça va sûrement être très chaud. On se prépare à la guerre." Joakim, que vous inspire cette équipe grecque que vous affrontez jeudi ? Déjà, c'est un quart de finale, donc un match très important. C'est maintenant ou jamais. On est prêts, on se prépare à la guerre. Les Grecs jouent très bien au basket mais nous, on a un but: aller au bout. On doit concentrer toute notre énergie sur une seule équipe. Et ça tombe sur eux... Ils ont beaucoup d'expérience, ils jouent depuis plusieurs années ensemble. Je connais assez bien leur meneur (Nick Calathes, ndlr) parce qu'il jouait à Florida, mon ancienne université. C'est un très bon joueur. On sait que ça va sûrement être très chaud. L'attente entre le dernier match contre l'Espagne, que vous avez manqué, et celui-là n'est pas trop difficile à gérer ? Non, ça va. On a besoin d'un peu de repos. Ça fait deux semaines qu'on pousse bien. Il y a des petites blessures et d'autres petits trucs dont il fallait s'occuper. Moi, j'avais pris une grosse béquille contre la Serbie. J'ai toujours un peu mal à la jambe mais j'espère que ça ira. Les anciens en équipe de France vous ont-ils parlé du passé difficile des Bleus contre les Grecs ? Je sais juste que ça ne s'est pas très bien passé... (Il sourit). 2005, c'est loin. Aujourd'hui, on est en 2011. Il y en a certains qui l'ont vécue (la demi-finale de l'Euro perdue 66-67), qui s'en souviennent. D'autres non. Moi, ce n'est pas quelque chose qui me motive. Le passé, c'est le passé et dans un match, ça ne sert à rien. En revanche, arriver en demi-finales, oui ça me motive. Après, chacun a une mentalité différente et tant que c'est dans le même but, c'est tout ce qui importe. On a envie d'aller en finale, et pour y arriver il faut juste qu'on donne tout contre eux. Dans notre groupe, tout le monde a faim. Après deux semaines de compétition, quel regard portez-vous sur le niveau du basket européen ? Moi, j'adore. Le niveau est très relevé. En NBA, le jeu européen a parfois la réputation d'être moins physique, un peu plus soft. Mais ce n'est pas du tout le cas. Je trouve au contraire que le jeu, ici, est plus physique. Aux Etats-Unis, tu sais d'où le coup va venir alors que là, tu en prends de partout ! En Europe, les espaces sont moins grands, le jeu est plus intelligent. Il faut vraiment être au bon endroit au bon moment. Il y a aussi moins de règles individuelles, plus de collectif. Cette règle des trois secondes dans la raquette, par exemple, change beaucoup la manière de jouer. "Je ne suis jamais satisfait" Avez-vous trouvé votre place dans cette équipe de France, que vous découvrez cette année ? Je n'ai pas beaucoup d'expérience dans cette équipe mais je me sens de mieux en mieux. Sur le terrain, je suis un peu plus confortable. Il faut que j'essaie de faire attention à ne pas prendre de fautes bêtes en début de match parce que ça m'a pénalisé lors des premières rencontres. Mais bon, c'est plus facile à dire qu'à faire... Etes-vous satisfait ce que vous avez apporté jusque-là ? Je ne suis jamais satisfait. Je suis mon plus grand critique. Je peux faire mieux. Et je pense que si un joueur perd ça de vue, il devient moins fort. Comprenez-vous un peu mieux l'attachement au maillot bleu et le projet qu'ont certains de vos coéquipiers ? Il y a des joueurs qui font ces compétitions, ces sacrifices, tous les ans depuis huit, neuf ou dix ans. Ça montre qu'ils vivent pour ça. Il y en a même qui préfèrent jouer en équipe de France plutôt qu'avec leur club en NBA. C'est grand. Tony Parker vous a-t-il transmis le "virus équipe de France", cette envie de revenir chaque été ? Préparons d'abord ce match contre la Grèce et qualifions-nous pour les Jeux Olympiques... Jouer pour son pays aux J.O., ça serait quelque chose d'incroyable. Tous ceux qui me font part de leur expérience me disent que c'est le plus beau moment de leur carrière. Après, les virus et tout ça, on verra plus tard...