Murray: "Encore du chemin"

  • Copié
Propos recueillis par PAUL ROUGET , modifié à
Battu par Rafael Nadal (6-4, 7-5, 6-4) dans le dernier carré de Roland-Garros mais pas abattu pour autant, Andy Murray a désormais le regard tourné vers la saison sur herbe. L'Ecossais pense toutefois avoir franchi un palier sur terre, où il a "le sentiment de jouer beaucoup mieux."

Battu par Rafael Nadal (6-4, 7-5, 6-4) dans le dernier carré de Roland-Garros mais pas abattu pour autant, Andy Murray a désormais le regard tourné vers la saison sur herbe. L'Ecossais pense toutefois avoir franchi un palier sur terre, où il a "le sentiment de jouer beaucoup mieux." Andy, quel regard portez-vous sur cette demi-finale perdue face à Rafael Nadal ? J'étais plutôt satisfait de mon jeu aujourd'hui, même si le début du match a été très difficile, notamment à cause du vent. Il y a eu deux ou trois fois, au début du second set je crois, où j'étais sur le point de faire le break et il y a eu une espèce de bourrasque de vent, et la terre m'est venue dans les yeux. Mais bon, ça n'a pas forcément changé la physionomie du match, cela a peut-être juste changé la manière dont j'aurais voulu jouer certains points, des points de break. Mais les conditions étaient difficiles pour tous les deux et je suis sûr qu'il aurait aussi mieux voulu jouer d'autres points. Mais dans l'ensemble, c'était un très bon match. Vous disiez il y a deux jours que tout était question de patience, qu'il fallait savoir saisir l'opportunité et attaquer au bon moment. Pensez-vous que vous avez réussi et que votre tactique était la bonne ? Le match était très disputé, il y a eu des jeux très longs et des jeux de service qui étaient très disputés, très serrés. Comme je le disais, je pense avoir bien joué. Mais tout le monde a l'air de penser que c'est facile, qu'il suffit de monter au filet ou de sortir des gros coups contre Rafa. Il faut savoir être très patient et quelquefois, je n'avais pas la balle que je souhaitais avoir. Quand j'avais la balle que je souhaitais, j'ai fait quelques erreurs. Mais c'était un match très serré. Et la différence, c'est qu'il a mieux joué que moi aujourd'hui. C'est vraiment un joueur incroyable, l'un des meilleurs joueurs que j'aie jamais rencontré. Sans aucun doute le meilleur joueur sur terre battue. Les matches contre lui sont toujours difficiles ici. Qu'est-ce qui fait la différence aujourd'hui selon vous ? Il y a trois ou cinq semaines, au début de la saison sur terre battue, personne n'aurait pensé me voir arriver à ce stade de la compétition. Je suis donc très heureux d'avoir réalisé ce parcours ici. Rafa joue mieux que moi sur terre battue, c'est un fait et cela a toujours été le cas depuis que l'on a commencé tous les deux. Mais j'ai l'impression que l'écart s'est resserré, que je me suis beaucoup amélioré sur terre. En tout cas, je suis bien meilleur que l'année dernière. Il me reste encore du chemin à faire pour être aussi bon que lui, et c'est le cas de beaucoup d'autres joueurs sur le circuit. J'ai besoin de travailler sur certains coups et je vais le faire pour l'année prochaine. Maintenant, je vais me concentrer pour gagner contre lui ou Djokovic sur herbe. C'est un autre combat. "Le jeu lui-même est plus rapide" Justement, sur quoi pensez-vous vous appuyer pour tenter de remporter Wimbledon ? Je vais déjà voir ce qu'il va se passer au Queen's. Car je ne suis pas à 100% sûr d'y jouer. Il va falloir que je voie comment je me sens quand j'aurais arrêté les médicaments, les antidouleurs et que je ne prendrai plus d'anti-inflammatoire, car j'ai encore un peu mal. Après en ce qui concerne Wimbledon, j'essaie de ne pas trop y penser. Je vais d'abord me préparer, m'entraîner et il faut que je soigne ma jambe. Et que je m'entraîne de la bonne manière, avant de voir comment je dois jouer pour gagner Wimbledon, ce qui serait quelque chose d'extraordinaire, j'en suis sûr. J'ai toujours aimé y jouer et j'y ai toujours eu de bons résultats. Maintenant, j'espère que dans deux semaines je pourrai y jouer mon meilleur tennis. Si c'est le cas, j'aurais mes chances. Vous venez de disputer votre meilleure saison sur terre battue. Pensez-vous que cela puisse vous aider avant d'attaquer l'herbe ? C'est évident que c'est la meilleure saison pour moi sur terre. J'avais quand même eu de bons résultats jusqu'à présent mais là j'ai le sentiment d'avoir beaucoup mieux joué. Face à Rafa ou Novak, je n'ai pas eu le sentiment de ne pas être à ma place. Auparavant, quand je jouais contre Rafa, je me déplaçais mal, je ne savais pas où allaient les balles... Enfin ses balles de tennis, j'entends (sourire). J'ai le sentiment de jouer beaucoup mieux. Je vais prendre le positif de tout cela pour aborder la saison sur herbe, et je vais me préparer pour. J'ai hâte de revenir sur les courts d'entraînement. Qu'est-ce qui vous sépare des trois premiers mondiaux selon vous ? Il faut simplement que je travaille et que je m'améliore. J'ai joué à plusieurs reprises contre Rafa et Roger et j'ai gagné quelques matches, tout comme face à Novak ces dernières années. J'ai l'impression que, physiquement, mon tennis est passé à un autre niveau. Par comparaison à ce qui se passait il y a deux ans, j'ai l'impression que, d'une manière générale, tous les joueurs ont progressé. Ils vont beaucoup plus vite par exemple. J'ai aussi l'impression que les matches sont beaucoup plus rapides, que le jeu lui-même est plus rapide. Il faut s'entraîner pour arriver et rester à ce niveau. J'ai déjà fait une grosse partie du chemin mais il va falloir que je continue si je veux avoir une chance.