Montpellier avec son coeur

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Régis AUMONT , modifié à
Dominé pendant une heure par un Stade Français qui a crânement joué sa chance dimanche soir à Du Manoir, Montpellier a arraché une victoire capitale (29-23) en profitant au maximum d'un carton jaune récolté par Pascal Papé au coeur de la seconde période. Passés de 12-20 à 29-20 en dix minutes, les Héraultais, de nouveau cinquièmes, font finalement une bonne opération à l'issue de cette 22e journée du Top 14. Pour Paris, la phase finale n'est désormais plus d'actualité.

Dominé pendant une heure par un Stade Français qui a crânement joué sa chance dimanche soir à Du Manoir, Montpellier a arraché une victoire capitale (29-23) en profitant au maximum d'un carton jaune récolté par Pascal Papé au coeur de la seconde période. Passés de 12-20 à 29-20 en dix minutes, les Héraultais, de nouveau cinquièmes, font finalement une bonne opération à l'issue de cette 22e journée du Top 14. Pour Paris, la phase finale n'est désormais plus d'actualité. Si qualification pour la phase finale il y a au soir de la 26e journée, ce qui serait une première pour le club héraultais, alors Montpellier l'aura acquise dans la douleur. Flamboyante avant les fêtes de Noël, l'équipe du duo Galthié-Béchu peine depuis le passage à la nouvelle année et sa prestation face au Stade Français, dimanche soir, en est l'exemple parfait. Bousculés, dominés par les Parisiens pendant les trois-quarts de la rencontre, les Montpelliérains n'ont trouvé leur salut qu'au bénéfice du carton jaune reçu par Pascal Papé à la 63e minute pour répétition de hors-jeux. Alors menés 12-20 devant un public du stade Yves-du-Manoir amorphe et craignant d'assister au premier revers des leurs à domicile de la saison, les partenaires de François Trinh-Duc ont su se sortir de ce mauvais pas grâce à dix minutes de feu durant lesquelles ils auront passé un 17-0 à leurs invités d'un soir. Avant d'en arriver là, le Stade Français, quasiment contraint à un parcours sans faute lors des cinq dernières journées pour arracher un ticket pour les phases finales, avait maitrisé son sujet. Pourtant tout aussi diminuée que son hôte du soir, sans Sergio Parisse, Julien Arias ni Dimitri Szarzewski pour ne citer qu'eux, l'équipe de la capitale occupait le camp héraultais et Julien Dupuy se chargeait de sanctionner au pied les fautes adverses (3-9, 26e). Si son alter ego Martin Bustos Moyano rivalisait dans ce petit duel de buteurs (9-9, 37e), ce sont bien les Parisiens qui, logiquement, rentraient aux vestiaires avec un léger avantage grâce à un essai de James Haskell, porté derrière la ligne d'en-but par son pack, juste à la sirène (9-14, 40e). Galthié: "Si je devais parier mon scooter...je le ferais" Visiblement crispés par l'enjeu, et évidemment sous pression après les résultats de la veille qui les reléguaient à la septième place avant le coup d'envoi, les Montpelliérains, privés de leur capitaine Fulgence Ouedraogo venu rejoindre quelques heures avant la rencontre une infirmerie déjà pleine à craquer (Figallo, Ladhuie, De Marco, Bost, Nagusa, Doumayrou, Lagarde), semblaient même perdre définitivement le fil quand Lionel Beauxis ajoutait six points, une pénalité et un drop, soit trois de plus que l'Argentin Moyano (12-20, 53e). C'était donc sans compter sur cette faute de Papé qui allait coûter une infériorité de dix minutes aux hommes de Michael Cheika. Décidés à se lancer dans une épreuve de force, bien aidés en cela par la sortie du deuxième-ligne parisien mais aussi par les entrées en jeu des beaux bébés héraultais que sont Alex Tulou et Masi Matadigo, ce dernier de retour après deux mois d'absence, les Languedociens allaient inscrire deux essais en l'espace de cinq minutes. Le premier de pénalité après une poussée rageuse du pack du MHR (19-20, 65e), le deuxième inscrit par l'international géorgien Giorgi Jgenti parti au ras sur une nouvelle offensive des avants montpelliérains (26-20, 69e). Pas encore à l'abri, Montpellier s'y mettait quelques instants plus tard quand Trinh-Duc décidait de prendre ses responsabilités et d'enfiler le costume de buteur sur une pénalité à 51 mètres. L'ouvreur du XV de France, de retour dans son club après un Tournoi des VI Nations mieux entamé qu'achevé, tapait un coup de pied parfait qui scellait la 13e victoire héraultaise de la saison (29-20, 73e). La dernière pénalité de Beauxis ne faisant qu'apporter un point de bonus défensif sans aucune saveur pour le Stade Français (29-23, 78e). Toujours invaincus à la maison, où seul l'Usap est venu arracher le partage des points en début d'année, les Montpelliérains obtiennent ainsi quatre points primordiaux dans la course à l'Europe. Avec un calendrier assez favorable, dont un déplacement à Bourgoin et la réception de Bayonne à venir, les partenaires de Ouedraogo ont clairement leur destin entre leurs mains. Ce que ne cachait pas un Fabien Galthié visiblement très soulagé au dénouement de cette rencontre de clôture de la 22e journée. "Si on va se qualifier pour les play-offs ? Franchement, si je devais parier mon scooter...(il hésite)je le ferais". Il est si rare que l'ancien mentor du Stade Français ne sorte ainsi de sa réserve que cela en dit long sur l'état d'esprit qui devrait accompagner Montpellier lors des quatre dernières journées du Top 14.