Monfils n'a pas fait le poids

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Régis AUMONT , modifié à
US OPEN - Le Français s'incline en quart de finale face à Djokovic (7-6, 6-1, 6-2).

US OPEN - Le Français s'incline en quart de finale face à Djokovic (7-6, 6-1, 6-2). Cédric Pioline demeure le seul joueur français à avoir réussi, et ce à deux reprises (1993, 1999), à s'immiscer dans le dernier carré de l'US Open depuis 1968 et le début de l'ère Open. Sixième joueur tricolore à tenter le coup, Gaël Monfils n'a pas fait mieux, mercredi, que Yannick Noah, Henri Leconte, Nicolas Escudé et Arnaud Clément avant lui. Pour son premier match de la quinzaine new-yorkaise contre un joueur mieux classé que lui, Novak Djokovic n°3 mondial, Monfils n'a pas réussi à créer la surprise et a cédé en trois manches (7-6, 6-1, 6-2). Une défaite logique compte-tenu de la supériorité du Serbe, véritablement capable de soulever le trophée dimanche prochain s'il peut reproduire ce niveau de jeu. Monfils est pourtant mieux entré dans la partie. Dans son schéma habituel de défenseur marathonien, il a été le premier à réussir un break, dès le troisième jeu, en poussant à la faute son adversaire. A 4-2, il s'est même procuré une balle de double break. Plus jamais après cela, le Français ne se sera retrouvé en position de force dans ce match difficile à négocier par les deux acteurs tant le vent soufflait sur Flushing Meadows. Il faut dire que Djokovic, après avoir mis quelques balles hors des limites, s'est rapidement réglé pour devenir le patron sur le court. Monfils a bien réussi à tenir jusqu'au tie-break de la première manche, perdu 7 points à 2, mais a ensuite vu les jeux défiler sous ses yeux (6-7). Djokovic: "Le premier set a été le tournant du match" Très souvent pris de vitesse, et pas assez efficace au service - 3 aces seulement -, le Tricolore a subi le jeu, en atteste son très faible nombre de coups gagnants (17 contre 38 au Serbe !) que celui des fautes directes (37 contre 50) n'a pas contrebalancé. La deuxième manche, durant laquelle Monfils n'a pas remporté un seul de ses jeux de service, a tourné court (1-6). La suivante, malgré quelques opportunités gâchées de revenir en fin de set, presque autant (2-6). Djokovic s'est montré quelque peu fébrile à de rares occasions, notamment à la volée où son déchet fut grand. Mais ses attaques du fond du court ont souvent fait mouche face à un joueur parfois trop fantasque – on pense notamment à ce coup entre les jambes tenté de face dans le premier set quand il pouvait pourtant effectuer un coup droit classique– pour rivaliser contre le Serbe dans un grand jour. Finalement, des regrets, Monfils n'en nourrira pas trop tant la supériorité du finaliste de l'US Open 2007 fut criante sur le Central Arthur-Ashe. Djokovic, qui retrouvera en demi-finale Roger Federer ou Robin Söderling, expliquera néanmoins dès après sa victoire que "le premier set a été le tournant du match. Je me suis débrouillé pour revenir après sa balle de double break. Je suis content de m'en être sorti malgré ces conditions de jeu difficiles." Monfils, logiquement frustré par les bourrasques, a pu une nouvelle fois mesurer ce qui le sépare encore des tout meilleurs joueurs du monde. Sa capacité à faire progresser son jeu vers l'avant sera l'une des clés s'il veut un jour pouvoir espérer aller au bout dans un tournoi du Grand Chelem. En attendant, il va devoir, après quelques jours de repos, s'acclimater à la surface rapide du Palais des Sports de Gerland où il a rendez-vous la semaine prochaine avec l'équipe de France de Coupe Davis. Voilà qui ne lui laissera pas trop le temps de ruminer son élimination en quarts de finale de l'US Open, ce qui constitue déjà une belle performance.