525 victoires sur route. Onze Grands Tours. Trois titres de champion du monde. Et dire que ce palmarès, le plus beau de l'histoire du cyclisme, aurait pu ne jamais exister. En effet, Eddy Merckx souffrait dès le début de sa carrière d'une maladie cardiaque, affirme l'auteur britannique d'une biographie du coureur belge à paraître jeudi.
Dans son ouvrage, Eddy Merckx, The Cannibal (Eddy Merckx, le Cannibale), dont quelques passages sont publiés mercredi par le quotidien belge De Morgen, Daniel Friebe rapporte les propos d'un cardiologue italien, Giancarlo Lavezzaro, qui avait ausculté Merckx lors du Tour d'Italie 1968, son premier succès dans un grand Tour.
"Un vrai risque de mort subite"
Merckx "a roulé toute sa carrière avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête", assure ainsi ce cardiologue, qui explique avoir réalisé à l'époque un cardiogramme et différents examens sur le champion belge. Il assure qu'il avait alors décelé "une cardiomyopathie hypertrophique non obstructive", parlant de "résultat alarmant".
"Il n'y avait pas de symptôme mais il existait un vrai risque de mort subite", raconte Lavezzaro, qui ajoute avoir alors prévenu par lettre le médecin personnel du coureur, lequel n'avait pas jugé la situation préoccupante. "Avec un tel diagnostic, plus personne n'obtiendrait sa licence aujourd'hui", assure le cardiologue.
Des soucis cardiaques dans la famille
Interrogé par De Morgen, Merckx a fait part de sa "surprise" quant aux révélations de la biographie. "J'ai toujours su que j'ai un cœur spécial, qu'il est particulièrement gros. Je sais aussi que, dans la famille de mon père, il y a eu de nombreux problèmes cardiaques. Mon père et des oncles sont morts jeunes", explique l'ancien coureur, aujourd'hui âgé de 66 ans. "Pour toutes ce raisons, j'ai passé des examens chaque année durant ma carrière", souligne "le Cannibale". "J'ai pris des médicaments mais je n'ai jamais eu aucun problème." Les problèmes, ce sont effectivement plutôt ses adversaires qui les ont eus...