Manaudou de retour

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LAURENT DUYCK , modifié à
Présente ce week-end à la Croix-Catelan pour accompagner son compagnon, Frédérick Bousquet, mais aussi pour reprendre le contact avec l'équipe de France, Laure Manaudou en a profité pour officialiser son retour à la compétition, lors d'un entretien accordé au Journal du Dimanche. Si elle n'a encore rien programmé, la championne olympique 2004 du 400 mètres espère bien être au rendez-vous des JO de Londres en 2012.

Présente ce week-end à la Croix-Catelan pour accompagner son compagnon, Frédérick Bousquet, mais aussi pour reprendre le contact avec l'équipe de France, Laure Manaudou en a profité pour officialiser son retour à la compétition, lors d'un entretien accordé au Journal du Dimanche. Si elle n'a encore rien programmé, la championne olympique 2004 du 400 mètres espère bien être au rendez-vous des JO de Londres en 2012. Le virus ne l'a donc pas quitté. "Quand on est dépendant, on est obligé de revenir", souffle-t-elle. A 24 ans et après deux ans loin des bassins, Laure Manaudou a décidé de replonger dans la compétition. Une décision qu'il était temps de partager. L'Open EDF, qui réunit ce week-end le gratin de la natation française à la Croix-Catelan, était l'occasion rêvée d'officialiser son retour. Plus mûre, moins prisonnière de son image, comme libérée par la naissance de sa fille l'année dernière, l'ancienne icône de la natation française s'est livrée à nos confrères du Journal du Dimanche. "L'envie est revenue de reprendre la compétition. Rien n'est programmé pour l'instant, j'ai besoin de temps. Je n'ai pas encore le niveau des championnats du monde. Mais je vais y travailler", explique la championne olympique 2004 du 400 mètres dans un long entretien. Le déclic a eu lieu l'été dernier lors du meeting du Canet. Soutenue par son compagnon, Frédérick Bousquet, Manaudou décide de reprendre l'entraînement en octobre 2010. Non sans douleur... "J'ai eu beaucoup de mal au départ. Je suis passé par des phases de découragement, je pleurais dans mes lunettes à la fin de chaque séance, avoue-t-elle. En rentrant à la maison, je disais tous les soirs à Fred que j'étais prête à tout arrêter si je ne sentais pas de progression le lendemain. J'ai réussi à tenir trois mois comme ça, jour après jour. J'avais perdu toutes mes sensations dans l'eau. C'est comme si je réapprenais à nager. Cela a été un choc." Du 400 au 200 Mais la championne d'hier n'a pas complètement abandonné la femme d'aujourd'hui. Et l'ancienne protégée de Philippe Lucas ne lâche pas, bien décidée à retrouver les joies des podiums même si elle est consciente que le chemin est encore long. "J'ai toujours envie de gagner. C'est comme ça depuis que je suis petite", sourit-elle. En ligne de mire, le rendez-vous de Londres en 2012. "Tout nageur qui a connu les Jeux a envie d'y retourner. Mais c'est encore loin. Il faudra d'abord que je me qualifie. Je vais attendre de voir où j'en suis dans les trois prochains mois avant de prétendre à quoi que ce soit." Autorisée à reprendre la compétition le 5 juillet, selon les règlements de la Fina, la Française devrait replonger loin de la France, question de tranquillité. Un retour couvé par Brett Hawke, l'entraîneur d'Auburn où le couple le plus célèbre de la natation vit dix mois sur douze. Hawke, un homme que réclame à ses côtes en compétition Bousquet, lequel pourrait obtenir gain de cause grâce à sa compagne... "Je n'ai pas l'intention de faire la guerre, d'exiger quoi que ce soit", corrige-t-elle mais "après une telle absence, je ne peux pas me permettre de reprendre sans mon coach", précise-t-elle... Christian Donzé, le DTN, risque d'avoir mal à la tête, conscient que la natation française pourra difficilement se passer du phénomène Manaudou. Si tant est qu'elle revienne à son meilleur niveau. "La sélection pour les Jeux est à la mi-mars, cela va venir très vite. C'est maintenant qu'il faut beaucoup travailler. C'est un véritable contre-la-montre, mais elle est capable de le gagner", estime son ancien mentor, Philippe Lucas. Une chose est sûre, sa nouvelle protégée, Federica Pellegrini, ne retrouvera pas son ancienne rivale sur 400 mètres. "L'objectif c'est 100 et 200 m, en dos et surtout en crawl. Par rapport à ce que je réalise à l'entraînement, je table d'abord sur le 200 m, explique Manaudou. Le 400 m c'est fini, c'est trop long. Le dos me tient aussi à coeur, mais je n'aime pas le nager à l'entraînement, ça fait mal aux jambes." C'est pourtant en dos que la Française aurait le plus de chance de retrouver les podiums. Mais Manaudou aime les défis. Et celui qui se présente à elle n'est pas le plus mince.