Lyon rate sa centième

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AXEL CAPRON , modifié à
Alors que la qualification pour les huitièmes de finale lui tendait les bras en cas de nul mardi à Lisbonne pour le compte de la 4e journée de la Ligue des champions, Lyon est retombé sur terre, victime pour son 100e de match de C1 de Benfica (4-3), à cause d'une première période catastrophique. Du coup, les Rhodaniens, toujours en tête du groupe B, devront patienter pour décrocher leur sésame, tandis que les doutes sur Claude Puel ne sont pas levés.

Alors que la qualification pour les huitièmes de finale lui tendait les bras en cas de nul mardi à Lisbonne pour le compte de la 4e journée de la Ligue des champions, Lyon est retombé sur terre, victime pour son 100e de match de C1 de Benfica (4-3), à cause d'une première période catastrophique. Du coup, les Rhodaniens, toujours en tête du groupe B, devront patienter pour décrocher leur sésame, tandis que les doutes sur Claude Puel ne sont pas levés. "Un nul serait une bonne opération. Ce qu'il faut, c'est y aller sans trop croire ce qui est dit sur nous, soit que l'équipe serait moins bien ou moins forte que les autres années." Ainsi parlait à la veille de ce Benfica-Lyon le président Jean-Michel Aulas. Un point suffisait en effet à Lyon, jusqu'ici auteur d'un sans-faute en Ligue des champions, pour décrocher son billet pour la huitième fois consécutive pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Si la mission reste à la portée de l'OL, qui se rendra sur la pelouse de Schalke 04 le 24 novembre avant de recevoir l'Hapoël Tel-Aviv le 7 décembre, la façon dont Lyon a chuté au stade de la Luz pour sa centième rencontre de C1 ressemble à une régression des troupes de Claude Puel, dont le retour dans la capitale des Gaules s'annonce encore houleux. Car si l'OL ne perd finalement que d'un but, il était mené 4-0 à la 70e minute, sa tardive réaction ne pouvant masquer les grosses insuffisances montrées jusque-là. Tombés une semaine plus tôt face au Paris-SG en huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue (1-2), très pénibles vainqueurs samedi dernier de Sochaux (2-1), les Rhodaniens ont longtemps semblé perdus sur la trop grande pelouse lisboète, notamment au cours d'une première période cauchemardesque qui les a vus faire preuve de lacunes défensives rédhibitoires au niveau européen. Diakhaté et Lovren, ce dernier positionné en latéral gauche, ont totalement sombré, sous les coups de boutoir d'un intenable Carlos Martins, auteur sur le match de quatre passes décisives ! Offensivement, on n'a rien vu ou presque, l'activité de Briand ne pouvant masquer les insuffisances de certains de ses partenaires, notamment d'un Gourcuff longtemps inexistant et qui va devoir se remettre en question rapidement, lui qui s'était vu offrir un accueil de star l'été dernier à Gerland. Carlos Martins régale... Bref, l'OL a souvent pris l'eau dans les grandes largeurs et cette première défaite européenne de la saison, par sa dimension pendant plus d'une heure, ne va pas manquer de raviver des tensions que Jean-Michel Aulas espérait éteindre avec ce déplacement portugais, lui qui regrettait la veille du match que l'image de son club ne soit pas aussi prestigieuse dans l'Hexagone qu'à l'étranger. "Lyon apparaît à l'étranger beaucoup plus fort qu'il ne l'apparaît en France, c'est un peu étonnant et même quelquefois frustrant ou vexant. Ceci étant, on a bien l'intention de montrer que ce sont les confrères étrangers qui ont raison et de montrer que Lyon va être de plus en plus fort", clamait le «boss» de l'OL. Sur ce match, la mission est clairement manquée, Claude Puel, qui a encore entendu les supporters rhodaniens demander sa tête, n'est pas encore tiré d'affaire, tandis que Benfica s'est relancé dans la course aux huitièmes, bien que privé en fin de match de l'avantage particulier sur l'OL. Les Portugais, le dos au mur avant ce retour face aux Lyonnais (2-0 à Gerland à l'aller le 20 octobre), se sont d'entrée donné les moyens de leurs ambitions, avec pourtant une mauvaise nouvelle au coup d'envoi, l'absence du stratège argentin Aimar, touché à l'entraînement, et remplacé par son compatriote Salvio. Ce dernier est d'ailleurs le premier en action, obligeant Lloris à une première intervention (12e). Après une tentative de Coentrao au-dessus (18e), les hommes de Jorge Jesus concrétisent leur domination: sur un coup franc côté gauche de Carlos Martins, Kardec prend le meilleur sur un Diakhaté statique et trompe Lloris d'une tête piquée (20e). Une ouverture du score qui énerve les Lyonnais (avertissements pour Pjanic et Lovren), mais ne provoque pas grand-chose en retour si ce n'est cet audacieux retourné de Briand sur un service de Réveillère, au-dessus (28e). Lacazette, deux passes décisives Rare éclaircie dans le ciel plombé de Rhodaniens qui encaissent deux autres buts avant la pause: le premier par Coentrao à la conclusion d'un contre express à quatre contre deux consécutif à un coup franc mal tiré par Pjanic (2-0, 32e), le second par Javi Garcia, qui, sur un coup franc de Carlos Martins, trompe de la tête un Lloris aussi malheureux qu'abandonné par sa défense (3-0, 42e). Trois buts dans la musette et bientôt quatre, puisque l'OL ne se montre pas plus dans son assiette au retour des vestiaires. Et sur un nouveau contre, Carlos Martins se fend de sa quatrième passe décisive, la deuxième pour Coentrao, qui lobe Lloris sorti à sa rencontre (4-0, 67e). Diakhaté, Pjanic et Pied sortis, Gomis, Makoun et Lacazette rentrés, l'OL réagit enfin, aidé par la logique baisse de régime adverse, et Lacazette, trois jours après son premier but en Ligue 1, se fend de sa première passe décisive en Ligue des champions, cette fois pour l'intérieur du pied gauche de Gourcuff qui concrétise le premier tir cadré de son équipe (4-1, 75e). Et même de sa seconde, le champion d'Europe des moins de 19 ans, prolongeant au premier poteau un corner de Gourcuff pour la reprise victorieuse de Gomis (4-2, 85e) qui permet alors à l'OL de posséder un meilleur goal-average particulier (important en cas d'égalité entre les deux équipes) sur son rival du soir. C'est finalement Lovren qui, dans les arrêts de jeu, clôt son match sur une note plus riante en inscrivant un ultime but sur un coup franc de Gourcuff. L'honneur est sauf pour l'OL qui s'est sans doute vu qualifié avant l'heure et n'échappera pas à quelques mises en cause...