Ligue des champions : Barcelone-Lyon, les raisons d'y croire pour l'OL

Nabil Fekir en Ligue des champions (1280x640) Oli SCARFF / AFP
Nabil Fekir sera l'un des atouts majeurs de l'OL, mercredi soir, sur la pelouse du Camp Nou. © Oli SCARFF / AFP
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L'Olympique lyonnais joue son avenir européen, mercredi soir, sur le terrain du Barça, en huitièmes de finale retour. À l'aller, les Gones avaient fait match nul (0-0), conservant toutes leurs chances de qualification.
ON DÉCRYPTE

Qui l'eut cru une semaine plus tôt ? À l'heure de retrouver le Barça, mercredi soir, au Camp Nou, l'Olympique lyonnais est le dernier club français en lice en Ligue des champions, le PSG ayant été sorti mercredi dernier par Manchester United à l'issue d'un match retour catastrophique (2-0, 1-3). Il y a trois semaines, l'OL avait fait match nul (0-0). Certes, les joueurs de Bruno Genesio ne sont pas favoris au moment de retrouver Luis Suarez et consorts. Mais les raisons d'y croire existent, et pas seulement via les chiffres.

Nabil Fekir sera là, et Ousmane Dembélé peut-être pas. Lors du match aller, le 19 février dernier, l'OL avait joué bien trop bas, concédé énormément d'occasions, et presque totalement disparu des débats après la pause. C'est sûr que ce n'est pas ce visage contrit et crispé qui est aujourd'hui motif d'espoir. Mais bien davantage les absents de ce soir-là, à commencer par Nabil Fekir, qui était suspendu lors du match aller. Sans lui, l'OL avait cherché sa voie, sans jamais réussir à poser le pied sur le ballon. Avec lui, l'OL a signé ses meilleurs matches cette saison, notamment en Ligue des champions. Le champion du monde avait marqué lors de la victoire à Manchester City (victoire 2-1) et à Donetsk, lors du match nul synonyme de qualification (1-1). Il avait également marqué face à l'OM (4-2), à Saint-Étienne (2-1) ou contre le PSG (2-1), lors de trois chocs remportés à chaque fois par l'OL. Et puis, il y a celui qui avait été "absent" tout en étant physiquement sur la pelouse : Memphis Depay. Repositionné en meneur de jeu, le fantasque Néerlandais avait livré une pâle copie, bien loin de ce qu'il est capable de faire dans un grand jour.

Si l'OL pourrait être privé mercredi de son défenseur brésilien Marcelo, touché aux ischio-jambiers le week-end dernier à Strasbourg - son compatriote Fernando Marçal ou le Néerlandais Kenny Tete tiennent la corde pour le remplacer -, le Barça a lui aussi des soucis d'infirmerie. L'international tricolore Ousmane Dembélé souffre d'une élongation du biceps fémoral de la cuisse gauche. Entré en jeu à la pause, samedi, contre le Rayo Vallecano (3-1), en championnat d'Espagne, il a été à l'origine des actions amenant les deuxième et troisième buts des Blaugrana. Et, à l'aller, bien que brouillon dans la finition, il avait fait passer plusieurs frissons dans l'arrière-garde lyonnaise. Sachant que mercredi, quoi qu'il arrive, il restera quand même Lionel Messi…

La Ligue des champions est imprévisible, l'OL aussi. Les qualifications de l'Ajax Amsterdam sur la pelouse du Real Madrid (1-2, 4-1) puis celle de Manchester United au Parc des Princes contre le PSG (0-2, 3-1) ont montré la semaine dernière que tout était possible en Ligue des champions. Et l'OL est tout aussi imprévisible que cette compétition, capable de perdre à Nice ou à Monaco sur la scène domestique mais aussi de l'emporter avec autorité et efficacité sur le terrain du leader de Premier League au niveau européen. Tenez,  quatre jours avant son exploit à l'Etihad Stadium face à Manchester City en septembre dernier (2-1), l'OL avait concédé le nul à Caen, en Ligue 1 (2-2). Samedi dernier, Anthony Lopes et ses coéquipiers ont signé le même résultat, cette fois, à Strasbourg (2-2). Faut-il y voir là heureux présage ?

Un nul avec des buts suffit, et l'OL sait faire. Avant les derniers huitièmes de finale, mercredi, il n'y a plus que trois équipes invaincues en Ligue des champions : le Bayern Munich, qui reçoit Liverpool, le Barça et… l'OL. Le club rhodanien, qui a tenu en échec le Barça à l'aller, était en effet sorti de son groupe sans la moindre défaite. Une victoire et cinq nuls, dont deux à l'extérieur : 3-3 à Hoffenheim, en Allemagne, et 1-1 au Chakhtior Donetsk, en Ukraine, sur un match couperet (tiens, tiens…). Un de ces deux scores, un nul avec des buts inscrits de chaque côté, qualifierait l'OL pour le tour suivant car, en cas d'égalité sur les deux matches, ce sont les buts marqués à l'extérieur qui font la différence. Et le Barça n'en a marqué aucun. Bien évidemment, une victoire qualifierait également l'OL. Comme celle décrochée en ouverture de la compétition sur le terrain de Manchester City, par exemple (2-1).

Par ailleurs, l'OL a, plusieurs fois dans son histoire, réussi à obtenir de bons résultats en Espagne, avec parfois la qualification à la clé. Ce fut le cas en février 2018 sur le terrain de Villareal en Ligue Europa (succès 1-0 après une victoire 3-1 à l'aller), mais aussi, et surtout, à Madrid, sur la pelouse du Real, le 10 mars 2010. Après un succès 1-0 à l'aller, les Gones avaient fait match nul 1-1 à Santiago-Bernabeu. C'est exactement la marche à suivre, mercredi.

Ce sont ces doux souvenirs plutôt que ceux, plus douloureux, de ses précédents déplacements à Barcelone que l'OL va devoir réveiller. Car le bilan de l'OL au Camp Nou est terrible : trois déplacements, trois défaites, dix buts encaissés et deux marqués seulement. En mars 2009, il y a dix ans presque jour pour jour, Lionel Messi (déjà !) et ses coéquipiers avaient rossé l'OL sur le score de 5-2, au même stade de la compétition, et après un nul à l'aller (1-1)…

L'histoire donne un gros tiers de chance, ce qui n'est pas si mal. Le 0-0 obtenu par l'OL à l'aller n'est pas un si mauvais résultat. Si l'on s'en tient à l'histoire des Coupes d'Europe, un gros tiers des équipes ayant fait match nul 0-0 sur son terrain (34%) lors du match aller ont ensuite réussi à se qualifier pour le tour suivant. La semaine dernière, Manchester United a réussi à faire ce que 3% d'équipes seulement avaient réalisé dans le passé. Alors, on y croit !