Les sabreuses tricolores en bronze

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Michael BALCAEN , modifié à
Battue par l'Ukraine en demi-finale (34-45), l'équipe de France féminine de sabre est parvenue à décrocher la médaille de bronze mondiale mercredi au Grand Palais au détriment des Etats-Unis, privés de leur chef de file Mariel Zagunis, blessée au dos. Après un bon départ, Carole Vergne et ses coéquipières ont connu un passage à vide avant de finalement s'imposer (45-35).

Battue par l'Ukraine en demi-finale (34-45), l'équipe de France féminine de sabre est parvenue à décrocher la médaille de bronze mondiale mercredi au Grand Palais au détriment des Etats-Unis, privés de leur chef de file Mariel Zagunis, blessée au dos. Après un bon départ, Carole Vergne et ses coéquipières ont connu un passage à vide avant de finalement s'imposer (45-35). Les Françaises voulaient l'or, celui de la revanche après la finale perdue l'an dernier. Elles auront finalement le bronze. Une médaille qui compte même si elle n'est pas du métal qui nourrissait leurs nuits avant ces championnats du monde au Grand Palais. A voir leur sourire, leur joie de communier avec tout ce public, on comprend les ressorts qui leur ont permis d'oublier la défaite devant l'Ukraine pour se relancer face aux Etats-Unis. "C'est génial de terminer avec le bronze devant tout ce public, la famille, les amis, c'est vraiment fantastique", jubile d'ailleurs Carole Vergne. Une joie finale qui efface presque tout le reste. Car dès le tirage au sort, elles savaient que la demi-finale face à l'Ukraine, revanche de la dernière finale, représenterait le moment clé de ce championnat du monde. De fait, les Françaises n'ont pas manqué leurs premiers rendez-vous pour y parvenir. Deux premiers succès sans trembler face au Japon (45-28) puis à la Pologne (45-36) qui leur ont servi de tour de chauffe avant cette fameuse demi-finale. Un rendez-vous qui a tenu ses promesses pendant les trois premiers assauts. Le temps pour les championnes du monde et olympiques ukrainiennes de monter en régime et aux Tricolores de s'entêter dans un schéma inefficace. La suite sera à sens unique, le score passant de 15-13 pour les Bleus à 17-20, 19-30 et 34-45... "On est passée à côté, on n'a pas été assez rigoureuse, on s'est fermée sur le milieu de la piste et l'arbitre n'a pas été en notre faveur", glisse une Solenne Mary qui avoue ne pas avoir été d'accord avec toutes les décisions arbitrales: "Il y a des touches à revoir. Ce n'est pas évident, dans mon dernier relais je suis persuadée de mettre la dernière, il (l'arbitre) entend le fer mais il faut aussi prendre en compte l'initiative". Une équipe soudée Ce n'est pas la seule explication. Cécilia Berder reconnaissant: "Elles étaient plus fortes, il n'y a pas photo", avant de se reprendre immédiatement: "Il nous reste encore quelque chose de très beau à aller chercher face aux Américaines. On les connaît très bien, elles aussi, il faut se remobiliser et tout donner. Il faudra montrer notre caractère". Et dans un Grand Palais bruyant, les Françaises n'ont guère eu de mal à broyer cette équipe américaine privée de son atout majeur, la championne du monde en titre, Mariel Zagunis touchée au dos en quarts de finale. "Pour nous, ça n'a pas compté. On les a déjà battues avec Zagounis, on est restée concentrée sur notre escrime", tempère Carole Vergne, pensionnaire du Lagardère Paris Racing. Malgré tout pour les Américaines, affronter des Françaises remontées à bloc sans Zagunis, c'était une mission encore plus délicate. D'entrée de jeu, les Tricolores ont mis la main sur la rencontre pour mener 5-4, 10-7, 20-11. Le sursaut entrevu grâce à Schneider puis Muhammad (24-28) est même devenu carrément tendu (32-33). "A ce moment, je me suis dit: « tu voulais mettre du piment à ce math, maintenant arrête là ». C'est marrant mais il y avait les voix de la famille, des amis mais j'entendais celle d'Anne-Lise Touya et j'ai pensé vas-y, tu sais le faire, tu dois avoir confiance en toi et j'ai été chercher les deux touches suivantes pour donner le relais proprement à 35-32", explique une Cécilia Berder, hilare. De fait, les Bleues ont repris leur impitoyable marche en avant sous l'impulsion de Carole Vergne, auteur d'un 5-0, qui avouera ne pas avoir regardé le score pour ne pas refaire la même erreur que face à l'Ukraine, pour finalement s'imposer (45-35). Les bras en l'air sous les applaudissements nourris du public, Cécilia Berder, Solenne Mary, Léonore Perrus et Carole Vergne peuvent jubiler. Elles ont parfaitement maîtrisé cette finale pour le bronze. Une médaille en forme de récompense amplement méritée.