Les nouveaux régalent !

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Axel CAPRON , modifié à
Trois jours après son match nul face la Biélorussie, l'équipe de France est allé battre l'Ukraine lundi à la Donbass Arena de Donetsk (4-1). L'occasion pour les nouveaux bleus de se mettre en valeur. Après avoir vu Timotchuk ouvrir le score sur une mauvaise inspiration de Mandanda (58e), les Tricolores ont en effet réagi avec les premiers buts au niveau international de Gameiro (58e), Martin (87e, 92e) et Kaboul (89e). Un joli soir de premières.

Trois jours après son match nul face la Biélorussie, l'équipe de France est allé battre l'Ukraine lundi à la Donbass Arena de Donetsk (4-1). L'occasion pour les nouveaux bleus de se mettre en valeur. Après avoir vu Timotchuk ouvrir le score sur une mauvaise inspiration de Mandanda (58e), les Tricolores ont en effet réagi avec les premiers buts au niveau international de Gameiro (58e), Martin (87e, 92e) et Kaboul (89e). Un joli soir de premières. Laurent Blanc est-il plus avancé ? Avant cet amical Ukraine-France disputé dans une Donbass Arena aussi somptueuse que sonnant creux, le sélectionneur avait souhaité donner du temps de jeu à ses habituels remplaçants, histoire de voir ce qu'ils valaient au "niveau international", promettant d'offrir leur première sélection à certains bizuths. Le sélectionneur a tenu promesse, puisque des onze joueurs alignés vendredi dernier à Minsk, seul le Parisien Mamadou Sakho a débuté cette sixième confrontation de l'histoire entre Ukrainiens et Français, tandis que Younès Kaboul et Marvin Martin ont étrenné leurs galons d'international, avec à la clé une incroyable réussite: deux buts pour le Sochalien (et une passe décisive), un pour le défenseur de Tottenham, pour une victoire finale 4-1 de la France, désormais invaincue depuis neuf matches (et invaincue contre l'Ukraine en six matches), la plus large de l'ère Laurent Blanc. Quels enseignements individuels tirera ce dernier de cette partie qui n'aura valu que par sa deuxième mi-temps ? Que Mandanda, coupable sur le but ukrainien de Tymoschuk, a raison de ne guère nourrir d'espoir de bousculer la "hiérarchie établie" des gardiens de but; que le Rennais Yann M'vila, aussi poussif en cette fin de saison qu'il avait été brillant au début, le Stéphanois Blaise Matuidi et à un degré moindre le Lillois Yohan Cabaye, sont encore un peu tendres à ce niveau, même si Laurent Blanc a tenu à souligner après le match le travail de harcèlement des deux derniers qui a ouvert la voie au festival final; que Jérémy Ménez est certes talentueux mais d'une nonchalance à faire écumer de rage n'importe quel technicien; que Marvin Martin se souviendra très longtemps de son entrée en jeu, numéro 25 (celui du Doubs, département de Sochaux) sur les épaules, tout comme Younès Kaboul et Kévin Gameiro, eux aussi auteurs de leur premier but international. Quant aux enseignements collectifs, ils sont conformes à ce que l'on pouvait craindre, à savoir que ces rencontres amicales de fin de saison ne sont pas propices aux grandes envolées, au moins en partie pour ce qui concerne celle-là, et on devine que devant leur écran de télévision, les quelques millions de Français ayant suivi les débats ont soit passé leur temps à bâiller avant de rouvrir des yeux ébahis en toute fin de retransmission, soit zappé, soit éteint leur poste un peu trop tôt, en promettant de ne pas le rallumer pour le prochain Pologne-France, dernière levée de cette éreintante tournée de l'Est. En se levant mardi matin, ils jetteront sans doute des yeux hallucinés sur le score, puisque la première victoire des Bleus en Ukraine ne s'est dessinée que dans les cinq dernières minutes avec les buts de Martin (87e), Yaboul (89e) et Martin encore (92e). Des buts survenus au moment où Laurent Blanc avait modifié la moitié de son équipe, notamment dans le secteur offensif, Ribéry, Benzema et Malouda ayant remplacé Ménez, Gameiro et Rémy. Et ça a tout changé. Encore une fois, la France réagit Que retenir du match pour ceux qui n'auront même pas daigné allumer la télé ? Un premier tir à côté de Rémy (3e), un contre mal exploité de Gameiro (9e) et une équipe de France qui s'attache à faire tourner le ballon, mais attend la toute fin de mi-temps pour se créer une première occasion par Gameiro (45e). En face, l'Ukraine d'Oleg Blokhine n'est guère plus fringante, sifflée par son maigre public qui espère un réveil après le repos. Et il vient, puisque sur un ballon bêtement perdu côté gauche par Rémy, Rotan sert Voronin dont la remise de l'extérieur libère un boulevard pour Tymoschuk, la puissante frappe de 30 mètres du joueur du Bayern fait mouche, trompant un Mandanda loin d'être exempt de tout reproche (1-0, 53e). Comme face à la Biélorussie trois jours plus tôt, la France a le bon goût de réagir aussitôt, avec cette fois Gameiro dans le rôle de Maloudra: après une première tentative repoussée du pied par Piatov (56e), le Lorientais s'offre un une-deux involontaire avec un défenseur ukrainien avant d'égaliser d'une belle reprise en force (1-1, 58e). Un premier but en Bleu qui lui permet de marquer des points, même s'il cède aussitôt sa place, félicité par Laurent Blanc, à Benzema, tandis que Ribéry et Malouda rentrent aux places de Rémy et Ménez, mais dans la même configuration qu'à Minsk (Malouda à droite, Ribéry à gauche) pour un trio offensif entièrement recomposé (65e). C'est ensuite Abidal, Martin et Diaby qui suppléent Sakho, Cabaye et Matuidi (76e), autant de changements qui donnent davantage d'impact au jeu tricolore et deux grosses occasions pour Benzema qui ne cadre pas (82e) puis bute sur Piatov (83e). C'est toujours mieux qu'en première mi-temps et ça tend en tout cas à prouver que la relève des habituels titulaires n'est pas encore arrivée, d'autant que les trois dernières minutes sont un cauchemar pour les Ukrainiens qui encaissent trois buts des pieds de Martin (frappe au ras du poteau puis enroulée sur une passe de Benzema) et de la tête de Kaboul sur un corner de Martin. Certes, le score est flatteur, mais il montre que cette équipe de France n'a finalement pas perdu son temps à Donetsk, même s'il a fallu veiller fort tard...