Les Bleus s'offrent un remake

  • Copié
par Axel CAPRON , modifié à
Comme lors du match aller à Metz, l'équipe de France s'est imposée (2-0) face au Luxembourg, vendredi soir, au Grand Duché. Philippe Mexès (28e) et Yoann Gourcuff (72e) sont les deux buteurs tricolores. Grâce à ce succès, les Bleus confortent leur première place dans le groupe D des éliminatoires de l'Euro 2012, avant d'affronter la Croatie mardi en amical au Stade de France.

Comme lors du match aller à Metz, l'équipe de France s'est imposée (2-0) face au Luxembourg, vendredi soir, au Grand Duché. Philippe Mexès (28e) et Yoann Gourcuff (72e) sont les deux buteurs tricolores. Grâce à ce succès, les Bleus confortent leur première place dans le groupe D des éliminatoires de l'Euro 2012, avant d'affronter la Croatie mardi en amical au Stade de France. Fallait-il s'attendre à un autre match ? Contre une équipe du Luxembourg dont le seul mot d'ordre en entrant sur la pelouse était de limiter la casse, l'équipe de France a livré une prestation honorable à défaut d'être franchement emballante, s'imposant comme au match aller sur le score de 2-0 avec une sorte de copier-coller du scénario du match aller à Metz. Pour le beau jeu, on reviendra, mais pour faire du spectacle, il faut être deux, et le Luxembourg, 117e au classement Fifa et dont le seul joueur pro, Mario Mutsch, évolue en Ligue 2, à Metz, n'est ni l'Angleterre ni le Brésil, le stade Josy-Barthel ni Wembley ni le Stade de France. A l'arrivée, l'essentiel est acquis, à savoir les trois points d'une sixième victoire de rang pour les Bleus qui, le 3 juin, iront à Minsk dans la peau des leaders du groupe D, non seulement dans le but de prendre leur revanche sur la Biélorussie, seule équipe à les avoir battus (1-0 au Stade de France), mais surtout pour tenter de faire un grand pas vers l'Euro 2012 en Ukraine et en Pologne. Quant aux retours de Franck Ribéry et Patrice Evra, qui avaient presque éclipsé l'enjeu du match lors de la semaine de préparation, ils seront cette fois passés au second plan, d'abord parce que le public luxembourgeois était bien moins concerné par le sujet que ne le sera celui du Stade de France mardi pour la réception amicale de la Croatie, ensuite parce que les deux joueurs, qu'on a sentis contractés par le contexte, n'ont guère fait d'étincelles, tentant, pas toujours avec réussite, de se fondre dans un collectif qui, face à la défense regroupée du Luxembourg, aura eu du mal à s'exprimer. Laurent Blanc avait souhaité "plus de rapidité dans la transmission du ballon" par rapport au match aller, il n'a pas franchement été exaucé. Premier but en Bleu pour Mexès Le sélectionneur avait pourtant bâti son équipe dans cet objectif, avec les « bannis » de Knysna, Evra dans le couloir gauche, Ribéry dans une position avancée à droite, le tout dans un dispositif en 4-2-3-1 qui avait si bien fonctionné à Wembley en novembre, avec M'Vila plutôt que Diarra au côté de Gourcuff, repositionné plus en retrait derrière Nasri, les deux hommes coulissant régulièrement. Un schéma tactique qui met longtemps à accoucher d'occasions, puisque si un corner de Gourcuff prolongé par la tête de Rami inquiète vaguement la défense locale (5e), le premier vrai mouvement bleu n'intervient qu'au bout d'un gros quart d'heure sous la forme d'un centre de Sagna pour Malouda, trop court (19e). Pas assez mobiles, gênés par l'intensité défensive adverse, les Bleus peinent, à l'image d'un Evra qui a bien du mal à entrer dans son match de la rédemption. Ils se mettent même à multiplier d'inhabituelles maladresses techniques, s'attirant quelques sifflets, vite éteints, puisque sur leur premier tir cadré de la partie, ils font mouche: côté gauche, Nasri dépose un coup franc sur la tête smashée de Mexès qui inscrit son premier but en Bleu (28e). Comme au match aller à Metz (Benzema avait marqué sur corner), c'est un coup de pied arrêté qui retire une sacrée épine du pied à cette équipe de France qui, comme libérée d'un poids, enchaîne alors les occasions avant la pause: par Malouda, repris in extremis par Hoffmann (39e), par Sagna dont la frappe est repoussée par Joubert (40e), par Benzema qui, après un dégagement de Gourcuff devant sa surface, se lance dans un numéro de soliste, seulement interrompu par le retour de Mutsch (42e), par Malouda enfin dont la tentative du droit est trop écrasée pour inquiéter le portier adverse (45e). Ribéry renaît à gauche Au retour des vestiaires, on a vite l'impression de revivre le scénario du premier acte, avec un moteur tricolore qui peine à se mettre en marche, ça se confirme puisque la première occasion arrive sur un coup de pied arrêté, en l'occurrence un corner de Malouda sur la tête de Rami qui trouve Joubert à la parade (65e). Dans la foulée, Benzema tire dans le petit filet (66e), avant que, comme à l'aller, la France ne fasse le break par Gourcuff: passé à gauche, son côté préféré, Ribéry se fend de son principal fait d'arme de la soirée, un débordement suivi d'un centre en retrait repoussé par Hoffmann sur le Lyonnais qui se fend d'une belle reprise couchée du gauche, hors de portée de Joubert, pour son 4e but en sélection (72e). Ribéry donne ensuite une balle de 3-0 à Malouda qui la gâche (76e), une double occasion Ribéry-Benzema échoue de peu (86e), les deux équipes se quittant finalement sur un score de 2-0 identique à celui du match aller. Sans doute suffisant pour ces Bleus appliqués, à défaut d'être géniaux, et qui restent sur une dynamique positive qu'il s'agira de conserver lors de la deuxième partie des éliminatoires de l'Euro 2012 qui débutera à Minsk.