Le malaise Pietrus

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Benoît CONTA , modifié à
S'il nourrit énormément d'ambitions pour cette nouvelle saison, Mickaël Pietrus vit un début d'exercice pour le moins délicat. Repoussé au bout du banc par Stan Van Gundy, le Français ne joue au mieux qu'une quinzaine de minutes par match. Alors qu'il a déjà connu un clash avec son coach au début du mois, "Air France" n'est pas rentré du tout face à Atlanta, lundi. De là à envisager un départ ?

S'il nourrit énormément d'ambitions pour cette nouvelle saison, Mickaël Pietrus vit un début d'exercice pour le moins délicat. Repoussé au bout du banc par Stan Van Gundy, le Français ne joue au mieux qu'une quinzaine de minutes par match. Alors qu'il a déjà connu un clash avec son coach au début du mois, "Air France" n'est pas rentré du tout face à Atlanta, lundi. De là à envisager un départ ? "A chaque début de saison, j'ai l'ambition d'être All-Star". Interviewé par le site américain PBN avant la saison, Mickaël Pietrus semblait démarrer la saison gonflé d'ambitions. Au sein d'une équipe du Magic classée parmi les favoris au titre, le Français comptait bien apporter son écot, notamment défensif. "Je ne me considère pas comme le meilleur défenseur du monde, mais je pense être plutôt bon. J'espère que je vais récolter quelques voix cette année...", affirmait-il à propos du vote annuel désignant le meilleur défenseur. Félicité par son coach, Stan Van Gundy, pour son implication lors de la pré-saison, le train a depuis sérieusement déraillé. En cinq rencontres disputées, "Air France" ne tourne ainsi qu'à 15 minutes de moyenne, pour cinq points et 1,2 rebonds. Des minutes grappillées ici et là, mais rarement dans les moments chauds, comme il le souhaitait. "Ce n'est pas vraiment important d'être dans le cinq de départ. Ce qui est important, c'est d'être dans le cinq qui termine le match", lâchait ainsi l'an passé celui qui s'était révélé dans un rôle de cerbère de Bryant ou James, lors play-offs 2009. On imagine alors aisément le trop plein de frustration qui ne goûte que très peu le rôle de faire-valoir. Ce nouveau rôle décidé par un Stan Van Gundy qui a revu ses plans cette saison, pour mieux nourrir l'ambition d'aller chercher le titre en juin prochain. Déjà un clash avec Van Gundy Le technicien opte ainsi pour un cinq de grande taille la plupart du temps. Rashard Lewis, qui débute les matches au poste d'ailier fort, bascule ainsi assez rapidement à l'aile, laissant la place au duo Bass-Anderson dans la peinture, aux côtés de l'inamovible Howard. Quentin Richardson, la recrue de l'été, passe alors derrière "Sweet Lew" dans la rotation, tandis que le poste d'arrière, que Pietrus peut aussi couvrir, est occupé par Vince Carter, un peu plus en jambes cette saison. Derrière lui, c'est JJ Redick qui joue les back-up. L'ex-icône de Duke profite d'un jeu offensif plus abouti et sûrement aussi du fait que le Magic ait dû lui signer un contrat de 19 millions de dollars pour contrer les Bulls, cet été. Mickaël Pietrus passe ainsi derrière tout ce petit monde, et subit de plein fouet la profondeur du banc du Magic. Un statut qui ne lui convient pas, et qui a provoqué un petit clash avec Van Gundy, au début du mois, lors d'une rencontre face aux Timberwolves. "MP était mécontent que je le fasse rentrer si tard et il était mécontent que je lui dise de défendre", a confirmé ce dernier, qui l'a immédiatement renvoyé sur le banc. Et au petit frère de Florent de s'expliquer: "Ce qui me manque le plus, ce n'est pas le temps de jeu, c'est l'adrénaline. C'est dur pour moi de ne pas avoir ça. C'est pourquoi je suis frustré... Je respecte Stan. Bien sûr. Il est presque de ma famille". Entré en jeu lors du match suivant, face à New Jersey, le Tricolore en a profité pour marquer trois paniers à trois points et se rappeler au bon souvenir de son coach. Une réussite que peuvent presque lui envier ses concurrents. Lewis, Richardson ou même Redick restent en effet assez décevant loin du panier, et n'offrent pas toutes les garanties de soutien à Howard, impérial dans sa raquette. Reste que lundi, lors du choc face à Atlanta (93-89), le Français est resté sur le banc toute la rencontre. Si une saison dure 82 matches, pas sûr que Mickaël Pietrus tienne jusque-là avant de demander son transfert...