Le Stade Français veut confirmer

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Par Laurent Duyck , modifié à
Fort d'une série de trois victoires consécutives en championnat, dont la dernière obtenue aux dépens du Racing-Métro 92 (29-3), le Stade Français a fait son retour dans la première moitié du Top 14. Pour s'y inscrire durablement, et retrouver la H Cup, le club de la capitale compte sur la largesse de son effectif profondément remanié à l'intersaison. Et entend rester invaincu à domicile. Biarritz est prévenu...

Fort d'une série de trois victoires consécutives en championnat, dont la dernière obtenue aux dépens du Racing-Métro 92 (29-3), le Stade Français a fait son retour dans la première moitié du Top 14. Pour s'y inscrire durablement, et retrouver la H Cup, le club de la capitale compte sur la largesse de son effectif profondément remanié à l'intersaison. Et entend rester invaincu à domicile. Biarritz est prévenu... L'effet des vases communicants ? Alors que le Stade Français s'essoufflait ces deux dernières saisons au même rythme que le Racing-Métro 92 grimpait dans la hiérarchie nationale, le club des années 2000, cinq fois champion de France entre 1998 et 2007, retrouve des couleurs ces dernières semaines alors que son voisin francilien traverse sa première crise de croissance depuis son retour parmi l'élite. Un effet balancier dont l'illustration tient dans la large victoire signée par les Stadistes face aux Racingmen lors du premier affrontement au Stade de France entre les deux clubs au programme de la dernière journée de Top 14 (29-3). Le parallèle entre les deux équipes s'arrête là, chacune voulant tracer sa propre route sans se soucier du voisin. Et Michael Cheika de rappeler que la vérité d'un jour n'est pas forcément celle du lendemain : "Un groupe, une équipe, c'est un peu comme avec l'euro (la monnaie, ndlr) : un matin, on se réveille, et on s'aperçoit qu'il est tombé, on ne sait pas pourquoi. Et puis un autre matin, il est remonté, sans savoir pourquoi non plus !" Si l'équilibre d'une équipe reste fragile, et ce n'est par les Biarrots qui diront le contraire, le Stade Français peut s'appuyer cette année sur un effectif riche, fort d'un groupe d'une quarantaine de professionnels et de jeunes espoirs, fruit de la politique de recrutement orchestré en grande partie par Bernard Laporte juste avant l'échec de son plan de relance. "L'effectif est plus important cette saison, confirme Sergio Parisse, le capitaine italien du Stade Français, qui a prolongé son contrat cette semaine jusqu'en 2016. Il y a beaucoup de très bons joueurs et il y a plusieurs choix à tous les postes. L'effectif est plus large et plus compétitif que l'an dernier. Aujourd'hui, c'est dur de faire une sélection à chaque fois." Et avec 20 internationaux notamment au sein de cette effectif, pas de surprise d'assister à un rebond parisien cette saison. "On a réussi à trouver des repères sur le terrain, ce qui était un peu compliqué en début de saison entre la Coupe du monde et l'intégration de tous les nouveaux joueurs, se félicite le n°8 de la Squadra Azzurra. Petit à petit, nous commençons à bien nous connaître, l'ambiance est fantastique et cela se voit sur le terrain." Une question d'état d'esprit Une entente dont Cheika, le manager parisien, veut faire la principale force de son équipe. "Nous, on sait une chose : c'est que cette année, on a un bon groupe, que les joueurs sont contents de jouer ensemble, souligne l'Australo-Libanais. On a davantage besoin d'être compétitifs que d'être forts techniquement. Notre volonté est de faire de ce groupe un groupe compétitif et non un groupe plus fort que les autres techniquement, car ça, ça prend évidemment beaucoup plus de temps." Ou dit autrement par Felipe Contepomi, l'ouvreur argentin du Stade Français : "Dans un sport d'équipe comme le rugby, l'état d'esprit est peut-être plus important encore que la qualité des joueurs dont vous disposez." Le message pourrait s'adresser au voisin du Racing-Métro 92 où la tension est palpable entre Pierre Berbizier et ses joueurs depuis l'éviction de Simon Mannix, proche du vestiaire. Mais le Stade Français n'a pas encore la prétention de donner des leçons aux autres, conscient que son retour parmi les équipes de tête mérite confirmation. "Pour ne pas sortir des six, on se doit de rester invaincus à domicile", rappelle Parisse. Et donc contenir une équipe de Biarritz lanterne rouge et dos au mur. "Les conditions seront bien évidemment difficiles. Le BO est mal classé, mais ils ont des joueurs de valeur. On le sait, on les connaît, et c'est un groupe de qualité même s'il est en difficulté, prévient Cheika. Ce sera très dur, car ils sont dans une situation extrêmement compliquée et vont vouloir marquer des points. Nous, on va essayer d'être forts mentalement. C'est ce à quoi l'on travaille aussi : être forts mentalement pour être un groupe qui n'a peur de rien et répète les performances.""On ne se croit pas arrivés, on peut aller encore plus loin", résume Contepomi. Une seule recette pour parvenir à cette fin, la constance à écouter Cheika. "Les grandes équipes, elles, sont là tout le temps, rappelle-t-il. Quand Toulouse ou Clermont rentrent sur le terrain, on sait qu'ils vont être très bons. Nous, ce n'est pas encore le cas. On travaille à ça. On reconnaît les grandes équipes à la constance de leurs performances." Qu'il neige ou qu'il vente, malgré les blessures, malgré les fêtes... "On sait que c'est Noël, que c'est la fête, mais nous sommes sportifs et il faut rester le plus professionnel possible pour prendre des points, bien jouer, et s'améliorer en permanence", conclut Contepomi.