Le PSG perd gros et voit trouble

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LIGUE 1 - Le PSG, 5e à 10 points, peut faire une croix sur le titre. Et sur quelques certitudes.

En trois jours, jeudi, au Parc, face à Benfica (1-1), et dimanche, à Marseille (1-2), le PSG vient d'être éliminé de la Ligue Europa et d'être repoussé à dix points de Lille, leader de L1. Au-delà des chiffres et de cette semaine catastrophique, le club de la capitale traverse actuellement une zone de turbulences. Alors qu'il lui reste dix matches de championnat - et potentiellement deux en Coupe de France - à disputer, le PSG va devoir dépasser certains problèmes qui ont surgi (ou ressurgi) ces dernières semaines. Etat des lieux.

Des ambitions à la baisse. "L'objectif n'a jamais été le titre de champion de France." Avec cette phrase, prononcée dimanche soir après la défaite à Marseille, Robin Leproux, le président du PSG, va faire plaisir aux supporters. Le PSG, club de la capitale, troisième budget de France, doté d'un effectif renforcé à l'intersaison par plusieurs joueurs de haut niveau (Nenê, Bodmer) et bénéficiant d'un encadrement enfin stable, ne visait donc pas le titre de champion de France. "L'objectif de la 2e ou 3e place n'a jamais été annoncé. Cela n'aurait pas été cohérent avec l'effectif limité que nous avons", a ajouté le président du PSG. Premier, non, deuxième ou troisième, non plus, désormais, l'objectif est de terminer cinquième. "Si on terminait cinquième, ce serait bien mais j'ai espoir de voir mon équipe gagner quelques places", a confié Kombouaré. "On va travailler fort pour garder cette cinquième place avec l'autre objectif qu'est la Coupe de France." La Coupe, cette habituelle sucrerie qui permet de faire avaler la pilule... A lire :"Kombouaré : "5e, ce serait bien"

Pas de hiérarchie chez les gardiens. Pour Apoula Edel, la "boulette" face à Benfica a été celle de trop. Jeudi, Antoine Kombouaré l'a allumé en conférence de presse d'après-match, évoquant une "faute impardonnable". Plus de protection et surtout sanction. L'Arméno-camerounais a pris place sur le banc des remplaçants, dimanche. Et Grégory Coupet, qui n'avait plus été titulaire en championnat depuis le 14 novembre à Lorient (1-1), a fait son retour dans le but parisien. A 38 ans, en quasi pré-retraite, l'ancien taulier de l'OL doit relever un dernier défi. Il a l'expérience et la carrure pour. Mais le coup franc victorieux de l'OM, dimanche, a mis en exergue un manque d'automatisme avec sa défense. Bref, ne pas opter pour une hiérarchie claire chez les gardiens n'a peut-être pas été la meilleure idée d'Antoine Kombouaré...

Nenê n'y arrive plus. Treize buts d'août à décembre. Aucun en 2011. En lévitation sur les premiers mois de la compétition, Nenê est redescendu sur terre cette année. Sa petite phrase lâchée à l'issue du match nul face à Montpellier (2-2), il y a un peu plus d'une semaine, en dit long. "Avant, j'étais la solution de l'équipe, et maintenant je suis le problème", avait déclaré le Brésilien, dépité, dans les couloirs du Parc. Taxé d'individualisme par ses coéquipiers, peut-être jalousé aussi pour son omniprésence médiatique, Nenê avait retrouvé de l'allant face à Benfica. Mais, dimanche, à Marseille, patatras ! Car tout le monde va retenir de ce match l'énorme occasion de la 38e minute lorsque Nenê, seul face à Steve Mandanda, préféra tenter le petit piqué plutôt que de servir Guillaume Hoarau et surtout Mathieu Bodmer, démarqués. Saudade...

Hoarau aux abonnés absents. 2/10. C'est la note assez inhabituelle que récolte Guillaume Hoarau dans les colonnes de L'Equipe, lundi, pour sa performance dans le clasico. C'est dur mais pas sans fondement. Car le Réunionnais, qui avait manqué l'immanquable jeudi contre Benfica, n'a, une fois de plus, jamais paru dans le coup. Lent, maladroit, tout sauf inspiré sur les contre-attaques parisiennes, il a buté sur Steve Mandanda sur sa seule action du match (57e). A l'issue du match, l'attaquant de l'équipe de France a évoqué devant la caméra du Parisien.fr un "sentiment d'injustice". On retiendra surtout un sentiment d'impuissance... Son compère de l'attaque, Mevlut Erding, ne va guère mieux. Dimanche, il n'avait pas encore touché le ballon qu'il avait déjà récolté un carton jaune pour une charge sur Gabriel Heinze dans un match très tranquille au niveau de l'engagement. Le Turc a encore joué à contre-courant, comme bien trop souvent ces derniers temps...

Les choix hasardeux de Kombouaré. Mevlut Erding pour Mathieu Bodmer (71e) et Jean-Christophe Bahebeck pour Guillaume Hoarau (72e). Les deux remplacements de l'entraîneur parisien ont eu de quoi surprendre, dimanche soir. Car à ce moment-là, le PSG jouait dans le camp de l'OM et avait sans doute davantage besoin des grandes tailles de Bodmer (1,90m) et d'Hoarau (1,92m) plutôt que de la vivacité du duo Erding-Bahebeck qui leur rendent dix bons centimètres... Les deux joueurs n'ont pas eu une dizaine de ballons potables à jouer à eux deux. De la même façon, jeudi, face à Benfica, Kombouaré avait décidé d'aligner Erding plutôt qu'Hoarau alors que le PSG jouait à domicile et avait l'avantage sur les Portugais dans le domaine aérien. Face à l'inefficacité chronique de ses attaquants, le coach semble, lui aussi, à court de solution.

Des tensions entre Leproux et Bazin. Cerise sur le gâteau, ou devrait-on dire sur le terrain, la situation se crispe également en coulisses entre le représentant de l'actionnaire principal, Colony Capital, Sébastien Bazin, et le président du club, Robin Leproux. Le premier n'apprécierait pas que le second s'approprie le plan sécurité du Parc des princes. Le second aimerait pouvoir recevoir du premier une enveloppe conséquente lors du prochain mercato pour pouvoir recruter. Et même si Robin Leproux a depuis calmé le jeu, le feu menace du côté de Paris. Et aujourd'hui plus qu'hier.