Le GP d'Italie dans le rétro

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Guillaume BARDOU Br De Sports.fr , modifié à
Le Grand Prix d'Italie, disputé dimanche à Monza, a accouché d'un superbe spectacle avec des dépassements à tout va et des batailles épiques. Certes, Vettel a encore gagné, mais Alonso, Button, Hamilton et Schumacher se sont bien battus, alors que Rosberg et Webber apparaissent comme les grands perdants du week-end. Découvrez tout ce qu'il faut retenir de cette 12e manche de la saison, la dernière en Europe.

Le Grand Prix d'Italie, disputé dimanche à Monza, a accouché d'un superbe spectacle avec des dépassements à tout va et des batailles épiques. Certes, Vettel a encore gagné, mais Alonso, Button, Hamilton et Schumacher se sont bien battus, alors que Rosberg et Webber apparaissent comme les grands perdants du week-end. Découvrez tout ce qu'il faut retenir de cette 12e manche de la saison, la dernière en Europe. LE MOMENT CLE : Vettel repasse Alonso (5e tour) Seulement cinq tours. A peine le temps de savourer la 1ère place d'une monoplace au Cheval cabré que les tifosi ont dû se résoudre à l'évidence. Alonso avait eu beau réaliser un départ sublime pour dépasser Button, Hamilton et Vettel avant la première chicane, le champion du monde ne s'est pas laissé faire. Loin de là... Alors qu'il pouvait gérer au vu du championnat, "Baby Schumi" n'a pas résisté à la tentation de prendre les commandes du Grand Prix sitôt la voiture de sécurité rentrée. Hésitant à prendre l'intérieur à la Curva Grande - le long droit qui suit la première chicane - le leader du championnat se glisse à l'extérieur et ne cède pas, alors qu'Alonso le déporte au point de mettre ses roues gauches dans l'herbe. Pas suffisant pour le faire craquer, l'Allemand se plaçant aux cotés du pilote Ferrari pour le dépasser à l'intérieur de la Variante della Roggia. Imparable ! Ne restait plus qu'à creuser l'écart, pour faire cavalier seul jusqu'à l'arrivée. DANS LE BAQUET DE : Fernando Alonso Le week-end n'avait pas franchement bien débuté pour Ferrari, sous pression devant ses tifosi après des essais libres mi-figue mi-raisin. Mais une nouvelle fois, le salut est venu de Fernando Alonso, impeccable face à des McLaren et des Red Bull visiblement plus performantes que sa F150th Italia. Auteur d'un départ fabuleux - une force qu'il tend à transformer en habitude cette saison - l'Espagnol n'a pu résister à Vettel au 5e tour mais a réalisé un bon Grand Prix, un an après s'être imposé aux abords de Milan. Une performance à peine atténuée par une petite faute à la Curva Grande au 36e tour, et qui permit à Button, passé en mode attaque à tout va après son splendide dépassement sur Hamilton, de lui ravir la 2e place. Le double champion du monde (2005 et 2006) conserve néanmoins une place sur le podium, en se classant 3e dans l'antre de la Scuderia. Pas une mince affaire ! LA PERF : Michael Schumacher Dès vendredi, "Schumi" avait donné le ton. Aileron arrière en lame de rasoir, appuis minimums et le pied sur le champignon ! Extrêmement rapide en ligne droite, l'Allemand, toujours chez lui à Monza même avec sa combinaison Mercedes, a paru rajeunir de dix ans. Et c'est Lewis Hamilton qui en a fait les frais. Doublant le Britannique au restart juste après que la voiture de sécurité se soit effacée, le septuple champion du monde lui en a fait voir de toutes les couleurs. Le 13e tour s'est ainsi transformé en mano a mano, Hamilton passant au bout de la ligne droite avant de se faire cueillir à l'entrée de la Variante della Roggia. Rebelote cinq tours plus tard, Hamilton tente un dépassement à la Curva Grande mais voit "Schumi" le tasser allégrement à l'extérieur pour conserver sa place. Il faudra attendre le 27e tour pour enfin voir Hamilton passer à la Variante Ascari, et mettre fin à la passe d'armes. Schumacher termine 5e, mais se rappelle au bon souvenir de nombre d'observateurs en revenant à quatre petits points de son coéquipier, Rosberg, au classement du championnat. LA STAT : 15 Comme le nombre de pilotes classés à l'arrivée de ce Grand Prix d'Italie, soit le plus faible total depuis la manche inaugurale en Australie (14 classés en comptant les deux disqualifications des Sauber). L'hécatombe du départ après le strike de Liuzzi n'y est évidemment pas étranger, pour le plus grand bonheur de Jaime Alguersuari, qui réalise la meilleure performance de sa carrière (7e), et de Bruno Senna (9e), qui marque ses premiers points en F1. LA SORTIE DE PISTE : Mark Webber Evidemment, on aurait pu choisir le dérapage spectaculaire de Liuzzi, embarquant tout sur son passage en causant l'abandon de Petrov et Rosberg, ainsi que les arrêts pour réparation de Barrichello, D'Ambrosio et Kobayashi. Mais Mark Webber a fait des siennes après le restart, partant en tête à queue à la première chicane pour embarquer le malheureux Massa avec lui. Reparti avec un aileron avant brisé, dont certaines pièces se coinçaient sous sa RB7, l'Australien ne put ensuite négocier la parabolique, privé de tout appui. Sa course se termine dans le mur de pneus dès le 4e tour, et le pilote Red Bull rétrograde à la 4e place au classement du championnat, avec le même nombre de points que Button et cinq unités de retard sur Alonso. LA PHRASE : "Comme une tornade", de Nico Rosberg sur le site de la F1. L'Allemand n'a pu dissimuler ses regrets après son abandon précoce: "Ce fut une course décevante pour moi. J'ai eu un départ difficile sur mes pneus durs, mais j'ai réussi à gagner une place au premier virage, donc c'était assez bon. Puis Liuzzi est arrivé comme une tornade en glissant sur l'herbe, et m'a mis hors de course. C'est dommage parce que j'avais une stratégie agressive, et le bon résultat de Schumacher a montré que notre voiture était très bonne dimanche."