Le Débat: Nadal va-t-il réussir son Grand Chelem ?

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Europe1 Sport , modifié à
Vainqueur en 2010 des trois derniers tournois majeurs, Rafael Nadal peut réaliser le Grand Chelem, sur deux saisons, s'il s'impose à l'Open d'Australie qui débute lundi. Déjà à titré à Melbourne en 2009, le n°1 mondial réussirait là où son grand rival Roger Federer a échoué. Nadal a-t-il les moyens de boucler la boucle ? La rédaction ouvre le débat.

Vainqueur en 2010 des trois derniers tournois majeurs, Rafael Nadal peut réaliser le Grand Chelem, sur deux saisons, s'il s'impose à l'Open d'Australie qui débute lundi. Déjà à titré à Melbourne en 2009, le n°1 mondial réussirait là où son grand rival Roger Federer a échoué. Nadal a-t-il les moyens de boucler la boucle ? La rédaction ouvre le débat. OUI - François QUIVORON - Sports.fr Le défi qui attend Rafael Nadal à Melbourne est de remporter consécutivement les quatre tournois du Grand Chelem sur trois surfaces différentes. Personne n'a réussi à le faire, pas même Roger Federer au coeur de ses années fastes (2004-2007). L'Espagnol en est évidemment capable puisqu'il a déjà remporté l'Open d'Australie il y a deux ans. Les progrès qu'il a réalisés sur surface dure ces derniers mois, notamment au service, l'ont transformé en machine à gagner, plus seulement sur terre battue. Il sait désormais s'économiser, épargner son physique, qui lui a fait défaut dans le passé, et raccourcir les échanges, tout cela grâce à un premier service qu'il claque souvent à plus de 200 km/h, fruit d'un travail de longue haleine avec son oncle Toni. Ce qui laisse penser que Nadal tient dans son cordage ce fameux "Rafa-Slam", c'est sa nouvelle dimension. Cette stature de champion que très peu de joueurs peuvent supporter, mais qui, lorsqu'elle est parfaitement appréhendée, relègue l'adversaire au rang de simple faire-valoir. Les spectateurs viennent voir Federer jouer et surtout gagner. C'est désormais la même chose avec Nadal, car il est entré dans la caste des joueurs de légende qu'il faut avoir vu jouer au moins une fois dans sa vie. Söderling, aussi sympathique et talentueux soit-il, ne peut pas en dire autant... Le n°1 mondial se ferait d'ailleurs un plaisir de bouter le Suédois, qu'il ne porte pas dans son coeur, hors du tournoi avant de triompher. Un tel scénario ne pourrait avoir lieu qu'en demie ou en finale, selon le tirage au sort. Celui-ci sera d'ailleurs déterminant dans sa conquête d'un dixième titre majeur. Après des premiers tours cléments, qu'il mettrait à contribution pour soigner définitivement sa grippe et régler son jeu, Nadal serait alors idéalement lancé. Depuis trois ans, seuls des pépins physiques et des joueurs "en feu" (Tsonga à l'Open d'Australie 2008, Murray à l'US Open la même année et Del Potro, toujours à New York, en 2009) l'ont stoppé en Grand Chelem. Sans cela, c'est victoire assurée et Nadal réussira son Grand Chelem. NON - François TESSON - Sports.fr Reformulons la question: Nadal l'extraterrestre réussira-t-il là où Federer a échoué ? Remporter les quatre tournois du Grand Chelem représente la consécration suprême pour un joueur de tennis complet. Consécutivement, on ne vous en parle même pas... Le dernier à s'y être cassé les dents est évidemment Roger Federer. Génie du jeu, le Suisse s'est vu ôter son rêve par un certain Rafael Nadal sur la toute dernière marche, à Roland-Garros en 2006 et 2007. Auparavant, le dernier joueur à avoir accompli comme Federer les trois quarts du chemin se nomme Pete Sampras, en 1993-94. Puis il faut remonter à Rod Laver, qui est aussi le dernier joueur à avoir réussi le vrai Grand Chelem, en 1969, à l'époque ou l'Open d'Australie et l'US Open se jouaient encore sur herbe. Un autre temps. Aujourd'hui, la densité du très haut niveau tennistique est tout autre. Söderling disait récemment que 10 ou 15 joueurs pouvaient battre Nadal et Federer (même un peu plus quand ces deux-là ne sont pas en forme, cf Lacko et Schoorel à Doha), et prétendre à remporter un Grand Chelem actuellement. Il y a le Suédois, décomplexé, et qui semble aujourd'hui plus fort que jamais. Il y a les éternels dauphins Djokovic, vainqueur en 2008, et Murray, finaliste l'an passé. Il y a Berdych, qui peut marcher sur n'importe qui dans un bon jour, comme Davydenko. Il y a Verdasco, qui fut si près de priver Nadal de son seul titre à Melbourne en 2009. Il y a Tsonga, comme chez lui sur la Rod Laver Arena. Il y a Monfils, qui a incontestablement franchi un cap fin 2010. Et puis, bien sûr, il y a Federer. Qui ne laissera pas Nadal devenir le plus grand joueur de l'ère moderne aussi facilement.