Laharrague: "On peut le faire !"

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
Aussi méritoire soit-elle, la victoire à Paris ne suffit pas à une Usap, dont la course-poursuite à la qualification pour les phases finales se prolonge dès ce vendredi, à Aimé-Giral. Face à l'Aviron Bayonnais, un adversaire direct tout auréolé de son succès sur le leader toulousain, les Catalans restent dos au mur. Une pression familière dont l'ouvreur Nicolas Laharrague juge son équipe à la hauteur.

Aussi méritoire soit-elle, la victoire à Paris ne suffit pas à une Usap, dont la course-poursuite à la qualification pour les phases finales se prolonge dès ce vendredi, à Aimé-Giral. Face à l'Aviron Bayonnais, un adversaire direct tout auréolé de son succès sur le leader toulousain, les Catalans restent dos au mur. Une pression familière dont l'ouvreur Nicolas Laharrague juge son équipe à la hauteur. Nicolas, comment expliquer cette réussite en terre parisienne (Jacques Brunel n'y aura jamais goûté la défaite avec l'Usap : 3 victoires 1 nul face au Stade Français, 1 succès, 1 nul contre le Racing-Métro) ? On a pris cette bonne habitude de venir gagner à Paris depuis quatre ou cinq ans. Notre objectif ne pouvait qu'être la victoire dans la capitale au regard de notre retard au classement. Il nous fallait absolument prendre des points, mais si l'on ne voulait pas se retrouver quasiment éliminé au terme de ce week-end, la victoire était impérative. Comme elle l'est d'ailleurs pratiquement pour chacun de nos six derniers matches. Car aussi méritoire soit-elle, cette victoire à Paris ne suffit pas à votre bonheur... Ce n'est qu'une étape. Bien sûr ce n'est pas donné à tout le monde d'aller gagner à Paris, mais on sait qu'on a l'équipe pour accomplir ce genre de grosses performances. Et quand on veut, on peut le faire... "Cette osmose de groupe, on ne peut pas nous l'enlever..." Cette course-poursuite engagée pour la qualification, vous l'aviez déjà engagée et menée à bien il y a trois ans. Vous savez donc que ce groupe en est capable. C'est important ? Oui, bien sûr, on s'en rappelle tous. On était à l'époque dans la même situation, relégués très très loin au classement, et on était parvenus à remonter une à une les équipes pour se hisser au classement à la quatrième place, dernier qualifié pour les demi-finales. C'est une grande expérience pour nous, même si on avait abordé les demi-finales émoussés et on avait fini par payer les pots cassés de cette remontée phénoménale. On a l'avantage de savoir comment ça se passe et c'est à nous d'en retenir la leçon pour ne pas reproduire les erreurs du passé. L'orgueil et le caractère: des valeurs mises en avant par votre coéquipier Julien Candelon ce week-end et traditionnelles à l'Usap. Elles vont compter dans ce sprint final ? La clé, surtout, c'est qu'on est un gros collectif avec des joueurs qui évoluent ensemble depuis pas mal d'années maintenant, avec pas mal d'automatismes, on se connaît par coeur. On sait qu'on est capables de belles choses et si à un moment donné, on se resserre et qu'on joue ensemble, on sait qu'on est en mesure de réussir de grosses performances. Ça, on ne peut pas nous l'enlever, de jouer ensemble depuis quelques années et de posséder cette osmose de groupe, qui fait qu'à tout moment, on peut signer l'exploit. Peut-on dater cette prise de conscience à la victoire (24-19) sur Leicester en décembre dernier après un début de saison raté ? Ces deux matches de Coupe d'Europe face à Leicester, puis contre Llanelli, qui s'annonçaient périlleux pour nous dans la situation, qui était la nôtre, et qui nous ont permis de nous qualifier, c'est clairement le déclic. Ça nous a permis de nous relancer dans la saison et ça nous a fait grandir. Toute la difficulté désormais, comme le dit votre entraîneur Jacques Brunel, c'est de maintenir ce savant mélange entre la crainte de ne pas se qualifier et la sérénité nécessaire à la progression de notre jeu... Il va falloir tous ces paramètres sans se mettre trop de pression, mais on peut le faire parce qu'on sait le faire. Cette pression peut être à double tranchant, mais on a déjà vécu cette situation et cette pression devrait être positive pour nous. "Valider face à Bayonne la victoire de Paris" Cette pression n'est-elle pas plus difficile à assumer pour vous à Aimé-Giral, où débarque Bayonne ce vendredi ? Il y aura en tout cas un brin de pression supplémentaire sur ce match, énormément d'enjeu, et on n'aura pas le droit de passer à côté. Ce match peut et doit nous servir à valider la victoire de Paris. En réussissant une belle prestation et en y mettant la manière, avec la perspective d'une semaine de repos derrière, ça peut nous permettre de voir l'avenir plus sereinement. On se doit de se mobiliser. Pour le coup, l'Aviron Bayonnais prouve aussi dans l'adversité actuellement qu'il sait se mobiliser et se resserrer... C'est une très bonne équipe, il faut, comme tout autre équipe, les respecter et si leurs dernières prestations ont pu être éclipsées, nous qui sommes impliqués dans le Top 14 chaque week-end, on sait que l'Aviron, c'est du solide. Epargné enfin par les blessures à l'approche de cette fin de saison (voir par ailleurs), on vous imagine excité à l'approche de cette fin de saison, marquée aussi par le quart de finale de H Cup à Barcelone ? Il y aura plein de rebondissements, de très bons matches à jouer, avec énormément d'enjeux, des matches couperet, qu'on n'a pas le droit de perdre, c'est ce qu'on demande et qui fait qu'on a envie de jouer au rugby.