La 5e journée au banc d'essai

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LAURENT DUYCK , modifié à
Cinq journées et toujours pas de victoire cette saison pour Montpellier et Biarritz qui, battus à domicile respectivement par Bordeaux-Bègles (16-20) et Perpignan (24-29), s'enfoncent dans les profondeurs du classement. Une cinquième journée marquée par l'essai ultra-rapide du Toulonnais Suta, point de départ de la victoire face au Stade Français (34-8), et celui sur le fil du Toulousain McAlister, bourreau d'Agen (23-24).

Cinq journées et toujours pas de victoire cette saison pour Montpellier et Biarritz qui, battus à domicile respectivement par Bordeaux-Bègles (16-20) et Perpignan (24-29), s'enfoncent dans les profondeurs du classement. Une cinquième journée marquée par l'essai ultra-rapide du Toulonnais Suta, point de départ de la victoire face au Stade Français (34-8), et celui sur le fil du Toulousain McAlister, bourreau d'Agen (23-24). DANS LE VESTIAIRE DE... : Montpellier Cette fois, l'état d'urgence est bel et bien décrété à Montpellier. Passe encore la défaite concédée à domicile face à Brive lors de la deuxième journée (12-28), celle essuyée vendredi à Yves-du-Manoir face au promu Bordeaux-Bègles (16-20) est symptomatique d'une situation de crise. Loin, très loin du Stade de France où ils avaient longtemps rivalisé avec le Stade Toulousain en finale la saison dernière (10-15), les Montpelliérains ont touché le fond vendredi, offrant un spectacle d'une infinie tristesse, digne de la Fédérale 2 pour reprendre les termes de Vincent Etcheto, l'entraîneur des Girondins. Un "cauchemar" pour Eric Béchu, le co-entraîneur du MHR, qui fait l'état des lieux : "On n'arrive pas à trouver plein de réglages, en conquête et dans le jeu. Ça donne des choses approximatives qui font qu'on est à la merci d'un essai bordelais en début de seconde période. Il y a trois pénalités à la fin alors qu'on doit tenir le ballon pour inverser la tendance. Il y a plein de maux, plein de défauts d'organisation." Un match qui laissait Fabien Galthié à ses silences en zone mixte... "La vérité du terrain a parlé. Il n'y a pas de progrès. Une victoire aurait fait du bien, aussi petite soit-elle. C'est dur, ne pouvait qu'admettre l'ancien demi de mêlée international. La vérité du terrain est la vérité du terrain. Normalement, on est là pour s'amuser. Là, c'est dur de penser à s'amuser. Il n'y a pas grand chose à dire. Je lance les jeunes à la fin pour tenter quelque chose. Je n'ai pas de solution." Avec 11 internationaux sollicités par la Coupe du monde et son lot de blessés, le MHR se creuse en vain la tête depuis le début de la saison. Que faire, que dire avant la réception de Toulon le week-end prochain ? "Il faut se poser les bonnes questions, il faut que le staff réfléchisse", tente Béchu avant d'exhorter ses joueurs à la révolte : "Dans le dur, il faut s'accrocher, ne rien lâcher. On a eu beaucoup de monde autour de nous après notre demi-finale gagnée la saison dernière, là on va être seul. Seul, il faut s'en sortir." Et se rappeler qu'il ne reste que trois journées avant la fin de la Coupe du monde... LE JOUEUR : Luke MacAlister (Toulouse) On vous l'accorde, il était déjà l'homme du week-end lors de la troisième journée. Mais il faut bien se rendre à l'évidence, Luke McAlister est bien aujourd'hui, en attendant le retour des Mondialistes, la star de ce début de Top 14. En cinq matches, l'ouvreur néo-zélandais a déjà fait oublier les départs de Frédéric Michalak et Byron Kelleher, les deux chouchous de la Ville Rose ces dernières années. Déjà brillant face au Racing-Métro 92 (41-36), un match qu'il avait ponctué d'une pénalité de 63 mètres, le All Black (30 sélections) a cette fois-ci enfilé le costume de sauveur à Agen. Servi après la sirène par Nicolas Bézy à la sortie d'une mêlée contestée par les Agenais, McAlister a transpercé le rideau adverse pour inscrire son deuxième essai de la soirée. Un essai transformé par ses soins pour offrir la victoire sur le fil à son équipe (23-24). Indispensable ! Au point qu'on se demande bien, comme Yannick Nyanga, pourquoi il n'est pas de l'autre côté de la planète... LA PHRASE : "Nous sommes les Père Noël du rugby", de Patrice Lagiquet, le directeur du rugby du BO. S'il en voulait également aux arbitres, qui selon lui auraient le BO dans le nez, Patrice Lagisquet ne décolérait pas devant le gâchis fait par ses joueurs, devant à la pause vendredi (21-12) avant d'offrir en seconde période à Perpignan sa première victoire de l'après-guerre à Aguilera (24-29). "Nous avions dit aux gars après la pause d'occuper le terrain adverse, de jouer au pied chez eux. Et qu'est-ce qu'on fait sur la première action ? On relance de notre camp, on perd le ballon et on prend un essai en contre. On se tire une balle dans le pied, on se saborde !", fulminait le directeur du rugby du BO, rapporte Sud Ouest. Un bonnet d'âne bien enfoncé sur la tête des Biarrots, derniers du Top 14 après cinq journées... LA STAT : 26 En secondes, le temps qu'il a fallu samedi à Suta pour inscrire le premier des cinq essais toulonnais contre le Stade Français (34-8). Un essai témoin de l'envie des Toulonnais de bien faire pour la première de Bernard Laporte à la tête du RCT. De là à parler d'effet Laporte, il n'y a qu'un pas que le nouvel homme fort de la Rade ne voulait pas franchir, saluant à nouveau le travail de son prédécesseur, Philippe Saint-André, et rendant hommage à ses joueurs.