L'introspection de Fédrigo

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Par François Quivoron , modifié à
Pierrick Fédrigo, l'un des meilleurs coureurs français, a disparu en 2011, la faute à la maladie de Lyme qui l'a plongé dans un état de fatigue important doublé d'un moral en berne. Dans un entretien dans les colonnes de Sud Ouest, le coureur de la FDJ raconte ses galères et ses frustrations, mais a déjà le regard rivé sur la saison 2012. Histoire de définitivement tourner la page.

Pierrick Fédrigo, l'un des meilleurs coureurs français, a disparu en 2011, la faute à la maladie de Lyme qui l'a plongé dans un état de fatigue important doublé d'un moral en berne. Dans un entretien dans les colonnes de Sud Ouest, le coureur de la FDJ raconte ses galères et ses frustrations, mais a déjà le regard rivé sur la saison 2012. Histoire de définitivement tourner la page. Après une année blanche, le moral dans les chaussettes, Pierrick Fédrigo avait hâte de tirer un trait sur la saison 2011, sa première sous les couleurs de la FDJ. Victime de la maladie de Lyme, un virus rare qui a accentué sa fatigue et dégonflé son envie, le Marmandais a repris goût à la compétition depuis quelques semaines. Dans un entretien accordé au quotidien Sud Ouest, le coureur revient sur ses derniers mois de galère: "Je n'avais plus le courage de faire du vélo. Dès que je rentrais d'une course, ensuite, je ne touchais plus le vélo durant quatre jours. Quand je repartais à l'entraînement, je roulais deux heures et je rentrais comme si j'en avais fait six, j'étais lessivé. Pire, j'avais beau faire les efforts, je sentais que les sensations ne revenaient pas. J'étais au fond du trou. À un moment donné, je suis tombé limite en dépression. Je n'avais plus envie de voir personne." Physiquement très atteint et moralement touché, Fédrigo abandonne lors des Championnats de France à Boulogne-sur-Mer en juin dernier et renonce à participer au Tour de France. "Je n'étais pas capable de prendre le départ de la Grande Boucle. Même à 100 %, le Tour c'est difficile, alors dans mon état, c'était suicidaire. Aujourd'hui, j'ai digéré tout ça." Après un mois de juillet devant sa télévision à suivre le Tour, il reprend la compétition en août sur la Polynormande et sent tout de suite que les sensations reviennent. "Je pouvais partir dans les coups, attaquer. De là à gagner, c'était encore trop tôt. Il me manquait le rythme de la compétition, raconte le coureur de bientôt 33 ans. Mais j'ai prouvé, par exemple début septembre au Grand Prix de Montréal, que j'étais capable de revenir à un bon niveau pour faire la course avec les meilleurs, qui plus est sur un parcours très dur. J'ai été soulagé et ça redonne forcément le moral en vue de la saison prochaine." Triple vainqueur d'étape sur le Tour de France, Fédrigo a déjà pris le départ de la Grande Boucle à huit reprises. Mais au-delà des chiffres, c'est l'envie et le plaisir sur le vélo qu'il tient à maintenir intact: "Tant que je prends du plaisir, je continuerai à faire du vélo. Je l'avais perdu cette année alors que je prends tellement mon pied lorsque je me fais mal sur un vélo. J'ai envie d'en profiter encore quelques années." D'ici-là, la saison 2011 ne sera plus qu'un mauvais souvenir.