L’Apoel Nicosie a-t-il une Real chance ?

© Montage MAXPPP
  • Copié
, modifié à
LIGUE DES CHAMPIONS -

Le club chypriote reçoit le Real Madrid, mardi, en quarts de finale aller.

L'Apoel Nicosie, moins de 10 millions d'euros de budget (soit trois fois moins que le salaire annuel du seul Cristiano Ronaldo), va défier le Real Madrid, mardi (20h45), en quarts de finale aller de la Ligue des champions. C'est peu dire que le club chypriote, tombeur de l'Olympique lyonnais en huitièmes de finale, ne partira pas favori de sa double confrontation face au leader de la Liga. Pour autant, Europe1.fr a listé les motifs d'espoirs pour tous ceux qui aimeraient que l'histoire du "petit Poucet" se poursuive encore un peu...

Un esprit de résistance. L'artillerie lourde, l'armada offensive... Quand il s'agit du Real Madrid, vainqueur de sept de ses huit matches de Ligue des champions cette saison, les métaphores guerrières sont... légion. Alors, pourquoi ne pas souligner que l'Apoel va disputer ce match aller entre deux fêtes de la... "résistance nationale", grecque le 25 mars et chypriote le 1er avril. Pour ce match historique, c'est toute l'île qui est mobilisée et qui joue la carte de l'unité pour résister à la puissance de feu madrilène, incarnée par son trio Benzema-Ronaldo-Higuain, déjà auteur de 92 buts à eux trois cette saison.

Rien à perdre... Rarement cette tarte à la crème du langage sportif n'aura été aussi appropriée. Car, en atteignant les quarts de finale de la plus prestigieuse compétition européenne, l'Apoel a déjà signé un exploit unique dans l'histoire du football chypriote. Le Real, lui, disputera mardi son 29e quart de finale de C1. Ni plus, ni moins. "C'est vraiment quelque chose d'exceptionnel (d'affronter le Real)", a admis le président de l'Apoel, Phivos Erotokritou. "Nous savons que nous n'avons pas beaucoup de chance. Mais si infime soit-elle, nous essaierons et nous la prendrons car nous n'avons rien à perdre."

La C1, rien que la C1. Champion de Chypre en titre, l'Apoel s'est qualifié pour la phase de play-offs du championnat le week-end dernier, mais seulement à la troisième place (sur quatre clubs). Autant dire que l'AEK Limassol, l'actuel leader, sera difficile à aller déloger. Autant se concentrer sur la Ligue des champions, comme s'apprêter également à le faire l'OM. Le Real, lui, dispute le titre au Barça dans une lutte implacable, qui lui a récemment fait perdre ses nerfs (cinq exclus à Villareal dans le staff ou dans l'encadrement).

L'atout GSP. Mardi, le stade GSP de Nicosie affichera une fois de plus complet, comme c'est régulièrement le cas en Ligue des champions, soit environ 23.000 supporters chauffés à jaune et bleu. Lyon, qui a perdu ses dernières illusions européennes dans ce drôle de chaudron, pourra témoigner de la difficulté d'y évoluer sereinement. Mais l'OL ne fut pas le seul à perdre son chemin au GSP. En sept matches à domicile, l'Apoel s'est imposé à cinq reprises (notamment face au Zénith Saint-Pétersbourg et Porto) et n'a concédé qu'une seule défaite lors d'un match sans réel enjeu, face au Chakhtior Donetsk.

Solari, l'ennemi intime. Il s'appelle Esteban Solari, mais mardi, il portera le maillot de l'Apoel Nicosie (sur le terrain ou peut-être sur le banc). L'attaquant espagnol, arrivé au club en 2010, est le frère de Santiago, qui a évolué au Real Madrid pendant cinq saisons, entre 2000 et 2005, et qui a notamment remporté sur cette période la Ligue des champions, en 2002, face au Bayer Leverkusen. C'est peu dire qu'Esteban Solari connaît donc bien le Real, mais aussi le football espagnol puisqu'il a évolué à Almeria, en Liga. Un plus.

Famagouste avait résisté à Mourinho. L'entraîneur du Real, José Mourinho, est déjà venu à Chypre. C'était en 2008-09 lorsque "son" Inter s'était déplacée sur la pelouse de l'Anorthosis Famagouste lors de la phase de poules de la Ligue des champions 2008-09. Et le (déjà) étonnant Anorthosis avait tenu l'Inter en échec : 3-3.

Des humiliations à venger. Si l'Apoel Nicosie et le Real Madrid ne se sont jamais affrontés, les Merengue ont déjà croisé la route de deux clubs chypriotes. Et ça ne s'était pas très bien passé pour les clubs de l'île...  L'AEL Limassol, au premier tour de la C1 1969-70, et l'Olympiakos Nicosie, lors de la C1 1969-70, avaient concédé 26 buts et n'en avaient marqué qu'un seul. Interrogé par l'AFP, un supporter de l'Apoel souligne : "je sais que nous allons perdre, j'espère seulement que nous n'allons pas perdre de beaucoup. Mais nous sommes très fiers, quoi qu'il arrive." Et si, en tentant de résister, l'Apoel finissait par gagner ?