JO 2018-Une journée en bleu : le ski de fond brille, le skicross déçoit

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La délégation tricolore a décroché une 14ème médaille mercredi, non pas en skicross, où les Français étaient favoris, mais en ski de fond.

Dans l'histoire des Jeux olympiques d'hiver, les fondeurs tricolores n'avaient obtenu que deux médailles. Ils ont fait aussi bien en quatre jours à Pyeongchang. Dimanche, ils remportaient le bronze sur le relais 4x10 km. Mercredi, ils ont à nouveau terminé troisièmes, cette fois sur le sprint libre par équipes, aussi appelé "team sprint", qui se dispute à deux. Plus tôt dans la journée, le skicross tricolore avait déçu, aucun de ses représentants ne parvenant à rejoindre la finale de l'épreuve masculine.

Les grands Bleus. L'équipe de France à Pyeongchang compte un nouveau cumulard. Après les biathlètes Martin Fourcade et Anaïs Bescond et le skieur Alexis Pinturault, le fondeur Maurice Manificat, 31 ans, a lui aussi "bissé" lors de ces Jeux olympiques. Manificat, malheureux sur les épreuves individuelles (deux fois 5ème), avait décroché une médaille de bronze avec le relais 4x10 km dimanche. Épaulé par Richard Jouve, il a remis ça mercredi, cette fois sur le sprint libre par équipes, ou "team sprint", course de 7,5 km où il a alterné les six relais avec son partenaire, de huit ans son cadet. À l'origine, Manificat ne devait pourtant pas être de cette épreuve, Lucas Chanavat devant faire équipe avec Richard Jouve.

"C'est incroyable, deux médailles sur des Jeux", a souri Manificat sur France Télévisions. "Ce qui est bien, c'est que ce sont deux médailles par équipes. Ça a été trois jours étranges pour moi (depuis la médaille sur le relais), il fallait tout de suite se remobiliser sur le team sprint." Deux médailles pour le ski de fond, c'est aussi bien que sur l'ensemble des Jeux d'hiver (bronze sur le relais 4x10 km en 2014, argent sur le sprint individuel avec Roddy Darragon en 2006). On peut associer à ce bon résultat d'ensemble l'équipe féminine de sprint, qui est entrée en finale mercredi. Aurore Jean et Coraline Thomas Hugue y ont pris la 8ème place.

La fin du rêve bleu. En quatre ans, le skicross masculin français est passé du rire aux larmes. À Sotchi, ils étaient trois Tricolores sur le podium. Mercredi, à Pyeongchang, il n'y en avait pas un seul en finale. La journée a très mal commencé avec la terrible chute de Terence Tchiknavorian lors de son huitième de finale. L'Avignonnais a engagé un saut en déséquilibre avant de retomber lourdement sur la piste. Tchiknavorian, âgé de 25 ans, a été évacué de la piste en barquette et conduit à l'hôpital où on lui a diagnostiqué une fracture du tibia. La France a ensuite perdu deux de ses représentants dans le dernier quart de finale, François Place et Jean-Frédéric Chapuis terminant respectivement troisième et quatrième. La déception est immense, notamment pour Chapuis, champion olympique sortant. "Ce n'est pas notre jour, c'est le skicross. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas", a-t-il lâché.

Médaillé d'argent à Sotchi derrière Chapuis, Arnaud Bovolenta est celui qui est allé le plus loin, mercredi. Mais, troisième de sa demie, il n'est pas réussi à entrer dans la grande finale, se contentant d'une sixième place. "L'issue est un peu moins joyeuse (qu'à Sotchi)... C'est dommage, j'étais rapide aujourd'hui. Sixième, ce n'est pas loin du podium, donc j'ai quelques regrets mais j'ai tout donné. Il m'en a manqué un petit peu", a estimé le skieur français après la course.

Ironie de l'histoire, c'est le Canadien Brady Leman, qui avait fini au pied du podium derrière les trois Français (Chapuis, Bovolenta et Jonathan Midol), qui a cette fois décroché l'or alors qu'il n'est pas monté sur un seul podium cette saison en Coupe du monde. "Parfois, dominer n'est pas gagner. On a fait une bonne saison, mais c'est aujourd'hui (mercredi) qu'il fallait être vraiment présent. Voilà, il y a un champion olympique et il n'est pas français. C'est le sport", a conclu François Place, fataliste.

Bien trop bleues. Pas de miracle pour le ski alpin tricolore, mercredi. Les quatre engagées françaises dans la descente féminine n'ont pas réussi à jouer les premiers rôles. Mais, âgées de 22 à 25 ans, les quatre jeunes femmes ont sans doute appris pour les prochains grands rendez-vous. Tiffany Gauthier a réussi la meilleure performance avec une 13ème place, à 1"82 de l'Italienne Sofia Goggia, médaillée d'or. Jennifer Piot se classe 16ème (+1"95), Romane Miradoli 18ème (+2"42) et Laura Gauché 22ème (+3"07).

Un (petit) coin de ciel bleu. Seule engagée tricolore dans l'épreuve dames de patinage artistique, Maé-Bérénice Meité n'a pris que la 22ème place du programme court, mercredi, avec 53,67 points, en progrès par rapport à son passage lors de l'épreuve par équipes (46,62 points), dimanche dernier, mais à des années-lumière des Russes Alina Zagitova et Evgenia Medvedeva, qui ont dominé les débats, avec respectivement 82,92 et 81,61 points. Cette 22ème place, sur 30 engagées, permet néanmoins à la quadruple championne de France de décrocher son billet pour pour le programme libre, qui aura lieu vendredi, avec les 24 meilleures patineuses.