JO 2000 : "tous dopés", selon Conte

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avec AFP , modifié à
ATHLE - Victor Conte annonce que tous les finalistes du 100 m des JO 2000 étaient dopés.

"A Sydney, en finale du 100 m messieurs, ils étaient tous dopés." Victor Conte jette un pavé dans la mare. L'ex-directeur du laboratoire américain Balco, à l'origine du scandale de dopage en 2004, annonce, dans un entretien au quotidien italien La Gazzetta dello Sport, que les huit participants à l'épreuve-reine des Jeux olympiques de Sydney étaient tous sous stéroïde.

Le 23 septembre 2000, l'Américain Maurice Greene s'était imposé en 9"87 devant son collègue d'entraînement, le Trinidadien Ato Boldon, et le Barbadien Obadele Thompson. Les autres participants à la finale étaient les Britanniques Darren Campbell et Dwain Chambers, l'Américain Jon Drummond, le Ghanéen Aziz Zakari et le Kititien Kim Collins, champion du monde à Paris en 2003.

Maurice Greene remporte la finale en 9"87 :

Mieux (ou pire plutôt), Conte assure également que cinq finalistes du 100 m féminin étaient dopées. "J'ai fourni moi-même les produits", explique-t-il. La finale avait été remportée par l'Américaine Marion Jones, déchue de son titre après ses aveux de dopage et incarcérée par la suite pour parjure. Le fondateur du laboratoire Balco, rendu célèbre pour avoir développé le célèbre tétrahydrogestrinone, plus connu sous son petit nom de THG, explique vouloir désormais collaboré avec l'Agence mondiale antidopage (AMA).

"Je me suis mis à disposition, noms, adresses, sites web, protocoles... Mais vous savez ce qu'on m'a répondu ? Qu'on ne peut pas se fier à quelqu'un qui a été condamné", explique Conte, qui, condamné en juillet 2005, a passé quatre mois en prison et quatre mois en résidence surveillée. Celui qui fut musicien dans une autre vie sous-entend que les autorités antidopage ne se donnent pas forcément tous les moyens de dénicher les tricheurs. Il explique ainsi avoir signalé "la période pendant laquelle intensifier les contrôles : le dernier trimestre de l'année précédant une grande compétition". "S'ils pensent les attraper pendant des Jeux olympiques ou un Mondial, ils donnent des coups d'épée dans l'eau", regrette-t-il.

Des doutes sur les performances de Bolt

Un dernier chrono en plat pays

Désormais retiré du monde du sport, Conte continue de suivre les évolutions du sprint mondial, sur lequel il ne se fait guère d'illusions. "Je pense qu'avant l'affaire Balco, 80% des athlètes étaient sous stéroïdes, et qu'aujourd'hui ils sont 65%", souligne-t-il. Conte évoque notamment ses doutes sur les performances des Jamaïcains, qui dominent actuellement le sprint mondial.

"Au Mondial 2001, les athlètes d'une nation caribéenne qui n'est pas la Jamaïque m'ont raconté qu'un médecin de l'équipe fournissait de la testostérone, l'EPO et d'autres types de stéroïdes. Je le sais parce que je me suis procuré de l'EPO directement auprès de lui", explique Conte. "Le même informateur me dit aujourd'hui qu'avant Pékin (JO 2008), ils ont appliqué le protocole Balco, le mien, en Jamaïque. Je n'ai pas de preuves mais il suffit de regarder les résultats : j'ai de fortes suspicions sur Bolt et les autres." Conte émet également des doutes sur les performances du septuple vainqueur du Tour de France, Lance Armstrong,  qu'il estime "faux comme un billet de 3 dollars". Précision : il n'existe pas de billet de trois dollars.