Girard-Nicollin, de l'eau dans le gaz

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Olivier CHAUVET , modifié à
Que se passe-t-il entre l'entraîneur de Montpellier et son président ? Alors que le club a obtenu mardi son billet pour la finale de la Coupe de la Ligue, la semaine a été marquée par l'échange musclé entre René Girard et Louis Nicollin, qui se sont envoyés des pics par presse interposée. Reste à savoir s'il s'agit de simples tensions passagères ou d'une véritable brouille entre les deux hommes.

Y aurait-il de l'eau dans le gaz entre l'entraîneur de Montpellier et son président ? Alors que le club a obtenu mardi son billet pour la finale de la Coupe de la Ligue, la semaine a été marquée par l'échange musclé entre René Girard et Louis Nicollin, qui se sont envoyés des pics par presse interposée. Reste à savoir s'il s'agit de simples tensions passagères ou d'une véritable brouille entre les deux hommes. Quelle mouche a piqué Louis Nicollin ? Alors que son club, Montpellier, a réalisé une première partie de saison convaincante dans la lignée de l'exercice précédent, le président héraultais a critiqué ses joueurs dans une interview publiée mardi dans les colonnes de L'Equipe. "En ce moment, ils sont surtout bons à me demander des doubles ou des triples primes." Mais surtout, le médiatique dirigeant, déçu de l'élimination des siens en Coupe de France face à Reims (0-1), s'en est violemment pris à son entraîneur René Girard: "On ne prépare pas un tel match en plein cagnard (l'équipe était partie en stage en Espagne, ndlr) pour se retrouver, samedi soir, à Reims par -5°C. On voit bien qu'on s'en tape de la Coupe de France". Et "Loulou" de poursuivre à propos de son coach "Je n'ai pas dit que j'allais le virer. Mais cette élimination ne m'a pas plu. Je n'ai pas de pot avec mes entraîneurs, la Coupe de France, ça ne les excite pas (...) Je suis capable de ne pas le garder. Comme ça, on fera les gros titres des journaux." Un discours surprenant, d'autant plus que Louis Niccolin avait pris l'habitude de tresser des louanges à son coach, bien conscient de la part qu'a ce dernier dans les résultats de son équipe depuis deux ans. Désarçonné par les propos de son président, René Girard lui a répondu vendredi dans un entretien accordé à France Football, alors qu'entre les deux déclarations les Héraultais sont parvenus à décrocher leur billet pour le Stade de France et la finale de la Coupe de la Ligue, face à l'OM, en éliminant le PSG (1-0, après prolongation). "Je préfère avoir une explication en tête à tête avec mon président. Je n'aime pas parler par personne interposée, a confié en préambule le technicien gardois. C'est ma personnalité. Quand j'ai voulu dire à Houllier que c'était un salopard, je lui ai dit dans les yeux. (...) J'ai été blessé, je n'ai pas compris. Surtout, je n'ai pas trouvé cela justifié. Mais je ne veux pas en rajouter, que mes propos soient interprétés". Malgré la tension manifeste entre les deux hommes, Girard assure ne pas être en froid avec son président: "(Nos relations) sont bonnes, elles le sont toujours et elles le resteront. Mais il faut que nous ayons une explication. J'ai besoin de comprendre pourquoi il a dit tout cela". Sûrement rassuré par les résultats récents de son équipe, la victoire face à Valenciennes lors de la 20e journée de Ligue 1 qui permet à Montpellier d'occuper la 7e place du classement, et le succès face au PSG en demi-finale de la Coupe de la Ligue, Louis Nicollin ne devrait pas s'opposer à une telle entrevue. Ce sera alors peut-être l'occasion pour les deux hommes d'aborder la question de l'avenir de René Girard, qui, pour l'instant, laisse planer le doute: "Je suis libre au mois de juin. Je ne suis pas du genre à courir après quelque chose. Ici, j'ai signé pour deux ans et je m'éclate. On verra en temps voulu...".