"Gallas, ou ça tient, ou ça casse..."

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PAUL ROUGET, à Tignes (avec la rédaction d'Europe 1) , modifié à
EQUIPE DE FRANCE - Raymond Domenech n'a pas caché son inquiétude concernant William Gallas.

EQUIPE DE FRANCE - Raymond Domenech n'a pas caché son inquiétude concernant William Gallas."William Gallas ? Apparemment il va bien. Il a mangé des asperges, de l'avocat, du maïs, un peu de viande. Donc il va bien. Pour le moment..." Interrogé dès l'entame de sa première conférence de presse à Tignes sur l'état de forme de son défenseur central, à l'oeuvre en solitaire depuis samedi dans la station savoyarde, Raymond Domenech n'a pas dérogé à ses (bonnes ?) habitudes. Avant de finalement consentir à en dire un peu plus sur le Gunner, qui souffre donc toujours du mollet gauche et reste la grosse inconnue de ce début de stage. "Chaque entraînement est une épreuve, un test, poursuit-il. Ou ça tient, ou ça casse. La décision sera prise quand ? Quand ça casse !"Débarqué en tout début d'après-midi, le sélectionneur a précédé ses joueurs – sauf Sébastien Squillaci, qui dispute la finale de la Coupe du Roi mercredi face à l'Atletico et n'arrivera donc que jeudi -, un contingent de 23 têtes pour lequel Domenech affirme qu'il n'y a "aucun autre blessé". L'objectif principal et assumé de cette préparation alpine "à la carte" reste d'essayer de "mettre tout le monde à niveau" et notamment ceux qui n'ont pas eu l'occasion de vivre une saison pleine, à l'image du capitaine tricolore. "Thierry Henry, c'est une blessure d'amour-propre, avoue celui qui quittera les Bleus à l'issue de la Coupe du monde. A nous de le mettre en situation pour qu'il se rétablisse le plus vite possible."L'ancien médecin des Bleus, Jean-Pierre Paclet, compare les blessures de Patrick Vieira avant l'Euro 2008 et celle de William Gallas (au micro de Jean-Charles Banoun) :Bottant le plus souvent en touche, répondant laconiquement ou s'essayant au second degré – voire pire -, Raymond Domenech est resté fidèle à lui-même dans la petite salle de Tignespace, notamment lorsqu'il lui a été demandé s'il avait déjà envisagé de faire évoluer Jérémy Toulalan en défense centrale ou Yoann Gourcuff dans une position plus reculée. "C'est possible, pas impossible, glisse-t-il en souriant. Tout est possible ! Et on s'est posé ces questions-là." Il se montre par contre quelque peu plus loquace en ce qui concerne Marc Planus, l'un des "novices" de la liste et annoncé comme le 24e en cas de rétablissement de Gallas. "Il a cette qualité à s'adapter et à valoriser ceux qui sont avec lui, souffle-t-il à propos du Bordelais. C'est un élément et un critère intéressant à ce poste là."De là à connaître l'identité du futur exclu... "Ça dépendra de William, surtout, et après de moi. Je suis au courant mais lui n'est pas encore au courant, confie encore Domenech. Mais ça peut changer. En tout cas ce sera un des 23..." On n'en saura donc pas plus dans l'immédiat, alors qu'un confrère mexicain part à son tour à la pêche aux infos, sans plus de succès. "Le Mexique ? Pour le moment ce n'est pas mon souci, rétorque l'ancien patron des Espoirs. Le premier match, ce sera l'Uruguay. On en reparlera donc après." Mais Luis Alberto Martinez, de la Televisa Mexico, ne s'en offusque pas. "C'est normal, déclare-t-il, reconnaissant au passage que le fameux "On prend les matches les uns après les autres" est bel et bien universel. Les coaches fonctionnent à peu près de la même manière même si c'est vrai qu'à l'image d'Aguirre (*), ils conversent et plaisantent d'abord avec les journalistes avant d'entrer dans le vif du sujet alors que Domenech reste lui "dur". Mais quand on voit comment il est critiqué, on peut peut-être le comprendre..." Raymond Domenech aura peut-être gagné un aficionado du côté de Tignes. Et c'est toujours ça de pris...(*) Javier Aguirre, le sélectionneur mexicain