Furlan: "Je ne garde rien de Nantes"

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Propos recueillis par ALEXANDRE MISPELON , modifié à
Le dernier match de la 20e journée de L2 oppose lundi Nantes à Troyes, l'occasion pour l'entraîneur de Troyes, Jean-Marc Furlan, de retrouver un club dans lequel il ne sera resté que deux mois et demi la saison dernière, remercié en février après avoir remplacé Gernot Rohr en décembre. Un retour anecdotique pour l'intéressé qui souhaite surtout un sursaut de ses joueurs qui n'ont plus gagné en Championnat depuis le 1er octobre.

Le dernier match de la 20e journée de L2 oppose lundi Nantes à Troyes, l'occasion pour l'entraîneur aubois, Jean-Marc Furlan, de retrouver un club dans lequel il ne sera resté que deux mois et demi la saison dernière, remercié en février après avoir remplacé Gernot Rohr en décembre. Un retour anecdotique pour l'intéressé qui souhaite surtout un sursaut de ses joueurs qui n'ont plus gagné en Championnat depuis le 1er octobre. Quel bilan tirez-vous de votre première moitié de championnat avec, avant la 20e journée, une 11e place honorable pour un groupe qui remonte de National ? L'aspect positif, c'est notre capacité à contenir toutes les équipes. Sur le plan du jeu aussi, c'est vraiment un point positif. On garde bien le ballon, on est performants sur les coups de pied arrêtés et notre système défensif est assez imperméable. Mais l'aspect négatif et qui fait que nous sommes frustrés à la trêve, c'est le fait de ne pas avoir trois ou quatre points de plus, car cela nous mettrait dans une situation un peu plus confortable. Nous serions beaucoup plus sereins mentalement. L'objectif de début de saison était de finir entre les 10e et 15e places, a-t-il changé ? Notre objectif dans cette deuxième moitié de Championnat, c'est de faire en sorte de récupérer plus de points que ceux récoltés lors des matches allers. Evidemment que tout ne va pas bien, sinon on serait dans les trois premiers. On a quelques défauts, il nous manque une force de frappe dans les vingt derniers mètres et de l'efficacité devant le but (Troyes n'a marqué que 4 buts lors de ses 10 derniers matches, ndlr). Le bilan de ces 19 premières journées, c'est que l'on est une équipe très participative qui a envie de réussir quelque chose. C'est très agréable. Maintenant l'objectif est toujours le même, c'est de lutter pour obtenir le plus rapidement nos 44 points, synonymes de maintien. Le plus tôt possible pour être tranquille. L'année a par contre très mal commencé avec une défaite (2-3) à domicile en Coupe de France face à Metz. Espériez-vous faire un meilleur parcours en Coupe ? Oui et non. Oui parce qu'on avait envie de s'afficher, surtout que les matches de Coupe sont tous les samedis et ne viennent pas perturber la semaine de championnat. Non puisque ce qui est vraiment vital pour le club, c'est le maintien. Mais on est extrêmement déçus de cet échec. C'est passionnant de jouer dans cette compétition. Nous avons complètement raté notre match. Ce n'est pas la première fois: on est passés à côté face à Nantes chez nous, la deuxième mi-temps de Châteauroux et puis ce match de Metz. On a vraiment été en-dessous de tout sur le plan de la conservation, de la percussion, sur le plan défensif car c'est la première fois qu'on encaisse trois buts à domicile. C'est une grosse déception, mais j'espère que ce sera une remise en question pour les joueurs. C'est tellement gros que nous pensons vraiment réaliser de meilleures choses dès lundi à Nantes. "Pour réussir, il faut une entente totale avec son patron" Nantes justement, ce sera l'occasion pour vous de revenir à la Beaujoire après votre court passage la saison dernière. Qu'est ce que cela vous inspire ? Je n'ai pas de rancoeur ni d'état d'âme. Comme je suis quelqu'un qui vit dans le présent et pas le passé, je ne suis en colère contre personne. Le club ne m'a pas marqué d'empreinte négative ni positive. Mon retour à la Beaujoire me paraît neutre dans la mesure où je ne suis pas resté assez longtemps au FC Nantes pour que je puisse marquer l'équipe et le club. Je n'ai pas cette prétention. Le cas inverse est vrai aussi, je ne garde rien du FC Nantes, excepté des rapports très cordiaux avec Vincent Bracigliano (son adjoint, ndlr). Ce garçon m'a toujours soutenu. C'est une relation humaine qui m'a marqué. Considérez-vous ce passage nantais comme un échec ? Un entraîneur, on le juge sur le temps lorsqu'il finit sa carrière. Très peu d'entraîneurs connaissent le succès en remportant des titres puisqu'il faut finir premier ou gagner une Coupe. Je vois mon passage nantais comme une expérience enrichissante et supplémentaire, pas comme un échec, il aurait fallu me laisser plus de temps pour que je le vive comme un nouvel échec. Surtout que pour réussir, il faut une entente totale avec son patron, c'est la clé numéro un pour réussir. Là, ce n'était pas du tout le cas. En ce qui me concerne, je vis très mal le fait de ne pas être monté en Ligue 1 avec le RC Strasbourg. Ça, je le considère comme un échec parce que je n'ai pas su convaincre mes dirigeants de prendre des joueurs pour pouvoir monter. Nantes, c'était beaucoup trop court pour que j'en garde des souvenirs particuliers. "Il faut relancer la machine" Durant le mercato hivernal, vous avez recruté Benjamin Psaume et Sébastien Grax, qui connaît déjà la maison. Que vont-ils apporter en plus au groupe et sont-ils prêts physiquement ? Ils ne sont pas prêts. Pour vraiment apporter quelque chose à l'équipe, il leur faut un peu de temps. Les joueurs ont besoin d'une victoire pour s'exprimer totalement, être heureux et retrouver de la dynamique. Sébastien et Benjamin vont surement être les joueurs qui nous feront progresser dans les semaines et les mois à venir. On y croit vraiment. J'ai le sentiment, sur ce qu'on voit à l'entraînement, qu'ils ont des qualités que nos joueurs n'ont pas. Maintenant, il faut les intégrer rapidement et qu'on trouve la bonne carburation et une bonne complémentarité avec l'équipe. Quelle importance prend ce match de reprise à Nantes, sachant que votre équipe n'a pas connu de victoire depuis dix matches ? Il faut relancer la machine. C'est quelque chose qui pèse ! Ça pèse sur les joueurs. On a vraiment à coeur d'aller chercher une victoire à Nantes pour notre premier match de Championnat de l'année. C'est compliqué parce que Nantes est en forme et voudra prendre la deuxième place en nous battant. Mais il nous faut une victoire rapidement pour nous libérer.