Flessel: "Londres, mon ultime défi"

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Propos recueillis par MICHAEL BALCAEN , modifié à
Laura Flessel avait bien gardé le secret. C'est ce lundi à Paris que «la guêpe» a annoncé son intention de poursuivre sa carrière jusqu'aux Jeux Olympiques de 2012. Une "décision mûrement réfléchie" qui va lui permettre d'aborder les championnats du monde de Paris en novembre dans les meilleures dispositions. Toujours aussi motivée à bientôt 39 ans, Flessel souhaite profiter à fond de ses deux derniers gros objectifs.

Laura Flessel avait bien gardé le secret. C'est ce lundi à Paris que «la guêpe» a annoncé son intention de poursuivre sa carrière jusqu'aux Jeux Olympiques de 2012. Une "décision mûrement réfléchie" qui va lui permettre d'aborder les championnats du monde de Paris en novembre dans les meilleures dispositions. Toujours aussi motivée à bientôt 39 ans, Flessel souhaite profiter à fond de ses deux derniers gros objectifs. Les Mondiaux approchent, avez-vous pris une décision sur votre avenir ? Oui, vous allez être obligés de me supporter deux ans de plus ! C'est une décision mûrement réfléchie et j'ai décidé, en commun accord avec ma cellule familiale, de poursuivre jusqu'aux Jeux de Londres. Après 15 ans de carrière, de victoires et de frustrations, c'est aussi un moyen de remercier tout le monde et Londres sera mon ultime défi. Pourquoi faites-vous cette annonce avant les Championnats du monde de Paris? Afin d'être tranquille pendant la compétition. Il y avait beaucoup de questions concernant mon avenir et en faisant cette annonce je sais que pendant le tournoi, on ne me parlera que des Mondiaux car les gens sauront que je poursuis ma carrière jusqu'en 2012. Désormais, je suis soulagée par cette annonce et pendant les championnats, je n'aurai pas d'excuse. Si ça ne marche pas, on ne pourra pas dire que je continue parce que je suis frustrée. Qu'est-ce qui a fait pencher la balance ? Ma fille car elle a envie de voir la reine d'Angleterre. Si vous avez des contacts, aidez-moi ! Elle a 9 ans et elle a envie de vivre les Jeux, elle était là à Athènes mais elle était petite. Là, elle aime bien l'ambiance de l'escrime, ça m'a aidée à faire mon choix. Est-ce à dire que votre fille a choisi la suite de votre carrière ? Non mais elle pouvait faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Elle fait partie de la cellule familiale et si cela avait été trop lourd pour elle, j'aurais arrêté. Et puis, pour la reine d'Angleterre ce n'était pas une plaisanterie même si elle sait qu'elle n'est pas accessible. Elle va pouvoir venir nous encourager comme elle l'a fait aux Championnats d'Europe de Leipzig. Mon choix est fait, je ne rechigne pas à aller à l'entraînement, j'ai envie de continuer, c'est pertinent. "Je fais partie d'une bonne cuvée " La décision a-t-elle été dure à prendre ? Cela a été long puisque nous avons pris trois mois, on a bien réfléchi. Au bout de cette réflexion, je me suis tournée vers mes entraîneurs et c'était parti. Mais avant les championnats d'Europe (elle termine en bronze), je savais que ce ne seraient pas mes derniers. Ensuite, ce n'est qu'une question d'organisation, je reste passionnée. Qu'y avait-il dans le plan négatif ? Deux ans, c'est long, on n'est pas à l'abri d'une blessure ou d'un échec. L'escrime ce n'est pas de la logique, une erreur et on peut se faire éliminer. Et puis, la sélection olympique, c'est plus compliqué que la sélection pour les Mondiaux. Il va y avoir une pression pendant un an et demi. Malgré tout, je suis contente de le dire, je suis soulagée et on va pouvoir vivre un bel événement à Paris, il sera bien organisé avec plus de 60 nations présentes, j'ai envie de ne penser qu'à ça. Qu'est-ce qui vous motive à continuer l'aventure ? Je fais partie d'une bonne cuvée, l'année 1971, je n'ai pas trop de blessure. Avec le Lagardère Paris Racing on a bien planifié l'objectif Londres. L'objectif est d'être prêt en février 2011 pour le début de la sélection pour les Jeux Olympiques. Je ne ressens pas de lassitude, ça avait été le cas en 2000 et j'avais fait une pause maternité. Je sais ce que je veux faire, il y a de l'envie et il n'y aura pas de regret. L'envie olympique débutera à partir du 20 novembre. Qu'est-ce que cela vous fait de participer à des championnats du monde à Paris ? C'est très important. D'habitude, on voyage tout le temps et on a 80% de gens contre nous, là on aura 99% des encouragements, ce sera très motivant. Ce sera également la possibilité de remercier tout le monde en cas de victoire et même de défaite. Ensuite, le Grand Palais est un lieu prestigieux mais je vais faire comme si ce n'était qu'un gymnase, je veux banaliser le lieu pour me concentrer sur mon objectif qui est la médaille d'or. Savez-vous déjà ce que cous ferez après 2012 ? Oui. Il y aura un volet organisation d'événements sportifs, un volet social et un fédéral. Je ne me vois pas quitter l'escrime, j'apporterai ma pierre à l'édifice, avec l'accord de la Fédération française évidemment. Par ailleurs, je suis issue d'une famille de quatre enfants alors je ne me vois pas avec un seul enfant. Ce ne sont que de beaux projets. Et puis, je pourrais me faire plaisir avec le LPR en servant de sparring-partner pour aider les filles dans leur préparation pour les Jeux de 2016. Ce serait un échange de bons procédés.