Euro : pour ne pas passer pour un bleu

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EURO - Dix infos "historiques" sur la France et l'Euro à sortir sur son canapé.

L'équipe de France dispute à partir de lundi en Ukraine sa huitième phase finale de championnat d'Europe des nations. Elle l'a organisé une fois et l'a gagné deux fois. Ça, c'est simple, mais pour briller lors des soirées télé ou/et radio, Europe1.fr a listé pour vous dix phrases à ressortir autour de l'histoire des Bleus à l'Euro.

"C'est déjà bien d'y être." Oui, la présence de la France lors d'un Euro n'est pas une évidence. Pour être précis, elle n'a même participé qu'à 8 des 14 phases finales (en comptant celle de cette année). Certes, cette phase finale a évolué au cours du temps et ne comptait que quatre équipes entre 1960 et 1976, puis huit de 1980 à 1992. Depuis 1996, l'Euro compte 16 équipes. Et elles seront même 24 à se disputer le titre en 2016. Cet Euro-là, aux allures de Coupe du monde, la France est assurée de le disputer en tant que pays organisateur.

"Benzema n'arrivera jamais à battre Platini." Karim Benzema, auteur d'un doublé face à l'Estonie, a beau tenir la forme de sa vie, il lui sera compliqué d'approcher le record de buts sur un Euro détenu par Michel Platini. En 1984, à domicile, l'actuel président de l'UEFA avait en effet marqué neuf buts en cinq matches (il n'y avait pas de quarts de finale), avec un but lors du match d'ouverture, face au Danemark (1-0), deux triplés face à la Belgique (5-0) et la Yougoslavie (3-2), le but vainqueur face au Portugal en demi-finales (3-2 a.p.) et le premier but en finale face à l'Espagne (2-0), sur coup franc, avec la fameuse erreur du gardien espagnol, Luis Arconada.

Platini ouvre le score en finale :

"Faites entrer Zidane !" Imaginez que la France soit menée par l'Angleterre, lundi prochain, lors de son premier match, à l'entame du temps supplémentaire. Il y a tout juste huit ans, en 2004, alors que la France perdait 1-0 après un but de Frank Lampard, déjà lors du premier match du tournoi, un génie était sorti de sa boîte : Zinédine Zidane, qui avait inscrit un coup franc (90e+1) et un penalty (90e+3) pour renverser la tendance en deux minutes et offrir la victoire à la France.

Zidane égalise face à l'Angleterre :

"Cette équipe ne vaut pas celle de 2000." Deux ans après avoir remporté "sa" Coupe du monde, la France réalisait le doublé, en Belgique et aux Pays-Bas, lors de l'Euro 2000, au terme d'un tournoi exemplaire. Elle avait battu quelques pointures européennes (le Danemark, la République tchèque, l'Espagne, le Portugal et l'Italie) en déployant un jeu offensif séduisant, dans la foulée du trio Henry-Djorkaeff-Anelka. Monument de suspense (le penalty raté de Raul en quarts de finale, celui réussi par Zidane contre le Portugal, le retour inespéré face à l'Italie en finale), l'Euro 2000 reste le chef-d’œuvre de la génération "champions du monde".

La France bat l'Italie sur un but en or :

"Les éliminatoires, ça ne veut rien dire." Incapable de battre la Biélorussie, poussive face à la Roumanie ou la Bosnie, l'équipe de France n'a guère été très brillante lors de la phase éliminatoire. Faut-il s'en inquiéter ? Peut-être pas. Avant leur Euro victorieux, en 2000, les Bleus avaient en effet attendu la dernière journée pour se qualifier face à l'Islande (3-2) après avoir notamment "écrasé" Andorre 1-0. A l'inverse, en 1992, sous les ordres de Michel Platini, elle avait gagné tous ses matches de qualification avant d'échouer assez lamentablement en phase finale (2 nuls et une défaite face au Danemark).

"Il faut éviter le naufrage de 2008." La dernière Coupe du monde et l'épisode de la grève de Knysna a eu tendance à effacer le (mauvais) souvenir de l'Euro 2008. Un match nul, assez piteux, face à la Roumanie (0-0), une fessée administrée par les Pays-Bas (1-4) et un cauchemar face à l'Italie (0-2, blessure de Ribéry et exclusion d'Abidal). Les germes de 2010 étaient déjà là, avec notamment le début d'une fracture entre les anciens (Vieira, Sagnol, Thuram) et les plus jeunes. Un très mauvais tournoi qu'on a presque trop vite oublié.

Sneijder clôt la marque face aux Bleus :

"On ne gagne jamais sans un grand n°10." Nasri ? Trop à droite, trop joueur. Ribéry ? Trop à gauche, trop dribbleur. Gourcuff ? Absent. La France se présente à cet Euro sans réel meneur de jeu. Ce n'est pas forcément rassurant si on se fie aux livres d'histoire. En effet, jamais les Bleus n'ont gagné un match lors d'une phase finale d'Euro sans un grand n°10. Sans l'un de ses deux grands n°10. Sur les 14 matches qu'elle a remportés en phase finale (sur 28), Michel Platini ou Zinédine Zidane était sur la pelouse (1984, 1996, 2000 et 2004).

"Les tirs au but, ça ne nous réussit pas." A deux reprises, les Bleus ont échoué à un pas de la finale. En 1960, ils avaient été battus par la Yougoslavie (5-4). Mais, plus près de nous, c'est l'élimination face à la République tchèque, aux tirs au but, en 1996, en Angleterre, qui a marqué les esprits. C'était alors l'émergence de la bande à Jacquet et de la génération Zidane. Après un triste 0-0 face à Poborsky et consorts, Reynald Pedros avait manqué le sixième tir au but. Au tour précédent, face aux Pays-Bas, les Bleus s'en étaient sortis lors du même exercice. Ce sont les deux seules fois où l'équipe de France a disputé une séance de tirs au but lors d'un Euro.

Pedros échoue lors de la séance de tirs au but :

"Et si on gagnait loin de chez nous ?" La France a remporté la Coupe du monde à domicile, c'est entendu. Son premier Euro aussi, en 1984. Et le deuxième, elle l'a gagné pas si loin de chez elle : en Belgique et aux Pays-Bas, avec une finale à Rotterdam. Alors, avec cet Euro très à l'Est, en Pologne et en Ukraine, c'est l'occasion pour les Bleus de démontrer qu'ils peuvent gagner à plus de 500 kilomètres de Paris.

"Le trophée, c'est le nôtre." Il ne s'agit pas d'une revendication absurde mais d'une réalité historique. Le trophée de l'Euro porte le nom d'un Français, Henri Delanunay, ancien secrétaire de la Fédération française de football (FFF). Dans les années 1920, il fut le premier à lancer l'idée d'une Coupe d'Europe des nations, idée qui se concrétisa cinq ans après sa mort, en 1960. Le trophée, argenté à la différence de celui de la Coupe du monde, doré, a été créé par la maison parisienne Arthus-Bertrand. Et s'il revenait à la maison au début du mois de juillet ?